Sous le titre «Emplois fictifs : Delanoë pire que Chirac», le mensuel Capital annonce pour son édition de novembre à paraître le 28 octobre, une enquête sur «L'incroyable dérive financière de la mairie de Paris», selon laquelle «plus de 10 millions d’euros ont été consacrés depuis 2001» au financement de la CGT par le biais de l’argent du contribuable. Explications du maire Bertrand Delanoë, démenti de la Ville, et — en note en bas — rapport d'audit déjà mis en ligne par la Ville voici plus de cinq ans, pour la satisfaction des plus curieux…
Selon Capital, ce sont ainsi «une bonne trentaine de postes de permanents CGT, planqués dans une des mutuelles de la ville, la MCVPA» (la Mutuelle complémentaire de la Ville de Paris) qui sont hors les clous. Sur son blogue, Bertrand Delanoë répond qu’il s’agit de «décharges de services […] instituées en 1948, soit depuis 62 ans. Elles correspondent à un soutien donné depuis cette date à la Mutuelle Complémentaire de la Ville de Paris qui présente la double caractéristique d’être à la fois un organisme mutualiste “classique” et un centre de gestion du régime général de sécurité sociale».
Le maire de Paris explique n’avoir pas dissimulé cet état de fait, mais rappelle que «c’est précisément lui qui a saisi l’Inspection générale de la Ville pour examiner le sujet des relations entre la Ville et les mutuelles». «Dans le rapport rendu en 2005 et aussitôt publié sur le site Paris.fr, l’Inspection a évalué à 35 équivalent temps plein – la plupart à temps partiel – le nombre de correspondants sociaux affecté pour un coût annuel de 1,1M€. Elle a confirmé que ces agents interviennent “d’abord en qualité de représentants du centre 602”, mais aussi pour assurer “un certain nombre de missions pour le compte de la Mutuelle proprement dite”, peut-on lire dans le communiqué, qui ajoute que «La collectivité a décidé de ne pas remplacer les correspondants “permanents” partant à la retraite».
Dans son audit de 2005, l'inspection générale de la Ville de Paris avait estimé le coût des correspondants sociaux à 1,187M€ (année 2004), pour 35,37 équivalents temps plein, la mutuelle bénéficiaire étant, à une exception près, la mutuelle incriminée par le magazine Capital. L'inspection notait que «le “statut” de “correspondant social” n'a pas de véritable fondement juridique», et que la note de service de 1948 comme celle ce 1975 du préfet de Paris n’avaient pour leur part «qu'une valeur juridique extrêmement faible, pour ne pas dire nulle».
Dans un autre communiqué, la Ville de Paris avait au préalable averti qu’elle avait «décidé d’attaquer en diffamation le magazine Capital dont les affirmations portent atteinte à l’honneur et à la considération du maire de Paris et de la Collectivité parisienne» et se réservait «la possibilité d’agir de même pour toutes les publications qui reprendraient à leur compte de tels propos».
La Ville dénonce également «une utilisation parfaitement erronée et déformée du rapport de l’Inspection générale de la Ville de Paris de mai 2005 sur les relations entre la Ville de Paris et les mutuelles» et, précise le communiqué, «A aucun moment dans le rapport de l’Inspection, il n’est fait mention ou allusion à des emplois fictifs au profit de la CGT».
F. A., ill. : capture d’écran du site Capital.fr
Pour lire l’audit de mai 2005 sur les relations entre la Ville et des Mutuelles (66 pages), CLIQUER ICI
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