Le député UMP Christian Vanneste a perdu jeudi le procès en diffamation qu'il avait intenté au maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoë, qui l'avait traité de « délinquant » lors des municipales (lire article du 12 septembre).
Les propos poursuivis figuraient dans une vidéo publiée en février 2008 sur le site Internet de la Voix du Nord et intitulée « Delanoë à Vanneste : On ne rassemble pas quand on est un extrémiste », tournée lors de la visite de Bertrand Delanoë à Tourcoing (Nord), dont M. Vanneste était maire sortant. « Quelle que soit la manière dont on viole la loi, si on a été puni, bah oui, on a été un délinquant » et « pour représenter les citoyens et les citoyennes, il faut être exemplaire, il faut toujours respecter la loi », y déclarait M. Delanoë, venu soutenir le candidat socialiste Michel-François Delannoy.
Même s'il n'est pas cité nommément, Christian Vanneste reprochait à Bertrand Delanoë d'avoir fait référence aux poursuites dont il a fait l'objet pour propos homophobes. Le député du Nord a été condamné par la cour d'appel de Douai à 3 000 euros d'amende pour injure envers les homosexuels (lire article du 25 janvier 2007).
« C'est mon honneur que l'on a traîné dans la boue alors que le délit n'est pas encore constitué », s'était indigné à l'audience le candidat malheureux à la mairie de Tourcoing, en rappelant que sa condamnation n'était pas définitive, l'affaire étant actuellement entre les mains de la Cour de cassation. La décision est attendue le 12 novembre.
Les magistrats de la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris ont jugé que les propos incriminés étaient bien diffamatoires à l'encontre de M. Vanneste, mais ont accordé à M. Delanoë le bénéfice de la bonne foi : « Dans le cadre d'une intervention publique en qualité de responsable politique au soutien d'un candidat à la fonction élective, il était légitime pour Bertrand Delanoë de chercher à éclairer les électeurs sur la personnalité d'un des principaux concurrents de celui-ci », a estimé le tribunal. En outre, a-t-il considéré, « quoique intervenant dans un contexte de campagne électorale et de polémique politique qui autorise une grande liberté de ton, le prévenu s'est exprimé de façon mesurée, en se contentant d'allusions et sans désigner nommément la personne qu'il critiquait ».
Source : Têtu, photos : DR, d’après AFP
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