Toujours pas de réaction indignée du ministre de l’Intérieur ou d’un quelconque responsable de l’UMP sur l’« irresponsabilité » des juges pour la remise en liberté des « pizzaïolos », des présumés braqueurs reconnus à leur ADN et interpellés la semaine dernière après avoir sévi au moins six fois à Paris en un an, comme l’indique Le Parisien du 12 octobre (réservé aux abonnés), dont au moins une fois dans le 11e arrondissement, selon les informations du blogue de Ménilmontant.
L’affaire a été révélée vendredi soir sur le site Internet de France-Soir (lire ici la version cache de Google en date du 10/10/09 à 14h02, la version originale n’existant plus, bien que relayée là). Les policiers de la première DPJ avaient résolu six braquages de pizzerias, dont celui du Domino’s pizza du 11e arrondissement, au 124, avenue Parmentier.
Les braquages avaient lieu généralement en fin de semaine et en fin de service, vers 23h30 ou minuit, à l’aide de gaz lacrymogène, avec au passage une courte prise d’otages des employés. Celui du 11e, à une semaine de Noël dernier, suivait d’à peine une semaine celui d’un des deux du 17e arrondissement. de quoi affoler les employés pour de maigres butins ne dépassant pas les mille euros. Après plusieurs vols, les agresseurs ont été vus alors qu’ils prenaient la fuite à scooter.
Pour la police, ce n’est au sens strict pas l’affaire du siècle. Mais lorsque, en haut lieu, on parle de montée de la délinquance, de violence « de proximité » (souvent à tort, sur ce point précis), que l’on brandit des plans « anti-braquage », etc… ça devient inquiétant, peut-être aussi agaçant pour la police parisienne, qui obtient des résultats supérieurs à la moyenne nationale. Gros travail, donc, qui, grâce à des prélèvements effectués sur une voiture accidentée à Paris en janvier dernier, fait que les enquêteurs ont réussi à identifier les présués braqueurs, qu’ils surnommaient les « pizzaïolos ». Bingo ! Du moins le pensent-ils…
Deux des présumés braqueurs ont été cueillis le mardi 6 octobre à leur domicile (Le Parisien, qui indique « en milieu de semaine dernière », leur donne 19 et 20 ans, comme la version — disparue — de France-Soir en ligne de vendredi dernier), et le troisième a été retrouvé à la prison de Fleury-Mérogis, où il « purgeait une peine pour vols », selon Le Parisien (vol de voitures de luxe, indique une bonne source). A l’issue de leurs garde à vue, ils ont été transférés au parquet de Paris, où ils devaient être déférés devant un juge d’instruction.
Et voilà que le délai entre la fin de la garde à vue et l’arrivée chez les magistrats dépasse le temps imparti par le code de procédure pénale : vingt heures, pas une minute de plus. Le site Internet de France-Soir (toujours consultable dans sa version cache) indiquait vendredi 9 à 19h36 : « Interrogé vendredi en fin de journée par France Soir, le parquet de Paris s'est dit informé d' "une remise en liberté suite à un incident de nature procédurale", sans plus de commentaire. » Et depuis ? Rien.
Sur les trois jeunes interpellés, tous trois connus, « défavorablement » des services de police, puisque retrouvés grâce à la Corail (collecte opérationnelle de rapprochement et d’analyse des infractions liées), un est retourné en prison, deux en liberté à l’issue de deux jours de garde à vue.
En temps « normal », un fait divers entraîne une loi, ou l’annonce d’une réforme. Là, les regards sont posés ailleurs, sur un utilisateur de scooter plus connu, davantage médiatisé.
F. A.
è La version cache Bing au 11 octobre (dix articles, dont celui qui a disparu).
• Reprise le 13 octobre à 22h53 sur Rue89
pourquoi ce "silence" officiel, selon vous ?
ce n'était pas les pizzerias préférées de Nicolas S. ?
Rédigé par : miss P | 13/10/2009 à 21h54