Tamouls et Kurdes en nombre
Renounant avec les origines
de la Journée internationale des travailleurs, des militants de la Conférération
nationale du travail (CNT) avaient appelé à manifester au départ de la place des Fêtes, sur les Hauts
de Belleville, ce vendredi, pour un 1er Mai de lutte des classes, à partir de 11 heures. Les Kurdes demandaient la dissolution de l'Otan et les Tamouls l'apaisement au Sri Lanka. Petit tour de la manifestation parisienne.
Sur les 5 000 militants
revendiqués par la CNT, ils étaient un millier selon la police, le double
selon les organisateurs, à descendre la rue de Belleville, séparant le 19e
du 20e arrondissement, et scandant « Ni Dieu, ni maître, ni
patron, ni Etat ». Munis de drapeaux noirs, certains avaient des cagoules,
d’autres des masques, et ils brandissaient des pancartes en papier-carton
siglées «terroriste», par allusion au projet de loi prohibant le
port de couvre-chef dans les manifestations.
Ils étaient accompagnés du
groupe de rap lillois Ministère des affaires populaires (MAP), qui a sorti voici deux semaines Les bronzés font du ch’ti (la bande annonce de ce deuxième album est ici, durée 9 min.) et ont distribué aux passants des tracts intitulés
« Après l'économie réelle, la grève réelle ? », d’après un texte qui avait circulé lors de la grève du 19 mars dernier.
« Nous pensons que ce n'est
pas dans les manifestations que l'on gagnera mais plutôt sur nos lieux de
travail, si tous les gens qui sont en manifestation aujourd'hui sont demain en
grève générale reconductible », a expliqué à un journaliste de l’AFP Serge
Panel, comédien professionnel et syndicaliste CNT.
Les militants de la CNT ont
ensuite rejoint le cortège unitaire parisien à hauteur de la place de la
République. Ce cortège a compté entre 65 000 manifestants (police) et 160 000
(organisateurs). Une quinzaine d’interpellations ont eu lieu peu après 20
heures. A l’arrivée à la Bastille des derniers participants, vers 20h00, en
queue de cortège, on pouvait noter la présence de quelques milliers de Tamouls
(5 500 selon la police), qui dénoncent depuis début avril une situation de
« génocide » de la part de l'armée sri-lankaise contre les rebelles
tamouls et les Tigres de l’EElam tamoul (200 interpellations avaient eu lieu voici dix jours), ainsi que des Kurdes du Maoist
Leninist Komünist Partisi-MLKP (Parti communiste marxite-léniniste du Kurdistan nord, au nombre de 2000, selon la police). En prévision des Tamouls, des
Kurdes et de la CNT (…mais aussi du Front national, plus habituel), le
préfecture de police de Paris avait augmenté ses effectifs déployés pour la circonstance.
Dans la soirée, l’Hôtel de Ville
a été brièvement occupé par des étudiants et des enseignants.
Pour sa part, Olivier Besancenot avait choisi la Guadeloupe, ne respectant pas à la lettre cet appel commun du NPA au PS ; l’anciene candidate socialiste à la
présidentielle de 2007, présidente de la région Poitou-Charentes, Ségolène
Royal, avait défilé le matin auprès des salariés de l’entreprise Heuliez, à Niort (Deux-Sèvres) et n’était
donc pas aux rendez-vous parisiens (ni le défilé unitaire du Premier Mai, ni
l’hommage socialiste à Pierre Bérégovoy).
Minimisant les défilés, le
ministre du Travail Brice Hortefeux a néanmoins estimé qu’ils dénotaient une « inquiétude compréhensible ». Pour lui, les
manifestations en France ont donné lieu « à une mobilisation comparable à
celle des autres pays européens ».
F. A.
è La fédération des anti-sarkozysmes (20Minutes)
è L’OTAN doit être dissout (MLKP, mars 2009)
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