Stupéfiants : livraisons à domicile

Le mardi 12 mai au soir, alors que se tenait en mairie d’arrondissement une réunion entre des habitants, des élus, et divers responsables de la Préfecture de police de Paris (PP) et du Commissariat central du 20e, le commandant Pascal Le Borgne, du commissariat d’arrondissement, indiquait qu’une vaste opération antistups était en cours. Présent dans la salle, le discret directeur de la police urbaine de proximité (PUP, Alain Gardère, ici à gauche avec le micro) passait beaucoup de temps au téléphone, à s’enquérir de l’avancée des opérations. Rien de plus ne filtrait.

Dans son édition n°58 du 20 mai, PPrama, la lettre hebdomadaire de la PP, explique que cette « opération d’envergure » a permis l’interpellation de trois individus la découverte de « près de 8 kg de cannabis, de la cocaïne, des cachets d’ecstasy, 150 000 € en petites coupures et un appartement dans le 20e arrondissement financé par l’argent du trafic ».

L’enquête a permis d’établir que les transactions s’effectuaient sur l’ensemble de la capitale, voire en banlieue, et que les revendeurs, contactés par téléphone, livraient leurs quelque 150 clients en scooter.
Les trois trafiquants ont été déférés, mis en examen et placés en détention provisoire, a précisé la police.

Le coup de filet était basé sur une commission rogatoire ouverte un mois plus tôt, suite à un tuyau obtenu par la PUP du 20e en mars. Les investigations menées par le groupe de recherche et d’investigation (GRI) du commissariat central du 20e arrondissement et la direction du renseignement de la PP ont mis en évidence « la réalité d’un trafic d’importance ».

Le groupe d'intervention régional (GIR 75) a été saisi pour ce qui concerne les aspects de blanchiment et les recherches patrimoniales. Installé en 2003, le GIR 75 est rattaché à la Sous-direction des Affaires économiques et financières de la police judiciaire de la préfecture de police, l’une des neuf brigades chargées de lutter contre la délinquance financière, installée dans le 13e arrondissement, rue du Château-des-Rentiers.

Bref, lorsque la ministre de l'Intérieur stigmatise un « supermarché de la drogue » supposé se trouver à La Courneuve, et organise, journalistes et caméras embarqués, une opération pour rien à Orly (cinq deux-roues volés…), il se démantèle, sur le vingtième, un vrai service de livraison à domicile.

F. A.

Comments

[Rédigé par : André974]

On m'a parlé de livraisons de produit plus généralement parait il utilisé par des joueurs de tennis(les gens sont méchants) dans une rue du 8em où se trouve "une suite de façades aveugles, hauts murs masquant des demeures isolées par des cours" comme disait André Becq de Fouquières ,rien à ce sujet Fabien?
ce que j'en dis!
moi du fond de ma province je ne sais pas ce qui se passe à Paris mais des bruits circulent ici,alors on se pose des questions

[Rédigé par : Gotch]

Voilà qui montre bien une chose : la vraie police continue à faire son métier, et à le faire bien. Cependant, comme ce n'est pas spectaculaire, bling bling, la comm du ministère et du super-patron n'en fait aucun état.

Seule la tête est pourrie : on tranche ? Bloum....

[Rédigé par : Fabien]

Je ne sais pas s'il y a eu des livraisons proches de cette adresse :
http://menilmontant.numeriblog.fr/mon_weblog/2009/05/baguette-et-camembert-au-bristol.html
car cela relève du secret de l'instruction. Lorsque, le 12 mai, j'ai eu vent de l'affaire, elle était couverte par le secret depuis environ un mois…
Paris et proche banlieue, comme pour les plats classiques.

[Rédigé par : Fabien]

Je n'ai jamais dit que la police ne bossait pas… c'est comme partout !

Ah, que la tête n'ait pas communiqué, c'est une chose. Il a fallu aller fouiner dans la communication de la préfecture de police de Paris. Comme si cette information ne méritait pas de dépasser les limites du commissariat du 20e.

C'est ainsi, sans doute moins tape à l'œil que certains présumés terroristes.

[Rédigé par : Anne Biraben]

Effectivement, je me souviens très bien de cette annonce pendant la réunion. Bravo Fabien pour avoir été jusqu'au bout de l'info, ça m'intéressait de savoir. C'est le genre d'annonce qui fait plaisir, même si on a tous conscience que ce n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan des trafics de drogue, et des trafics divers. mais c'est aussi la preuve que la police du 20e communique en réunion et... agit sur le terrain.

[Rédigé par : Fabien]

Nous étions 150 à deux-cents à le savoir, Anne, sans tenir compte de ce que nous avons pu raconter les uns les autres autour de nous, et de ce que les entourages des personnes concernées ont pu savoir.
Et pourtant, rien dans Le Parisien (seul quotidien local payant), à ma connaissance, et rien à l'AFP, Reuters et Associated Press.
Ce qui signifie que, même parmi les personnes intéressées qui se trouvaient à la mairie du 20e, nous étions plus « préoccupés » par la communication gouvernementale, entre autres sur une pseudo attaque à la kalachnikov (une arme qui tire 600 coups à la minute, laisse trois impacts et qu'on n'entend que cinq fois…) que par une opération qui est un peu plus qu'une goutte d'eau, selon moi : c'est une affaire de blanchiment, refilée désormais à la Financière. L'histoire de stups, en soi, ne fait que huit kilos et vaut surtout pour l'anecdote de la livraison à domicile.
Dans le même temps, la Gendarmerie a réalisé un très beau coup sur le plan national, qui s'est concrétisé dans le Loiret. Juste une brève le lendemain de la première vague d'arrestations dans la Nouvelle république, et un long sujet sur le site de la gendarmerie :
http://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/fre/sites/Gendarmerie/Actus/2009/Mai/630-kg-de-cannabis-saisis
630 kilos, tout de même.

[Rédigé par : The Parigot]

Bizarre, ça correspond exactement aux dates de garde à vue de mon pote

[Rédigé par : TF]

"un appartement dans le 20e arrondissement financé par l’argent du trafic ».

ou cela se situait rue de la reunion?

[Rédigé par : Fabien]

Je ne sais pas. Secret de l'instruction.

[Rédigé par : tf]

rue de la reunion?