Ménilmontant, mais oui madame...

Consommation : 7,5 litres au sang

Un chauffeur d’autocar de tourisme a été interpellé le 29 septembre à Paris alors qu’il circulait sans permis et avec un taux d’alcoolémie de 0,74mg/litre d’air expiré, indique PPrama, la lettre hebdomadaire de la préfecture de police de Paris (PP), dans son édition 79 en date du 8 octobre.

Le 29 septembre, en début de matinée, une équipe du service des compagnies motocyclistes de la PP remarquait que le chauffeur d’un car de tourisme utilisait son téléphone portable. D’où un banal contrôle. Au cours duquel les policiers s’apercevaient que le permis de conduire du conducteur d’autocar était suspendu. Il avait été interpellé en août pour conduite en état d’ivresse au volant de son véhicule personnel et faisait l’objet d’une suspension de trois mois, précise la police.

Donc, un contrôle a été pratiqué, révèlant un taux d’alcoolémie de 0,74 mg/litre d’air expiré (soit 1,5g/l).
Après dégrisement et dans le cadre de son audition, l’homme « étonamment honnête », précise la police, déclare avoir bu quinze bières de 50 cl au cours de la nuit. Soit 7,5 litres au sang.

Il précise qu’au moment de son interpellation, il se dirigeait vers un hôtel parisien où il devait prendre en charge un groupe de touristes pour les conduire vers l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle.

On imagine sans peine que, si les touristes ont pesté d’attendre, ils sont désormais rassurés de savoir pourquoi. Quant au conducteur d’autocar, il n’avait pas informé son employeur de sa situation, ce qui lui permettait (espérait-il) de poursuivre « normalement » son activité professionnelle.

Cocaïne liquide : un mort, deux arrestations

Des trafiquants de cocaïne liquide, à l'origine de la mort en juillet d'un homme ayant absorbé ce qu'il croyait être du rhum, ont été interpellés en région parisienne et en Guadeloupe, indique une dépêche AFP citant une source judiciaire et confirmant une information du Parisien.fr.

Une information judiciaire avait été ouverte en juillet, notamment pour « homicide involontaire » et « importation en bande organisée de stupéfiants » après la mort, le 18 juillet, par arrêt cardiaque suite à une overdose, d'un homme ayant bu de la cocaïne diluée. Il avait cru boire du planteur de la distillerie Longueteau, importé de Guadeloupe par le petit ami de sa fille, indique le site du Parisien.

« L’analyse du contenu des bouteilles de punch révèle qu’elles contenaient en réalité 1,4 kilos de cocaïne diluée dans de l'eau », indique LeParisien.fr.

Le destinataire des deux bouteilles a été interpellé en juillet, mis en examen et écroué dans le cadre de cette enquête dirigée par la JIRS (juridiction interrégionale spécialisée) de Paris ; à son domicile, trois autres bouteilles, contenant 1,3 kilos de cocaïne, ont été retrouvées… Deux autres personnes ont été interpellées la semaine dernière à la Guadeloupe par le SRPJ Antilles-Guyane. Une a été laissée en liberté, l'autre a été placée sous le statut de témoin assisté.

Parmi les récentes saisies quelque peu stupéfiantes de cocaïne, on peut rappeler celle dans un cartable d’écolier (à Toulouse, en mars), celle dissimulée dans des boîtes de haricots rouges (en Espagne, en avril), ou les livraisons à domicile (dans Paris, en mai), suite à une enquête partie du 20e arrondissement.

Pêche aux euros

Etranges histoires que celles résolues par les policiers franciliens avec les interpellations, le 15 septembre, de deux voleurs qui opéraient à l’aide de fil à pêche et d’hameçons dans des succursales bancaires. Un complice est en fuite, indique PPrama, la lettre hebdomadaire de la préfecture de police de Paris (PP), dans son édition datée du 30 septembre.

Depuis août 2007, plusieurs vols avaient été commis dans des succursales bancaires du Val-de-Marne (94), de Paris (75) et des Hauts-de-Seine (92). A chaque fois, deux hommes pénétraient dans les sas des agences, hors des heures d’ouverture, afin de récupérer les enveloppes contenant des espèces.

