Après ce qui ressemblait fort à un ultimatum de la part de l’ancien membre du gouvernement et de nouveau député, le maire Nouveau centre d’Issy-les-Moulineaux André Santini, l'Union pour un Mouvement populaire (UMP) et le Nouveau Centre (NC) sont parvenus à un accord pour les régionales en Ile-de-France, avec deux têtes de listes pour les anciens « amis » de François Bayrou sur les huit départements, a indiqué vendredi la chef de file de la droite, Valérie Pécresse, par ailleurs ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche.
« Face à une gauche divisée et un PS isolé dans son bunker », les deux « partenaires » de la majorité présidentielle présentent « une liste unie qui représente tous les courants de la droite et du centre », a déclaré la ministre lors d'un point de presse. Les réserves pour le second tour seront donc minces.
Ainsi, André Santini sera tête de liste dans les Hauts-de-Seine. L’autre tête de liste NC sera aussi pour un homme, dans le Val-de-Marne, Laurent Lafon, conseiller régional depuis 2004 et maire de Vincennes depuis la démission de Patrick Gérard en 2002. André Santini revendiquait trois têtes de listes, mais la conseillère générale Aude Lavail-Lagarde devra se contenter de la deuxième place en Seine-Saint-Denis. A la ville, Mme Lavail-Lagarde est l’épouse de Jean-Christophe Lagarde, maire de Drancy et député.
UMP et NC sont parvenues à un accord concernant le programme, notamment sur la question des transports et la tarification des cantines des lycées. Dans un communiqué, le Nouveau Centre a salué « l'incorporation dans le projet pour la région de la quasi-totalité » de ses propositions.
Dans l’Essonne, une femme membre du gouvernement sera tête de liste, aux couleurs de l’UMP : Nathalie Kosciusko-Morizet, maire de Longjumeau et conseillère régionale, qui a déjà commencé la campagne. Samedi 21 novembre, bien que légèrement malade et malgré le baptème de son nouveau-né, NKM animait le journal inattendu de RTL (à écouter ici, 45 minutes, pub comprise). A Paris, le candidat est aussi une candidate et est aussi au gouvernement, mais c’est son baptème du feu : il s’agit de Chantal Jouanno, réputée proche de Nicolas Sarkozy au moins depuis 2002.
Le tout doit être peaufiné ce lundi et entériné officiellement en janvier. Et, même si on en parle peu, Yves Jégo pourrait être de la partie, en Seine-et-Marne. Ces tractations de fin de semaine ont quelque peu froissé le député (PS) de la 4e circonscription de la Guadeloupe. Fâché qu’une réunion avec Marie-Luce Penchard et Chantal Jouanno sur la mise en œuvre d’un plan séisme ait été annulée, Victorin Lurel a estimé qu’« au gouvernement, les petits arrangements électoraux de l'UMP passent avant les outre-mers ».
Selon lui, la réunion a été annulée « une heure avant de se tenir ». « Mme Jouanno a en effet préféré un autre genre de tremblement de terre : l'annonce d'un immense accord UMP/Nouveau Centre pour les élections régionales en Ile de France pour lequel une conférence de presse a eu lieu en sa présence dans un café du Ve arrondissement », a ironisé le député de la Guadeloupe, s’étonnant que l’agenda de la secrétaire d’Etat à l’Ecologie prenne le pas sur celui de Mme Penchard. Marie-Luce Penchard a en effet été récemment nommée ministre à part entière, comme plusieurs de ces prédécesseurs, Mme Girardin et M. Baroin, dans un passé proche, MM. Pons et Le Pensec voici vingt à vingt-cinq ans…
Sans compter Rama Yade (lire ci-dessous), il y aura donc déjà au moins trois membres du gouvernement en tête des huit listes franciliennes : Mme Pécresse, Kosciusko-Morizet et Jouanno. D’autres « pipoles » pourraient suivre : le tout nouveau député David Douillet pourrait être dans les Yvelines avec Valérie Pécresse, et Charles Beigbeder, l’ancien patron de Poweo, se verrait bien à Paris avec la secrétaire d’Etat à l’Ecologie.
Concernant l’élection à l’Assemblée nationale de David Douillet, dont les conditions avaient été mises en cause sur France 4 le mois dernier, la section des Yvelines du Parti socialiste a choisi de ne pas déposer de recours en annulation, mais de demander à ce qu'un rappel à la loi soit prononcé « avec notamment, comme le prévoit l'article L 89 du code électoral pour ce type d'infraction, une amende de 3750 euros en direction du l'UMP et de son candidat ».
Ce dimanche, sur Radio J, Mme Pécresse a évoqué le cas de Rama Yade (autre membre du gouvernement donc), l’une des personnalités politiques préférées des Français, avec Jacques Chirac et Bertrand Delanoë… Et a de nouveau estimé qu’elle ferait une « très bonne tête de liste » dans la région. Seulement voilà : la secrétaire d’Etat aux Sports est élue d’opposition de Colombes, dans les Hauts-de-Seine. Et la tête de liste des Hauts-de-Seine est promise à André Santini… « A elle de décider de ce qu'elle souhaite faire », a déclaré Valérie Pécresse, évoquant de nouveau le département du Val-d'Oise… « C'est une chance pour les Franciliens parce qu'elle apporte énormément d'énergie et d'idées », mais aussi « une chance pour elle, une formidable opportunité de faire de la politique de terrain, de s'ancrer », a-t-elle fait valoir.
Plus anecdotique (quoique…), le cas de Bernard Laporte. Cet ancien membre du gouvernement, qui ne cesse de faire savoir qu’il veut se frotter au suffrage universel (même si les régionales sont avant tout un scrutin de liste) était annoncé dans une région du rugby. Et semble non grata dans le Sud-Ouest… Alors qu’il était demandé à Valérie Pécresse si elle l’accueillerait en Ile-de-France, elle a répondu n’avoir pas de contact avec lui, et qu’il devait appeler « le sélectionneur de l’Ile-de-France » (elle-même) s’il voulait faire partie de l’équipe.
Fabien Abitbol, photo site de campagne de Valérie Pécresse
è La conférence de presse de Valérie Pécresse en vidéo (cliquer ici)
è Rama Yade sera candidate dans les Hauts-de-Seine derrière André Santini après la réunion qui s’est tenue
dimanche soir à l’Elysée (mise à jour du lundi 23 à 15h30)
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