Le texte est à l'Assemblée, où une manifestation a eu lieu
En 2007, Bruno-Pascal Chevalier, séropositif, entamait une grève des soins pour protester contre les franchises sur les soins et médicaments mises en place par le gouvernement Fillon à compter du 1er janvier 2008. Il avait repris ses médicaments en mai 2008 et lancé le site Ensemble pour une santé solidaire (avec la pétition toujours en ligne, que l’on peut signer ici). Comme lui, Janine, Eric, Alexandre ou d'autres expriment difficultés et incompréhension face à ce qu'ils vivent comme une injustice.
L'économiste Jean de Kervasdoué, spécialiste des questions de santé, écouté de divers gouvernements depuis 1981, fait parler des chiffres. Nicolas Sarkozy donne sa vision de la santé ; Roselyne Bachelot parle de la mise en œuvre de la politique gouvernementale ; François Fillon présente ses priorités. Derrière cela, des malades (assurés sociaux, patients, clients bientôt ?) sont confrontés aux difficultés de l'accès aux soins. De l’affection bénigne, que l’on néglige parfois (éventuellement à cause des franchises) aux maladies récurrentes (affections de longues durées, ou ALD) prises en charge à 100 %, Jacques Cotta et Pascal Martin tentent, au travers de divers portraits, de démontrer que l’accès aux soins avec les franchises, les déremboursements, les dépassements d'honoraires et autres joyeusetés, n’est plus ce qu’il était lors de la création, après la Seconde Guerre mondiale, de la Sécurité sociale : « Cotiser selon ses moyens, être soigné selon ses besoins ».
Ce documentaire devait passer le jeudi 15 janvier, dans la même « case », afin d’être diffusé avant l’arrivée devant l’Assemblée nationale du projet de Loi « patients, santé, territoire », qui prévoit entre autres la mise en place de la « tarification à l’activité » (T2A) et la création de vingt-six agences régionales, au détriment de l’hôpital public. Même sur les bancs de droite, des élus grognent.
Le décès de Claude Berri, pourtant trois jours avant diffusion, à l’hôpital public et des suites d’une maladie, a donné à France Télévision l’occasion de le déprogrammer pour le remplacer par Le Cinéma de papa, qui réalisa la mince audience d’un documentaire. Ce qui provoqua le courroux de certaines associations. La « rediffusion » eut tout de même lieu, nuitamment, durant le week-end. Aujourd’hui, alors que le texte est en discussion depuis le 10 février à l’Assemblée nationale, une manifestation a eu lieu à Paris, demandant le « retrait de la loi Bachelot » et « le maintien de tous nos hôpitaux ». Le risque, avec le projet Bachelot, et d’arriver à une dérive irlandaise. Le film a déjà été diffusé dans quelques villes.
Infrarouge - Dans le secret de…
L’accès aux soins en danger
France 2, 22h45, 52 minutes, réalisation : Jacques Cotta et Pascal Martin
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La soirée documentaire de France 2 se poursuit à 23h40 avec la diffusion de Camion coiffure, une galerie de portraits, présentée par Michèle Bernier, de quelques personnes qui, en Seine-Saint-Denis, fréquentent gratuitement le salon ambulant de Tahar, posé quatre jours par semaine devant un centre de distribution alimentaire (réalisation Marie de Laubier, 52 minutes, rediffusion annoncée dimanche 15 février à 5h10).
Le documentaire « L'accès aux soins en danger » a réuni 1,681 millions de téléspectateurs, selon Médiamétrie®, ce qui correspondait hier soir à 17,6 % de parts d'audience.
Le 15 janvier, Le Cinéma de papa, diffusé à la place de ce documentaire en hommage à Claude Berri, décédé trois jours plus tôt, avait rassemblé 1,733 millions de téléspectateurs (17,5 % de parts d'audience ce soir-là).
Rédigé par : Fabien | 13/02/2009 à 09h56
J'aime bien Janine, amie lointaine avec qui j'ai pu dialoguer par téléphone. C'est une battante. Elle souffre de la même pathologie que ma femme, avec dix ans de moins en termes d'évolution. Ce genre de maladie change définitivement votre vie, en profondeur et de façon plus qu'insistante, constante. Combien, parmi nos « décideurs » élus ou « conseillers » de ces mêmes élus, savent-ils le prix à payer QUOTIDIENNEMENT pendant des années, des dizaines d'années, pour ce type d'affection ?
Nos concitoyens de base sont certainement conscients de cette horreur au long cours, sans en bien discerner toutes les contraintes, ce qui est normal. Je crains que ceux qui pourraient apporter quelque chose, soit s'en désintéressent par manque d'information ou parce qu'on les y oblige, soit s'en fichent éperdument parce que ce n'est pas rentable.
Rédigé par : Gotch | 14/02/2009 à 17h40
Pour ma part, sur une somme globale mensuelle de médicaments comprise entre 235 et 255 €, j'ai la "chance" de n'avoir que moins de 12 € non remboursables et moins de quarante euros qui ne sont pas sur le 100 %.
Il n'en reste pas moins que, en nombre de conditionnements, je consomme davantage de boîtes par mois que ce que j'ai pu voir dans le sac de Janine à la télé. Je n'ai rien qui puisse exister pour trois mois !
Chacun de mes médicaments fait entre deux et neuf boîtes/mois.
Rédigé par : Fabien | 14/02/2009 à 19h10
Ici, rien qu'en crème de massage, je suis contraint d'en utiliser presque quatre CAISSES par mois, à 60 tubes par caisses. Et je fais attention à ne pas gaspiller! Avec le reste, cela fait bien dans les 250 boîtes diverses chaque mois. Heureusement, les frais d'auxiliaires médicaux sont réduits à un minimum : une seule visite de l'infirmière par mois.
Total de l'addition : on dépasse l'équivalent d'un SMIC brut par mois, à temps plein j'entends. Que serait-ce si ma femme était hospitalisée, pour un résultat certainement moins probant pour elle !
Quant à moi, il y a des années j'allais chercher mes remèdes chaque mois, mais je n'utilisais pas tout. Aujourd'hui, selon les besoins, je pioche dans mon vieux stock, un peu (hum !) périmé sur les bords, mais je n'ai pas de complémentaire !
Rédigé par : Gotch | 15/02/2009 à 11h16
250, je m'incline. En volume, je ne dépasse jamais le dixième, et déjà je dépasse le plafond des cinquante euros de franchise…
Les choses périmées, il faut faire attention, selon les cas et demander au toubib. Certains remèdes deviennent inefficaces, d'autres TOXIQUES. Rares sont ceux qui peuvent réellement conserver leurs effets durablement !
Avec ce système de franchises, une hospi, même si elle est désagréable pour la famille comme pour le patient, revient moins cher à l'individu et plus cher à la collectivité, un point aberrant pour les 100 %…
Rédigé par : Fabien | 15/02/2009 à 12h35