Une des banques avait décidé de mettre en place un dispositif spécifique de vidéosurveillance, ce qui lui permettait de visualiser un étonnant mode opératoire. Pendant que le premier individu surveillait le sas, un autre introduisait un dispositif artisanal (composé de fil de pêche, d’un hameçon, d’une carte téléphonique, d’une clé et de colle) dans la boite à lettre pour atteindre les enveloppes, tandis qu’un troisième comparse guettait à l’extérieur de l’agence.

La police procédait alors à une diffusion nationale des clichés des trois suspects… qui étaient identifiés fin août 2009. Deux d’entre eux ont été interpellés le 15 septembre par la brigade anti-criminalité de Rosny-Sous-Bois (BAC93) et placés en garde à vue dans les locaux de la 4e brigade de sûreté territoriale du Val-de-Marne.
Malgré plusieurs tubes de colle, des hameçons et du fil de pêche découverts au domicile de l’auteur principal présumé, les malfaiteurs ont nient les faits, et n’ont pas permis de retrouver les quelque 68 000 € évaporés. Ils ont été déférés le 17 septembre en vue de l’ouverture d’une information judiciaire, et placés sous contrôle judiciaire. Le troisième comparse reste activement recherché.

Flashball de Montreuil : un policier mis en examen

Une nouvelle occupation depuis ce week-end

Un policier a été mis en examen la semaine dernière pour « violences volontaires ayant entraîné une infirmité ou une mutilation par dépositaire de l'autorité publique », dans l'affaire du tir de flashball, où le réalisateur Joachim Gatti avait perdu l’udage d’un œil, le 8 juillet à Montreuil, indique une dépêche AFP citant des sources judiciaires.

Une information avait été ouverte fin juillet, après qu’il ait été certain que le tir de flashball soit à l’origine des blessures.

Dans le courant du mois d’août, le directeur départemental de la police judiciaire de Seine-Saint-Denis (DDSP93) avait été muté pour la police des polices, sans attendre la mi-septembre, date de la réorganisation de la police parisienne et de la mise en place de la police du Grand Paris.

Avec d’autres manifestants, Joachim Gatti était venu en soutien, le 8 juillet au soir, au squat d’artistes dénommé « La clinique », au métro Croix-de-Chavaux, lorsque la police avait chargé. Sur le blogue de La clinique, on apprend qu’un nouveau bâtiment est occupé, depuis avant-hier dimanche. Il s’agit d’une maison relevant du fonds d’investissement Proudreed, qui affiche en haut de sa page d’accueil une citation de Picabia : « La seule façon d'être suivi, c'est de courir plus vite que les autres » et pour 2007 une année record « en termes de hausse de revenus locatifs, de valeur de patrimoine, de cash flow et de baisse du taux de vacance, et ce, malgré un contexte mondial en crise ».

La police ne confond pas farine et cocaïne

Six personnes ont été interpellées la semaine dernière dans le cadre d’un trafic de cocaïne en Seine-Saint-Denis, dont un boulanger et son employé, a indiqué jeudi la police qui enquêtait depuis plusieurs mois autour d’une boulangerie de Bobigny.

Les policiers de la brigade des stupéfiants de la police judiciare de Paris (l’une des six brigades centrales de la PJ) et leurs homologues du Groupe d'intervention régional de Seine-Saint-Denis (GIR 93) surveillaient une boulangerie qui « se ravitaillait et revendait très rapidement de la drogue », pensant à un réseau « structuré de trafic de cocaïne ».

Mercredi 16 septembre, indique une dépêche de l’AFP, ils ont interpellé six personnes à La Plaine-Saint-Denis, Villemomble et Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), dont le boulanger et son mitron. La brigade de recherche et d'intervention (BRI) intervenant en renfort pour certaines arrestations.

Lors des perquisitions, quatre kilos de cocaïne, 120 000 € en espèces et une arme de poing ont été saisis. Dimanche, à l’issue de la limite des quatre jours de garde à vue possibles en matière de stupéfiants, quatre des six personnes (dont le boulanger et son employé) ont été déférés au parquet de Bobigny et mis en examen.

Dans un billet d’humeur publié le 23 septembre, le syndicaliste chiraquien Mourad Ghazli souhaite que les GIR aient enfin les moyens promis depuis sept ans par le ministre Sarkozy, qui les avait créés. Sur le site du ministère de l’Intérieur, les pages consacrées aux GIR ont été « déplacées ou supprimées » [ERREUR 404], comme on peut le vérifier ici à la date du 24 septembre. Seules subsistent, sur les préfectures, les pages locales. Ce n'est en effet que très récemment que l'affectation d'agents du fisc aux GIR a été officialisée.

