Une jeune femme, salariée de France Telecom, s’est jetée d’un immeuble du 17e arrondissement de Paris, vendredi, alors qu’elle assistait à une « réunion de restructuration », a indiqué un syndicaliste à l’AFP, confirmant une information de RTL.
Agée de trente-deux ans,
cette femme était chargée de clientèle au service de recouvrement de Orange.
C’est depuis son lieu de travail qu’elle a sauté de la fenètre, selon les
premiers éléments. Une vingtaine de salariés du groupe (vraisemblablement 23)
se sont suicidés depuis février 2008 dans le groupe France Telecom, dont
l’Etat, par l’entremise de l’ERAP (anciennement Entreprise de recherches et
d’activités pétrolières, lire ici), est propriétaire à 26,7 %.
Jeudi, France Telecom a annoncé un programme contre les suicides, tout en indiquant que le phénomène
n’était pas en hausse (28 en 2000, 29 en 2002, 12 en 2008) et statistiquement
dans la norme générale d’une société de plus de cent mille employés.
Selon la direction, le
profil-type de l’employé qui se suicide est un homme blanc, la cinquantaine,
technicien, entré dans l’entreprise quand elle était service public. Depuis
juillet 2000 France Telecom est devenu un exploitant de droit public, ayant une
personnalité morale distincte de l’Etat. A cette époque, la femme qui s’est
suicidée ce vendredi à Paris n’était qu’une gamine de treize ans.
A son sujet, Barbara Dalibard, directeur exécutif en charge du marché entreprises, a déclaré qu’elle « venait d'apprendre qu'elle changeait de chef d'équipe » au cours de la réunion à laquelle elle assistait. « C'est une personne qui était fragile, qui était suivie à la fois à titre personnel et dans l'entreprise par des psychiatres, des médecins du travail et l'assistante sociale depuis longtemps », a-t-elle précisé à l’AFP. « La femme qui s'est défenestrée appartenait à un service qui avait déménagé il y a quelques mois et son activité était en cours de réorganisation », a indiqué à l’Associated Press Sébastien Croizier, président de la CGC/Unsa, appelant à une intervention de l’Etat.
F. A.
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