On ne compte plus les commentaires réagissant à l’entrée au gouvernement de Mmes Rachida Dati, Rama Yade et Fadela Amara. Ecrits parfois avec emphase. « Pour la première fois », on a fait appel à cette partie de la population « issue de la diversité ». Pour la première fois ? Faut-il que la mémoire collective soit faible pour que des centaines d’articles aient avancé cet énoncé. Car, s’il faut absolument un nom de premier « Africain » politicien en métropole, c’est celui de Blaise Diagne qui vient à l’esprit. Et, s’il faut une date, c’est 1914. Il y a presque un siècle.
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Le sous-secrétaire d'Etat aux Colonies, M. Diagne (à gauche, en jaquette), présentant les chefs africains au président Doumer.
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Né en 1872, à Gorée, Diagne fut d’abord fonctionnaire de l’administration coloniale en poste au Dahomey (l’actuel Bénin), puis au Congo, à la Réunion, à Madagascar, enfin en Guyane… En 1914, première consécration, il est élu député des quatre communes du Sénégal dont les habitants avaient le privilège, alors unique aux colonies, d’être citoyens. Au Palais-Bourbon, il est très actif, ce qui lui vaut un poste de secrétaire d’Etat, en 1917.
Diagne est alors présenté comme l’exemple même de la réussite éclatante de l’assimilation, selon la terminologie coloniale — le concept d’assimilation étant, on le sait, l’ancêtre de celui d’intégration. Mais, dans les conditions propres au système colonial, son ascension est trop belle pour ne pas susciter le malaise. On ne peut éviter ces questions : à quoi a servi Diagne ? à qui ?
Pour lire la suite du sujet de l’historien Alain Ruscio dans Le Monde Diplomatique de juin, cliquer ici.
Ecrits parfois avec emphase. « Pour la première fois », on a fait appel à cette partie de la population « issue de la diversité ».
Pour ma (petite) part, rien que cette définition m'irrite profondément : ce n'est pas la couleur ou l'origine qui fait le ministre, c'est sa valeur ! Le reste n'est que l'appréciation que chacun peut en faire…
Rédigé par : Mon-Al | 07/08/2008 à 16h05
Tout à fait exact, Mon-Al, d'où le classement de ce sujet en "Humeur".
Pour un site, j'avais fait au sujet de Harry Roselmack un sujet intitulé "Harry, un ami qui vous veut du bien", rappelant les présentateurs noirs de la télévision française, en remontant aux années 50, soit une dizaine d'années après le lancement de la RTF.
Dans le domaine politique, il y a eu dans le 20e arrondissement (21e circonscription) une guerre entre un PS historique d'Epinay (exclu du parti) et une militante (noire) encartée dans le 20e depuis plus de 25 ans. Lorsque j'étais journaliste à la Guadeloupe (1984/1989), je la connaissais comme avocate parisienne et ai appris vers 87 qu'elle était encartée PS dans le 20e. Elle a été considérée comme une « parachutée » et on s'est rendu compte, à l'aulne de ses 58 ans, qu'elle était noire !
Pour ma part, habitant de l'autre côté du 20e, dans la 6e circonscription, je n'ai pas été tiraillé par un quelconque choix.
Rédigé par : Fabien | 07/08/2008 à 19h43
« Pour la première fois », on a fait appel à cette partie de la population « issue de la diversité ».
ceci est vrai pour l'actuel président de la République, je ne pense pas que nous renouvellerons l'expérience, tant il est vrai que les complexes de celui-ci en matière de nationalité font de lui ce qu'il est, mais, dans son cas, ce n'est pas son origine ethnique qui est en cause mais son manque de culture ; un nouveau riche (à ne pas confondre comme disait Coluche avec un ancien pauvre). Sarkozy l'a dit "Tu as de la chance, Philippe (de Villiers), toi, tu aimes la France, son histoire, ses paysages. Moi, tout cela me laisse froid..."
http://216.239.59.104/search?q=cache:EkqaXlYgx0gJ:www.pourlafrance.fr/actualites_detail.php%3Fid_com%3D285+l%27histoire+et+les+paysages+fra%C3%A7ais+me+laisse+froid&hl=fr&ct=clnk&cd=1
Rédigé par : André974 | 07/08/2008 à 20h37
N'oublie pas, André, que nous avons ce celte :
http://www.afrik.com/article5158.html
vice-président de conseil régional, qui, après avoir été naturalisé Français sous Giscard (1975, tout en restant Togolais), est devenu maire de Saint-Koulitz.
Mitterrand a fait de lui un ministre. Puis il a été député. Un cheminement dans le même genre…
Rédigé par : Fabien | 07/08/2008 à 21h44