Dans le message lu au Parlement, lundi, vous affirmez que dire “non” à la présence française en Afghanistan reviendrait « à dire au pays que nos soldats sont morts pour rien ». Une façon « habile » de vous exonérer de votre responsabilité. De faire porter le débat non plus sur le bien fondé de notre intervention mais sur le terrain sentimental.
Vous tentez, par cette basse manœuvre, de culpabiliser les élus qui n’approuveraient pas votre politique. Être contre cette guerre, insinuez-vous, ce serait comme si on tuait deux fois ces soldats. Ainsi, après avoir joué la vie de ces jeunes gens à la roulette afghane, vous jouez maintenant leur cadavre ! Un chantage d’autant plus honteux (et même putassier) que vous jouez sur du velours. Vous savez que les Français, bien qu’opposés à cette guerre, n’en respectent pas moins la douleur des familles. Eh bien, ne vous en déplaise, je l’affirme, oui, ces soldats français sont morts pour rien. Ils sont morts avec courage, avec le sens de l’honneur, mais pour rien. Et vous portez l’entière responsabilité de leur mort pour avoir menti aux Français.
Vous avez menti lorsque vous étiez candidat. Rappelez-vous. Vous affirmiez alors, avec le même aplomb que vous utilisez pour dire le contraire aujourd’hui, que cette guerre était ingagnable et que vous rapatrieriez les troupes si d’aventure vous étiez président. Pour un homme qui dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit, vous vous posez là. Vous avez retourné votre treillis pour faire plaisir à vos amis américains. Ceux-ci ont bien compris que pour quelques caresses vous étiez prêt à prendre la suite du caniche Blair.
Mais reconnaissons que vous avez su être néanmoins prudent. Vous n’avez pas poussé l’amitié jusqu’à envoyer votre fils Jean sur le front. Il faut dire que votre fils n’est pas con. Même s’il est pour la guerre, il préfère, en digne héritier de son père, faire les couvertures de Gala plutôt que jouer les cadavres dans Paris Match.
Votre dévoué.
Bruno Testa, pour le Journal de l’Ile de la Réunion
Note du ouaibemaître :
Selon Le Canard enchaîné de ce jour, ce site est désormais étroitement surveillé, bien que non tenu par des militaires, mais par des veuves… A voir le message en page d'accueil, on se doute que des intimidations ont eu lieu.
Excellent comme d'habitude, impertinent et pourtant trés juste.
A envoyer à toutes celles et à tous ceux qui posent des questions à nos "chers" ministres (et parfois au président).
Rédigé par : Bernard | 24/09/2008 à 21h51
Comme indiqué ici :
http://www.ladepeche.fr/article/2007/11/08/182979-Sarkozy-et-maintenant-206.html
notre président est cher, Bernard…
Les ministres, cela dépend. Certains savent se tenir.
Rédigé par : Fabien | 25/09/2008 à 00h09
C'est ce que Noël Mamère a dit également, non ?
Rédigé par : raannemari | 25/09/2008 à 10h53
Je ne me souviens plus des termes exacts. Mais, dans l'enceinte d'une assemblée (Chambre des Députés ou Sénat), les paroles peuvent être plus libres qu'ailleurs en droit français.
Rédigé par : Fabien | 25/09/2008 à 11h26