La France ne donnera pas suite au projet de charter franco-britannique évoqué dans un premier temps pour le 11 novembre, puis repoussé à demain pour rapatrier vers leur pays des Afghans en situation irrégulière.
C’est ce qu’a indiqué ce lundi le ministère des Affaires étrangères. Ce projet avait été critiqué par des ONG et par le prix Goncourt 2008 de littérature, afghan d’origine, Atiq Rahimi.
Cette annonce intervient alors que la chaîne Al Arabia a diffusé un message vidéo dans lequel on peut voir des Taliban menacer de lancer des attaques sur Paris si la France ne se retire pas d'Afghanistan. Dans ce message est également revendiquée l'embuscade dans laquelle dix soldats français avaient trouvé la mort le 18 août, indique une dépêche de l'agence Reuters.
« Nous avons tué dix soldats français aujourd'hui pour adresser un message aux Français afin qu'ils corrigent leurs erreurs et se retirent d'Afghanistan. S'ils ne le font pas, ils entendront notre réponse à Paris », déclare un commandant des Taliban, présenté comme étant le mollah Farouk dans cet enregistrement dont la date n’a pas pu être authentifiée… Le problème est que, fin septembre, une semaine après l’ouverture du congrès, une autre revendication avait eu lieu, du chef de guerre afghan Gulbuddin Hekmatyar.
F. A.
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Mise à jour de 20h00
⇒ Les précisions de l’Associated Press (16h58)
Contrairement à ce qu'essaie de faire croire le communiqué du ministère français de l'immigration à propos du charter d'expulsion à destination de Kaboul, dont le départ était prévu le 18 novembre, l'annulation par la France de sa participation à cette opération franco-britannique ne tient nullement à la mansuétude ou à la
générosité. Elle s'explique par la réponse positive de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) qui, saisie par 11 Afghans en détention à Coquelles, a demandé ce 17 novembre dans l'après-midi à la France de renoncer à l'expulsion, la situation actuelle lui apparaissant présenter un risque trop élevé de traitements inhumains ou dégradants.
Une requête-type de saisine en urgence de la CEDH avait été mise à la disposition des Afghans en rétention par la Cimade et le Gisti, qui l'avait élaborée en commun. Une majorité des Afghans n'avait pas osé la signer. La minorité d'entre eux qui s'y est résolu a évité à tous un sort peu enviable.
La mobilisation militante y a évidemment contribué.
Rédigé par : morel noel / texte du gisti | 17/11/2008 à 21h38
Merci Noël pour cette précision, qui tombe à point nommé pour le 30e anniversaire de la première grande victoire du Gisti, célébrée le week-end dernier.
Néanmoins, je n'ai cité aucune source proche de Hortefeux pour rédiger ma brève tombée peu avant la dépêche Associated Press. C'est Bibliobs (et sans doute d'autres médias) qui sont à côté.
Repasse quant tu veux !
Rédigé par : Fabien | 17/11/2008 à 22h26