272 000 € détournés dans un centre de santé parisien

Les policiers du groupe de recherche et d’investigation du 5e arrondissement ont mis fin aux agissements d'un ancien comptable — pour le moins indélicat — d’un centre médical, soupçonné d’un détournement de 272 000€, indique PPrama, la lettre hebdomadaire du service communication de la préfecture de police de Paris (PP), dans sa livraison du 23 septembre.

La police a été avisée de l’histoire le 3 septembre, lorsque la directrice d’un établissement médical privé du 5e arrondissement a déposé plainte après avoir constaté le détournement de 70 000€, seulement, si l’on peut dire.
Car l’enquête qu’ils ont menée allait non seulement permettre d’identifier l’auteur présumé des faits, un ancien chef-comptable de l’institut, mais aiguiller les policiers de ce qui est devenu depuis le 14 septembre la direction territoriale de la sécurité de proximité de Paris (DSPAP, organigramme ici) vers un examen approfondi. Examen de comptabilité qui allait révéler « un préjudice de plus de 190 000€ pour l’exercice 2009 », selon la police.

Le 14 septembre, jour de la mise en place de la « police du Grand Paris », l’ancien employé a été placé en garde à vue et a, selon la police, reconnu « avoir détourné l’argent par le biais d’ordres de virement ». Il a avoué « également le détournement d’importantes sommes au cours de l’année 2008 », ce qui fait estimer par les enquêteurs le préjudice global à… 272 000€.

Le comptable a précisé aux enquêteurs que l’argent a servi à rembourser des dettes et à mener « grande vie ». Il a été déféré au parquet de Paris le 16 septembre en vue de l’ouverture d’une information. Une enquête rondement menée par la police, qui s’est coltinée (au moins) deux ans de comptabilité, mais qui ne doit rien à la mise en place de la tentatulaire nouvelle organisation parisienne.

F. A.

Clearstream en direct, un plaignant nommé Sarkozy

L’affaire Clearstream, pour laquelle (entre autres) l’ancien Premier ministre Dominique Galouzeau de Villepin comparaît depuis lundi, occupe l’essentiel de l’actualité. Au point que sont occultés les suicides du ministère de l’Ecologie ou le sondage sur la grippe A défavorable aux messages alarmistes du gouvernement français.

Parmi les façons différentes de suivre l’histoire, on peut relever le compte twitter (personnel) de Amaury Guibert (de France 2) ainsi que le twitter dédié du Nouvel obs. Celui-ci a dépassé les 360 suivants (« followers »), alors que l’AFP indiquait « environ 170 ». Le site Internet de l’Obs a également sa rubrique dédiée à l’affaire, où les non-initiés à twitter pourront suivre, sur la colonne de gauche, les derniers messages — limités à 140 caractères — postés par la rédaction.

Sur ClubVillepin, le réseau social de soutien à DdV, où l’ex-Premier ministre s’est exprimé pour la dernière fois avant l’audience, le message qu’il a délivré à la presse à son arrivée a été diffusé, avec une vidéo. Sur le réseau social des Jeunes Sarkozystes (on appréciera, ou pas, les deux « SS » croisés), le groupe Anti-Dominique de Villepin n’a pas publié de message depuis le 11 septembre.

L’audience doit durer jusqu’au 23 octobre. Mais l’un des multiples plaignants n’est autre que Nicolas Sarkozy. Or ce dernier se trouve être présentement président de la République, et par voie de conséquence soumis à l’Article 67 de la Constitution qui, depuis son remaniement du 19 février 2007, prévoit qu’il « ne peut, durant son mandat et devant aucune juridiction ou autorité administrative française, être requis de témoigner non plus que faire l'objet d'une action, d'un acte d'information, d'instruction ou de poursuite ».

Une autre affaire concernant M. Sarkozy, où son compte bancaire personnel avait été abusivement débité d’un peu mois de 200€, a été renvoyée en appel au 28 octobre à la demande du locataire de l’Elysée, car les juges avaient refusé de juger le volet présidentiel de cette affaire de fraude (lire ici).

F. A. (twitter Menilmuche), dessin de Placide

è Sarkozy versus Villepin, par Dominique Bègles (L’Humanité du 21 septembre 2009)

Incendie au Grand Orient de France

Un important incendie s’est déclaré samedi après-midi au siège du Grand Orient de France, dans le 9e arrondissement de Paris. Selon un témoin, les pompiers ont dû abîmer une partie de la toiture pour éteindre le sinistre, circonscrit vers 19h.

