Même si elle n’était pas souvent approvisionnée, sa galerie de photos était agréable à regarder. Hermann Deza, jeune photographe d’origine ivoirienne (il était né à Paris en 1975, troisième de la famille) a été inhumé cet après-midi au Nouveau cimetière d’Asnières, dans les Hauts-de-Seine. Il avait été vu pour la dernière fois au lendemain de Noël dans le 10e arrondissement.
Comme l’indique sa page MySpace, Hermann Dezza avait deux passions, la photo et la musique. Avec l’une, il cherchait à assouvir l’autre. Domicilié à Puteaux (Hauts-de-Seine), il ratissait parfois boîtes, bars et lieux branchés de Paris, à la recherche de « la » personne pour la bonne photo, ou passait des annonces. Il s’était spécialisé dans les photos de musique soul et de hip-hop. Cet été, il avait exposé une semaine dans le Sentier.
Il était connu (et apprécié) du monde noir, tant africain qu’antillais : lorsque la nouvelle de sa disparition s’est répandue, à partir du 3 janvier, elle a été relayée sur des sites communautaires, aussi bien Volcréole que Grioo. Mais « HermosDef » avait déjà disparu depuis le 26 décembre 2008. Ce soir-là, il a été vu dans un restaurant musical du canal Saint-Martin, dans le 10e arrondissement. Le 26 au matin, son neveu (qui vivait avec lui à Puteaux) avait vu qu’il était parti sans son téléphone portable, son portefeuille, son passeport et ses clefs. Il n’avait même pas pris son appareil photo, paraît-il… Ce qui laissait craindre le pire à la famille et aux proches, qui ne l'avaient pas vu pour Noël, et laissait la police dans l’expectative.
La Brigade d’enquêtes sur les atteintes à la personne avait été saisie de la disparition par le parquet de Nanterre. Mais le corps du photographe a été retrouvé le 6 février à la surface de la Seine, au niveau d'Asnières. Il a été reconnu par ses proches et, selon une source judiciaire, une expertise dentaire a confirmé son identité. Aucune trace de violence n’a été relevée sur le corps.
⇒ Une vidéo (4 min. 48) où l’on retrouve trois photographes : HermosDef, JR et Emmanuelle Tricoire. Trois styles inspirés par la rue (juillet 2007).
⇒ Une interview en deux parties, réalisée en 2007.
• Partie 1
• Partie 2
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