La manifestation nationale à Paris pour la défense du service public d’éducation et contre les suppressions de postes a rassemblé près de 80 000 personnes.
Venus d’un peu partout en France, les manifestants, dont une majorité d’enseignants, ont défilé entre place d’Italie et la place de la Bastille, répondant à l’appel de 47 organisations qui redoutent que l’éducation ne soit plus une priorité.
Sous des banderoles où l’on pouvait lire "Pour le respect de notre profession" ou "Le mépris, l’autoritarisme, les réformes Darcos, ça suffit !", les manifestants avaient choisi de se mobiliser le dimanche pour minimiser les nuisances.
Du cortège, surplombé par de nombreux et immenses ballons aux couleurs des syndicats, fusaient le slogan "Investir dans l’école c’est l’avenir" ou encore cette citation d’Abraham Lincoln : « Si vous trouvez que l’éducation coûte cher, essayez l’ignorance ». Une affiche fustigeait le ministre de l’Education, Xavier "Darcos médaille d’or du mépris".
La mobilisation intervient avant l’examen à l’Assemblée nationale, le 4 novembre du budget de l’éducation qui prévoit 13 500 suppressions de postes en 2009, après 11 200 en 2008, et 8 500 en 2007.
Patrick Gontier, secrétaire général de la fédération Unsa, a qualifié le cortège de « première vraie manifestation de la rentrée sociale ».
De nombreux manifestants protestaient contre la suppression des Rased (maîtres spécialisés dans la lutte contre l’échec scolaire) en scandant « Agir pour la réussite de tous, c’est renforcer les Rased, pas les fermer ».
Dimanche matin, la ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, a estimé que les raisons de la manifestation étaient « injustifiées et décalées ». En réponse, le leader de la FSU, Gérard Aschieri, « aimerait que le gouvernement cesse de faire l’autruche » et voit que la mobilisation de dimanche « exprime beaucoup de mécontentement et beaucoup d’attente en termes de postes mais aussi d’orientation, de lutte contre l’échec et réussite de tous les jeunes ».
Un sondage Ifop pour Dimanche Ouest-France « montre qu’on est largement compris », a insisté M. Aschieri en référence à une enquête selon laquelle 69 % des personnes interrogées jugent « justifiée » la mobilisation des enseignants.
Une nouvelle grève est annoncée dans la fonction publique et les écoles le 23 octobre, la troisième en trois semaines.
L’Humanité
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