Le feu a pris au troisième étage de cet immeuble de grande hauteur, au 16, rue Cadet, apparemment dans un placard électrique. Une vingtaine de personnes ont été évacuées de l’immeuble. La première division de police judiciaire (1ère DPJ, territorialement compétente) a été saisie de l’enquête.

S’il n’y a pas de victimes, les dégâts sont importants. Plus tôt dans la journée, les sapeurs-pompiers parisiens étaient intervenus dans le même arrondissement : de nombreux effectifs s’étaient déployés boulevard des Italiens où un incendie s’était déclaré dans les cuisines d’une brasserie.

Avec AP, Reuters, et AFP

Près de 200 lézards saisis à Roissy

Les douaniers de l’aéroport de Roissy ont procédé à la saisie, le jeudi 10 septembre, de 188 lézards du type Uromastyx Geyri, inscrits depuis 1977 à l’annexe II de la Convention de Washington sur la protection des espèces de faune et de flore menacées d’extinction (CITES), indique un communiqué de la douane.

Ces lézards sauvages d'apparence préhistorique, en provenance de Niamey (Niger), étaient destinés à repartir pour Miami (Floride), selon la douane. Ces reptiles, qui peuvent atteindre 25cm à l’âge adulte, se négocient jusqu’à 200€ pièce (photo Douanes).

C’est dans la zone sous douane que les agents ont contrôlé un chargement de neuf caisses d'animaux en provenance du Niger, pesant au total 155 kg. Sur neuf caisses, sept étaient autorisées pour des caméléons et des reptiles, et deux portaient la dénomination Uromastyx Geyri et renfermaient 193 lézards… dont cinq morts. Au Niger, cette espèce de lézard est interdite à l'exportation lorsqu'elle se trouve à l'état sauvage, indique le communiqué du ministère des Finances. Les documents CITES présentés lors du contrôle étaient donc « irrecevables pour couvrir cette exportation ».

Une partie des lézards a été placée à La ferme tropicale (Paris 13e), le reste dans des entrepôts spécialisés de banlieue, en attendant une décision judiciaire en vue de leur réintroduction dans le milieu naturel ou du placement en réserve animale.

Le trafic des espèces animales et végétales menacées d’extinction est la deuxième cause de leur disparition après la destruction de leur habitat naturel, précise la douane. En 2008, les services ont procédé à la saisie de près de 690 animaux vivants dont 28 lézards.

(Per)mutations à la PJ parisienne

Patrick Hefner quitte la Financière, Noël Robin y retourne

Agé de 52 ans, Patrick Hefner s’apprête à quitter la sous-direction des affaires économiques et financières de la préfecture de police de Paris, a annoncé lemonde.fr. Une annonce qui intervient cinq mois après des révélations du Canard enchaîné, et à la veille de la restructuration de la police du Grand Paris.

Fin avril, la brigade financière avait été dessaisie par la juge Xavière Siméoni, trois semaines après la révélation par Le Canard enchaîné du 8 avril d’un repas controversé (voir ici la coupure du journal). Bien que cette rencontre n’ait rien d’illégal, un certain mélange des genres (sinon un mélange des genres certain…) était à craindre, d’autant que, en France, les juges d’instruction existent encore et sont supposés être toujours indépendants.

Patrick Hefner sera remplacé à la Financière par Noël Robin, contrôleur général de la Police nationale. Cet ancien chef de la Crim’ lors de l’enquête sur « le gang des barbares » (lire le procès de la police) l’avait quittée en novembre 2007 pour occuper le poste de sous-directeur des services territoriaux de la PJ parisienne, à savoir les trois divisions se partageant Paris. Les services territoriaux ont une compétence générale sur un secteur déterminé. Auparavant, Noël Robin se trouvait à la tête de la Brigade de recherches et d’investigations financières (BRIF), et a eu notamment en charge l’affaire de blanchiement d’argent dite du Sentier II.

C’est lundi prochain 14 septembre que doit se mettre en place la nouvelle police du Grand Paris, englobant les trois départements de la petite couronne, et que Alain Gardère prendra la tête de la DISPAP (direction de la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne), soit environ 26000 personnes.

F. A., avec agences et archives

è La direction régionale de la PJ de Paris