Le secrétaire général de Synergie, deuxième syndicat d’officiers de police, sera en posititon éligible aux élections régionales en Seine-Saint-Denis, vraisemblablement tête de liste. Bruno Beschizza (photo) a participé vendredi 29 janvier au matin à une distribution de tracts avec Valérie Pécresse en gare d’Epinay-sur-Seine.
Voici deux mois, on savait que,
en Seine-Saint-Denis, Mme Aude Lavail-Lagarde (épouse de Jean-Christophe Lagarde, maire de Drancy) devrait se contenter de la
deuxième place, au nom du Nouveau centre, sur la liste Majorité présidentielle
de Seine-Saint-Denis (lire ici) après les exigences de André Santini.
Le premier de liste s’imposa par la suite comme étant Patrick Toulmet, le président de la Chambre des métiers, qui avait porté les couleurs de l'UMP aux municipales de 2008 à Sarcelles (Val-d'Oise). Le 6 janvier, par exemple, il participait à ce tractage à Aulnay. Mais la sécurité (une fois de plus) est au cœur de la campagne électorale. Et les élections professionnelles viennent d’avoir lieu dans la police. Elections qui étaient considérées comme un test pour le gouvernement. Chez les quelque 100 000 gradés de la police, CRS et gardiens de la paix, la liste Union SGP-FO/Unité Police obtient 47,8% devant Alliance (37,6%). L'Union SGP-FO/Unité Police est constituée depuis 2009 d'Unité Police, l'ex-Unsa-Police (qui représentait 41% en 2006), et du Syndicat général de la police (SGP, 15% en 2006).
Unité Police, réputée proche de la gauche, était une branche de l'Unsa qu'elle a quittée en 2009 à la suite de dissensions pour rejoindre le SGP, affilié à FO. Si l'Union SGP/Unité Police « frôle la majorité absolue dès sa première élection », l'Unsa, qui présentait une liste composée d'anciens membres ayant refusé de rejoindre FO, a obtenu 9,7% des voix. Ce syndicat a jugé dans un communiqué être parvenu « à démontrer sa représentativité ».
Chez les officiers, le SNOP,
classé à gauche, obtient 54% des suffrages exprimés, Synergie 44,5%, selon les
chiffres communiqués par le ministère. C’est donc à Synergie que l’UMP est
allée chercher une figure du syndicalisme, en la personne de Bruno Beschizza,
39 ans, qui « vient de perdre les élections professionnelles » dans
la police, comme on fait remarquer, amèrement, dans l’entourage du maire UMP du
Raincy Eric Raoult, député de Seine-Saint-Denis, qui avait lui aussi brigué la
tête de liste. « Pécresse, c'est la rudesse, il vaudrait mieux que ce soit
la tendresse », aurait déclaré M. Raoult une fois le choix du syndicaliste
policier comme tête de liste effectué en remplacement de M. Toulmet.
Concernant Paris, si chacun (à
l’UMP s’entend) s’accorde à dire que le choix de la secrétaire d’Etat à l’Ecologie
Chantal Jouanno est bon pour les électeurs, le reste est à l’avenant. Les
commentaires de cette dépêche AFP sur le site du Figaro sont à l’image de ceux de ce billet publié par Anne Biraben, déléguée UMP de la 21e circonscription de Paris. Les militants des arrondissements de l’Est parisien
se sentent délaissés. Et plus particulièrement ceux du 20e arrondissement qui, aux municipales de 2008, n’ont pas su se faire représenter
par les urnes, laissant la municipalité toute entière aux divers partis de la
gauche, et l’opposition municipale (voir le petit pavé jaune à droite) entre les mains de l’ancien maire socialiste Michel Charzat (exclu du PS).
La diversité tant réclamée s'est faite sous les ors de l'Elysée avec le choix de Patrick Karam par Nicolas Sarkozy, sans que les militants ne disent un mot. Philippe Goujon, le patron de la fédération UMP de Paris, explique ici son mécontentement. L'UMP espère 14 élus à Paris, et, dans les bonnes places, on trouve entre autres une proche du ministre de l'Immigration Eric Besson, par exemple, selon Le Parisien du 29 janvier.
Ce samedi a lieu dans le 15e arrondissement un conseil national de l’UMP. Dominique Paillé, porte-parole de
l’UMP, est invité du 19/20 de France3, selon l’agenda de l’UMP. A la même heure (service public toujours…) Eric Raoult sera
sur France5 dans Revu et corrigé. D’ici là, les listes auront été revues et
corrigés… et peut-être pas pour la dernière fois avant la date de dépôt auprès
de la préfecture, puisque les bureaux ouvrent le 8 février au matin.
Le 21 janvier, de nombreux
responsables de l’UMP ont reçu de la part de Xavier Bertrand le courriel
suivant : « Les têtes de liste pour les élections régionales qui se
tiendront les 14 et 21 mars prochains, nous ont très majoritairement fait
savoir qu’elles souhaitaient être sur le terrain le 30 janvier prochain et
présenter leurs listes dès lors que celles-ci auront été validées le matin même
par notre Conseil National. […] Nous avons donc d’un commun accord décidé
d’ANNULER la réunion publique qui devait se tenir Porte de Versailles le 30
janvier prochain. […] ». Par erreur, peu avant, ils en avaient reçu un
autre de la direction du parti les conviant à une autre adresse dans le 15e,
où sont censés se faire les derniers réglages (lire l’agenda ici en date du 30 janvier). En fait d'être sur le terrain à tracter, elles seront enfermées à négocier.
Fabien Abitbol
Les tractations des tracteurs ont eu des détracteurs. Tant pis pour les "têtes de listes", elles ne seront plus que des têtes de turcs, avant d'être des "têtes qu'on abat" (référence à un ouvrage de Malraux, de 1971). C'est de circonstance pour une formation qui se veut la continuation de l'UNR.
Rédigé par : Gotch | 30/01/2010 à 16h34
Eric Raoult, le local de l'étape, se dit "prêt à mourir pour Sarkozy, pas pour Pécresse":
http://www.leparisien.fr/elections-regionales/raoult-pret-a-mourir-pour-sarkozy-pas-pour-pecresse-30-01-2010-797954.php
Rédigé par : Fabien | 30/01/2010 à 16h50