Une vingtaine de personnes ont envahi mercredi matin le hall de la maternité de l’hôpital Tenon, qui « accueillait jusqu’en mai dernier le centre IVG », indique sur son blogue Arlette Zilberg.
Le médecin qui s’occupait du centre IVG est parti à la retraite cet été et n’a pas été remplacé. C’est, selon une porte-parole du collectif qui manifestait mercredi, le troisième centre parisien du genre qui ferme. Les femmes se tournant vers Tenon (20e arrondissement) sont dirigées par un répondeur téléphonique sur Trousseau (12e arrondissement).
Responsable de la commission « féminisme » chez Les Verts, l’ancienne élue du 20e Arlette Zilberg s’élève contre « une politique insidieuse qui fait encore plus de ravages que les commandos anti-avortement ! Aujourd'hui en Ile-de-France, déjà trois centres ne fonctionnent plus : Jean Rostand, Broussais, Tenon, et bientôt Avicenne ! » Elle indique que ces quatre structures réalisent chaque année 2800 IVG sur les 12000 pratiquées à l'AP-HP et précise que les délais d'attente dans le public sont de trois semaines.
Une interruption de grossesse sur quatre est pratiquée en Région Ile-de-France, indique ce communiqué diffusé par Francine Bavay, vice-présidente (Les Verts) du conseil régional, précisant que « le groupe Verts du Conseil régional appelle l’Etat et l’AP-HP à revenir sur les fermetures de centres, qui rendent toujours plus difficile l’accès à l’IVG pour les femmes et remettent en cause l’application du droit à l’IVG, garanti par la loi ».
Samedi prochain 17 octobre
à 14h30 est prévu à la Bastille un rassemblement pour les Droits des Femmes (télécharger le tract ici).
• Jeudi 15 octobre, FranceInfo est revenu sur les fermetures de centres IVG et le droit à l'avortement. Pour écouter les sons, CLIQUER ICI. [mise à jour du 15/10/09 - 22h30]
Belle formule : "l'IVG n'est pas interdit, il n'est simplement pas pratiqué."
Évidemment, pour les usagers, la différence factuelle est mince.
Reste à mon avis la question fondamentale :
pourquoi le toubib n'est pas remplacé ?
- Est-ce parce que les autres toubibs refusent ce poste ? Et pourquoi alors refuser sinon parce que le sujet est brulant ou contraire aux valeurs machistes ?
- Est-ce parce que l'hôpital doit resserrer son budget sur des secteurs plus sérieux que ces bonnes femmes qui ne pensent qu'à lever les jambes ?
On y subodore du sexisme non ?
Rédigé par : Tita | 15/10/2009 à 08h30
Entre mai et juillet, Tenon a tourné avec des vacations assumées par un remplaçant payé au lance-pierre, à ce que j'ai appris (mais d'une source non confirmée).
Une IVG ne rapporte pas assez, et il faut d'une part réduire les coûts des dépenses de santé, d'autre part les dépenses publiques (salaires). Donc regrouper les IVG à un seul endroit (logique de l'AP-HP) mais avec des moyens humains qui ne suivent pas.
Rédigé par : Fabien | 15/10/2009 à 10h02
le comm de Tita est très partial et pas forcément juste...
et si c'était parce qu'ils n'ont trouvé personne ?
Il y a pénurie nationale de gynécologues et la plupart des obstétriciens préfèrent faire payer des consultations au prix fort...
pourquoi parler de sexisme et de moralité en premier ?
Rédigé par : miss P | 15/10/2009 à 23h13
@ Fabien, parce que le sexisme et la "moralité" sont toujours rampants derrière ces questions. Les vacations en planing familial sont vraiment payées au lance-pierre et les médecins qui les font le font le plus souvent par militantisme. Le fait que la plupart de ces médecins arrivent à l'âge de la retraite et qu'aucun (aucune!) plus jeune ne veule assurer le remplacement est un vrai problème... Si le militantisme ne suffit plus, il va falloir que l'hopital mette la main au porte monnaie!!
Rédigé par : loicleul | 19/10/2009 à 15h17
Personne ne me semble répondre à la question fondamentale : Est-ce vraiment un problème d'accessibilité à l'IVG pour les femmes du 20e d'aller à Trousseau ?
Rédigé par : Civitano | 19/10/2009 à 16h08
Le problème n'est pas uniquement d'aller à tel ou tel endroit.
Déjà, la loi prévoit un centre IVG dans chaque centre hospitalier. Ce qui n'est plus le cas.
En plus, le délai d'attente dans le secteur public est de trois semaines (en Ile-de-France).
Si on ferme les centres qui représentent 2800 actes sur 12000 (soit 1/4) sans déployer des moyens, cela crée nécessairement un besoin et une attente… sauf à avoir les moyens financiers d'aller dans le privé.
Donc OUI, c'est un problème d'accessibilité à l'IVG que de fermer des postes.
Rédigé par : Fabien | 19/10/2009 à 16h17