A compter du lundi 2 mai, comme cela avait été évoqué en décembre dernier, une nouvelle vague de déremboursements prendra effet. Cela s'ajoute aux 600 déremboursements de mai 2010. La santé, si elle n'a pas de prix, a un coût… surtout pour les moins aisés.
Tout d’abord, une liste d’un millier de spécialités pharmaceutiques (à consulter ici) ne sera plus prise en charge qu’à 30% par la sécurité sociale au lieu de 35%. Il s’agit de médicaments considérés comme «à service médical rendu modéré» (vignettes bleues), comme le Tamiflu (que le gouvernement distribuait gratuitement fut un temps), le Voltarène (anti-inflammatoire non-stéroïdien), le Zyrtec (antihisthaminique antiallergique), ou encore le Loperamide (antidiarrhéïque). Et —cela va de soi— tous leurs dérivés.
Par ailleurs, une baisse du taux de remboursement de certains dispositifs médicaux, de 5% également, doit aussi entrer en vigueur lundi 2 mai.
Les économies engendrées par ces mesures devraient être au maximum de 300M€ en année pleine pour les caisses de sécurité sociale, selon les discussions budgétaires de la fin de l’année 2010 dans le cadre de la discussion du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2011, à consulter sur le portail de la Sécurité sociale.
Cette série de déremboursements intervient tout juste un an après l’instauration, en mai 2010, de la «vignette orange» (taux de remboursement à 15%), dont le but affiché était de réaliser une économie de 145M€ sur l’année de démarrage, soit aussi environ 300M€ en année pleine. Près de 600 spécialités pharmaceutiques étaient concernées, dont la liste (à consulter ici) avait été publiée le 16 avril 2010.
Ces économies se font sur le dos des patients. Soit directement pour ceux qui n’ont pas de mutuelle ou ceux dont la mutuelle refuse de prendre en charge la vignette à 15%, considérant qu’elles n’ont pas à se substituer à la politique économique du gouvernement. Soit indirectement… car une mutuelle (ou une compagnie d’assurance) qui accepte la prise en charge est amenée, à brève échéance, à réviser à la hausse ses cotisations.
Selon une récente enquête du Cercle Santé-Europ assistance (détaillée sur Doctissimo), les reports de soins pour motif économique concernaient 23% des Français en 2010 contre 11% en 2009.
Fabien Abitbol
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