Cet après-midi, après le conseil des ministres de 10 heures (où il sera fortement question de Revenu de Solidarité active, ordre du jour complet en cliquant ici), Nicolas Sarkozy doit se rendre jusqu’à demain à Damas pour une visite qualifiée de « politique » par l'Elysée, qui vise à poursuivre la « normalisation » avec la Syrie et encourager le dialogue avec Israël. Comme on dit à l’attention des détracteurs du président dans les couloirs de l’Elysée : « en ne jouant pas au loto, on ne risque pas de gagner »…
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Le 12 juillet, Bachar al-Assad était l'hôte de l'Elysée, avant le sommet de l'Union pour la Méditerranée du 13 et le défilé militaire français du 14 Juillet.
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Le clou de cette visite devrait être le sommet quadripartite de demain matin. Il réunira, outre la France et la Syrie, le Qatar et la Turquie, et portera sur les discussions indirectes entre Israël et la Syrie. Depuis quelques mois, Jérusalem et Damas se parlent indirectement, via Ankara.
C'est aussi en tant que président en exercice du Conseil européen que Nicolas Sarkozy participera à ce sommet, le chef de l'Etat cherchant à imposer la France et l'Union européenne dans le jeu diplomatique proche oriental, largement dominé par les Etats-Unis (lire à ce sujet Au-delà de la visite de Sarkozy, la Syrie regarde vers Washington).
Sous l'impulsion de Jacques Chirac, la France avait gelé ses contacts avec la Syrie après l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, en février 2005, imputés aux services secrets syriens, démenti par les autorités syriennes… Les tensions avaient été ravivées avec la communauté internationale, notamment avec les Etats-Unis, en raison des assassinats de plusieurs élus libanais, du soutien de Damas au Hezbollah libanais, son rôle présumé dans l'infiltration de combattants étrangers en Irak et son alliance avec l'Iran.
Mais après l'élection, longtemps bloquée par Damas, de Michel Sleimane à la présidence libanaise en mai et la fin des assassinats politiques, le président Sarkozy avait décidé de tendre la main à la Syrie. « Comment faire aboutir les dossiers très difficiles » du Proche-Orient « si on ne dialogue pas avec la Syrie », disait-on encore hier à l'Elysée pour expliquer la volonté de la France de sortir Damas de son « isolement ».
De son côté, Bachar al-Assad s'est félicité, hier soir sur France 3, de « la nouvelle ère entre la Syrie et la France, basée sur la politique nouvelle de la France, une politique réaliste, pragmatique qui a pour but la réalisation de la paix et qui fait appel au dialogue ». Le 12 juillet dernier, Nicolas Sarkozy avait reçu le président syrien à l'Elysée, l'avait invité le lendemain à participer au sommet de l'Union pour la Méditerrannée, puis le 14 juillet au défilé militaire.
Demain, MM. Sarkozy et Assad doivent avoir un entretien sur les relations entre la Syrie et le Liban, des sujets liés à Israël, le cas du soldat franco-israélien Gilad Shalit (otage du Hamas à Gaza), et aussi de l'Iran : la France pousse la Syrie à « faire passer le message » aux Iraniens qu'ils feraient mieux de renoncer à se doter de l'arme nucléaire.
Le président doit également inaugurer à Damas le lycée français Charles-de-Gaulle, et rencontrer la communauté française de Syrie.
F. A., avec AFP, photo Eric Feferberg (AFP Archives)
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