Comme le mois dernier, des militants de Renaissance catholique et de SOS Tout-Petits (mouvements proches de Pro Vie), se sont rassemblés ce samedi matin à proximité de l’hôpital Tenon, dans le 20e arrondissement de Paris, afin de protester contre l’interruption volontaire de grossesse. A quelques dizaines de mètres d’eux, des centaines de manifestants pro-IVG, demandant simplement l’application de la loi relative à l’IVG. Et, de chaque côté, les forces de l’ordre veillant au bon déroulement des choses.
Le 17 septembre, des militants anti-IVG avaient bloqué le marché Belgrand, cinq mois après la réouverture du centre IVG de l’hôpital Tenon, après un an et demi de lutte de la part des militants pro avortement (résumée ici), qui souhaitaient tout simplement l’application de la loi de 1975. Un centre discrètement fermé à l’été 2009, à l'occasion des quarante ans du Mouvement de libération de la Femme (MLF). Un pique-nique de réouverture avait été organisé… à la santé des femmes.
Car, si l’interruption volontaire de grossesse est inscrite dans les textes depuis le septennat de Valéry Giscard d’Estaing —un temps “que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître”…— les coupes claires de notre gouvernement provoquent des inégalités, obligeant à des files d’attente trop longues, des voyages à l’étranger, ou des réorientation vers le privé, ce que chaque femme concernée ne peut pas toujours se permettre, question finances…
Ce matin, les anti-IVG avaient été… priés, si l’on peut dire, de ne pas rester devant l’hôpital Tenon, mais d’aller à proximité du métro Pelleport, un peu plus haut dans l’avenue Gambetta, davantage vers l’entrée de service et les livraisons. Une décision de la préfecture de police de Paris (PP) que relevait la veille Chrétienté-Infos (lire ici). Les manifestants anti-IVG étaient une cinquantaine, encadrés par quatre véhicules de police, “sagement” cantonnés malgré eux au métro Pelleport, comme demandé par la PP.
De leur côté, les contre-manifestants, à la tête desquels les différentes composantes du Collectif IVG Tenon, comptaient dans leurs rangs quelques élus, dont deux conseillères de Paris (Fabienne Giboudeaux, EELV, et Danielle Simonnet, Parti de Gauche), et une adjointe au maire de l’arrondissement, Ariane Calvo (récemment passée à EELV), notamment en charge de l’égalité Femmes/Hommes. Le PS, peut-être trop occupé par la primaire, dont le second tour a lieu dimanche 16 octobre, ne se montrait pas…
Selon les sources, les contre-manifestants (pro-IVG, tenants de la loi) étaient entre 200 (police) et 500 (organisateurs). Davantage que le mois précédent.
Les prochains rosaires des anti-avortement sont annoncés pour les 19 novembre et 10 décembre, toujours à 10h30, à proximité de l’hôpital Tenon (cliquer ici pour voir l’affiche). Sauf si, d’ici là, le ministre de l’Intérieur Claude Guéant met en pratique ses déclarations: «Je le répète, j'avais dit que la pratique des prières dans la rue devait cesser et elle cessera à la date prévue. Nous pourrions aller jusqu'à l'emploi de la force si nécessaire, mais c'est une hypothèse que j'écarte car le dialogue qui a été conduit porte ses fruits.» C’était dans Le Figaro du 14 septembre. Soit trois jours avant la première prière de rue anti-IVG devant Tenon. Mais peut-être que ce vœu (pieux) du ministre ne s’adressait-il qu’à une communauté?
Fabien Abitbol, photo: Marie-Isabelle Pichon
Une galerie de photo de @Emaux est également à voir ici.
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