Les familles des défunts sont malmenées, affirme dans un communiqué livré ici dans son intégralité l’organisme de défense des consommateurs, à la veille de la Toussaint et de la fête des Défunts. Ces deux fêtes chrétiennes ont lieu samedi et dimanche. Se base sur deux enquêtes, l'UFC montre des pratiques… pas très catholiques, formule des propositions et fournit un « kit pratique » (voir les liens en bas de sujet).
Le coût des obsèques est aujourd'hui de 3 900 € en moyenne, soit 35 % de plus qu'il y a dix ans ! Cette augmentation n'est pas justifiée par les règles de marché, mais par une absence de concurrence entre les opérateurs funéraires.
L'enquête menée par l'UFC-Que Choisir et ses associations locales dans plus de 80 départements révèle ainsi qu'il est impossible de comparer les services fournis par les entreprises de pompes funèbres tant les pratiques abusives sont nombreuses et indécelables pour les familles endeuillées.
Les opérateurs funéraires refusent d'établir un devis conforme à la loi dans un cas sur trois ; les prestations proposées manquent de précisions (prestations facultatives ou obligatoires, nombre de porteurs, qualité du cercueil...), ce qui permet des écarts de prix allant jusqu'à 1 100 % pour des honoraires de représentation !
Enfin, le mode de gestion des chambres funéraires, dernier lieu de recueillement des familles, donne lieu à de nombreux abus de position dominante par les opérateurs funéraires sans que les sanctions du conseil de la concurrence soient réellement dissuasives.
Il est urgent de permettre aux familles de comparer les prestations et de relancer la concurrence. A cet égard, l'UFC-Que Choisir juge indispensable :
• La mise en place de devis-types établis par chaque opérateur funéraire sur la base d'un modèle retenant les prestations les plus courantes, consultables en mairie par les familles.
• L'instauration d'un délai de réflexion de vingt-quatre heures à compter de la rédaction du devis.
Enfin, elle considère que la gestion des chambres funéraires devrait être de la compétence exclusive des communes, ce qui remet sur un pied d'égalité tous les opérateurs funéraires.
Par ailleurs, tenant compte de la volonté des consommateurs d'anticiper leurs obsèques, les compagnies d'assurance commercialisent de plus en plus des contrats dits « d'assurance obsèques » qui, comme le montre notre enquête, posent problème.
Qu'il s'agisse du contrat d'assurance obsèques en capital (financement) ou en prestations (financement et organisation des obsèques), le défunt n'a aucune garantie que le capital sera utilisé à bon escient ou que les prestations prévues au contrat seront effectivement réalisées. En outre, il est particulièrement mal informé par des conseillers qui ne connaissent pas leurs contrats !
Pour que les consommateurs soient clairement conscients du type de contrat d'assurance auxquels ils souscrivent et qu'ils bénéficient réellement de prestations funéraires, l'association demande que :
• La dénomination de contrat « obsèques » soit réservée au contrat d'assurance adossé à un devis funéraire personnalisé préalable.
• L'opérateur funéraire s'engage sur des prestations détaillées et sans surcoût pour les familles.
Enfin, afin d'assurer l'effectivité des contrats d'assurance souscrits par les défunts à l'insu de leurs familles, il est indispensable de créer un fichier de recensement des contrats obsèques.
L'UFC-Que Choisir demande instamment aux pouvoirs publics et aux parlementaires de se saisir de ces questions. Toutes les mesures préconisées par l'UFC-Que Choisir doivent être intégrées dans les différents textes législatifs qui encadrent le secteur funéraire.
⇒ Services funéraires : inutile de chercher, la concurrence est enterrée !
⇒ Assurance obsèques : des contrats qui n’ont de « funéraire » que le nom !
⇒ Les propositions de l’UFC Que-Choisir
⇒ « Kit pratique » sur le choix d’une entreprise de pompes funèbres et d’un contrat obsèques
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