Le RSA jeunes, entré en vigueur le 1er septembre 2010 en France métropolitaine et le 1er janvier 2011 dans les DOM, concernait 9774 bénéficiaires en France et 180 Outre-mer à la fin juin 2011, selon les chiffres publiés le 28 novembre dans les Etudes et Résultats du ministère en charge de la Santé.
Sous le titre Les allocataires du RSA fin juin 2011 et leurs trajectoires, Audrey Isel (de la Drees), Stéphane Donné et Françoise Mathieu (de la Cnaf) décortiquent l’évolution des bénéficiaires du RSA, aide sociale de base qui —depuis juin 2009 en France métropolitaine pour les Français de plus de 25 ans et certains étrangers— se substitue au revenu minimum d’insertion (RMI), à l’allocation parent isolé (API), et aux dispositifs d’intéressement à la reprise d’emploi.
Au 30 juin 2011, le RSA a été versé par les Caisses d’allocations familiales à deux millions de foyers allocataires (France entière), soit 4,3 millions de personnes, en tenant compte des conjoints et des enfants à charge.
Un peu plus d’un million et demi de foyers allocataires perçoivent le minimum social, le RSA-socle (soit 410€/mois au maximum pour une personne seule, 467€ pour un célibataire ne pouvant pas percevoir d’aide au logement, par exemple SDF). A contrario, près de 470.000 foyers allocataires ne perçoivent que sa composante «complément de revenu», le RSA activité, variable en fonction des ressources, et réservé aux “travailleurs pauvres”. Au total, en nombre de personnes, cela représente 3,2 millions de personnes au RSA socle et 1,1 million aidés par le RSA activité.
Grande nouveauté de l’année 2011, le RSA jeune fait enfin son apparition dans les statistiques officielles.
Si le RSA, dès sa mise en place, était restrictif à l’endroit des étrangers (il fallait —et il faut toujours— justifier au minimum de cinq années d’autorisation de travail en France pour pouvoir y prétendre), il était jusqu’à septembre 2010 interdit aux moins de 25 ans, comme le RMI auquel il succédait. Seule dérogation possible: avoir un enfant ou en attendre un.
Mais les jeunes (moins de 25 ans) voulant percevoir le RSA se heurtent à un problème que ne connaissent pas leurs «aînés» de 26 ou 40 ans: comme indiqué ici, ils doivent «pouvoir justifier avoir travaillé l’équivalent de 2 ans à temps plein durant les 3 années qui précèdent la demande, soit 3214 heures de travail. Il sera tenu compte des périodes de chômage dans la limite de 6 mois, ce qui peut prolonger l’examen des conditions d’activité sur une période de 3 ans et 6 mois.»
En septembre 2009, diverses mesures étaient annoncées par Nicolas Sarkozy en faveur des jeunes, dont l’extension du RSA: «un nouveau droit social», disait-il. Le bilan publié sur le site ministériel deux ans plus tard est éloquent: pas un mot sur le RSA.
Au moment de sa mise en service en septembre 2010, Le Figaro économie annonçait que l’Elysée tablait sur 160.000 jeunes bénéficiaires du RSA.
«En juin 2011, 9 774 personnes de moins de 25 ans perçoivent le RSA jeune en France métropolitaine, tandis qu’ils sont 101 503 à bénéficier du RSA généralisé. Sur la France entière, le RSA jeune est versé à 9 954 allocataires», indique Etudes et Résultats.
Sans commentaire.
F. A.
Commentaires