Tout est loin d’avoir été dit sur la « Der des ders », sur l’histoire de cette immense tromperie, de ce gâchis infini, affirme France 2 pour présenter le documentaire inédit en France que la chaîne propose à 20h50. C’est « La Guerre 14-18 comme vous ne l’avez jamais vue », affirme pour sa part le réalisateur, qui s’est basé sur les travaux de l’historienne Anette Becker.
A travers le récit d’un soldat qui a traversé toute la guerre (sur le blogue topolivres, ce sujet a été mis en ligne la veille de la diffusion en Belgique), un soldat qui parle aussi au nom de ses camarades (y compris pour dire que la plupart d’entre eux « voulait » faire la guerre, me signale une lectrice assidue ayant déjà vu le documentaire), « 14-18, le bruit et la fureur » est un documentaire réalisé à partir d’images d’archives, restaurées, colorisées et sonorisées. Laissant d'ailleurs certains sceptiques sur l'authenticité des images.
Prenant donc à rebours la victimisation du soldat qui a longtemps prévalu, le propos de ce film est d’un genre nouveau : la Grande Guerre a été entretenue par un consentement général. Ce sont des sociétés entières qui se sont jetées dans ce qu’elles pensaient être « un combat de la civilisation contre la barbarie ». Elles se sont ainsi engagées dans le premier massacre de masse moderne, sans avoir la moindre idée de ce qui les attendait. En suivant les analyses d’Annette Becker, l’un des chefs de file de ce nouveau courant historiographique, ce film donne une autre vision (totalement différente de celle montrée hier sur France 5, également une coproduction franco-belge) de ce conflit dont l’ampleur, la violence, le caractère total ont à la fois préfiguré et engendré les tragédies du XXe siècle.
Les explications du réalisateur dans France-Soir, et la critique de Télérama.
14-18, le bruit et la fureur
Documentaire de Jean-François Delassus
20h50, France 2 (France/Belgique, 2008, 110 min., inédit)
Commentaires dits par Alexandre Astier
Mon grand'père a fait cette guerre depuis la veille de la déclaration. Il était dans les troupes de couverture, dans la Meuse, en train de finir son temps de régiment. Comme il l'avait noté, « Il me restait à faire 50 jours » sur les 3 ans de l'époque « j'en ai repris pour 50 mois ! »…
Jamais il n'a regretté devant moi ce conflit. Il y a pourtant perdu son frère plus âgé, tué au front dès 1914 en Flandre belge, qui était à l'époque le fiancé de ma grand-mère. Pauvre Flandre ! Au cours de cette guerre-là, pas moins de quatre grandes batailles se déroulèrent sur la commune de Zonnebeke, où il est tombé. C'est juste à côté d'Ypres, de sinistre mémoire.
A titre anecdotique, la famille de Jacques Brel est originaire de Zonnebeke !
Rédigé par : Gotch | 12/11/2008 à 06h54
Merci pour ce matinal témoignage Gotch. Je ne sais si la veille tu avais regardé le Soldat inconnu sur France 5 numérique, mais je t'invite à te lever tôt pour la rediffusion !
Les horaires sont indiqués dans ce sujet :
http://menilmontant.numeriblog.fr/mon_weblog/2008/11/la-dernire-bata.html
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Selon les chiffres fournis ce matin par Médiamétrie®, le documentaire présenté hier soir sur France 2 a réuni près de 5,9 millions de téléspectateurs, soit 21,3 % de parts d’audience, classant la deuxième chaîne en deuxième position derrière TF1, qui diffusait des inédits d’une série américaine et qui, avec 8,1 millions de téléspectateurs, est tombée sous la barre des 30 % de parts de marché (28,5 %).
Sur France 3, le football (Lyon-Metz, qui a vu l’élimination de Lyon en 8e de finale de la Coupe de la Ligue par 3 à 1 à domicile) n’a réuni que 2,9 millions d’amateurs de ballon rond (11 %), et M6, qui diffusait les trois derniers épisodes de la saison 3 de Desperate housewives en clair, a eu 3,8 millions (13,4 % de parts de marché).
Rédigé par : Fabien | 12/11/2008 à 10h01
j'ai regardé ce docu alors que je suis "anti-guerre", c'était intéressant malgré le contenu. bien sûr certaines images n'étaient pas authentiques mais extraites d'oeuvres cinématographiques.
Bisounette pacifiste
Rédigé par : Bisounette | 12/11/2008 à 11h58
ben, on est tous anti-guerre, comme Miss Monde…
mais là, il s'agissait de culture…
Rédigé par : Pupuce | 12/11/2008 à 22h10
et non, tout le monde n'est pas anti-guerre ; cette guerre était même soutenue par la population… même encore aujourd'hui.
Bisounette historienne
Rédigé par : Bisounette | 13/11/2008 à 14h55
De généraliser, il faut se bien garder Bisounette ! la fleur au fusil, ce n'est pas pour tout le monde. Beaucoup sont partis content, certes, mais ont TRES vite compris ce vers quoi ils allaient…
Rédigé par : Fabien | 13/11/2008 à 17h20
bon d'accord, j'aurais dû mettre les mots : "une partie de"…
donc une partie de la population soutenait cette guerre. aujourd'hui encore une partie ne la regrette pas. ça va au niveau du vocabulaire employé ?
Rédigé par : Bisounette | 13/11/2008 à 20h18