Quatre travailleurs clandestins travaillant à l'extension du centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) ont été interpellés mardi et jeudi derniers et placés en rétention dans ce même centre, apprend-on de source policière.
L'extension du centre avait été commandée par le ministère de la Défense et attribuée à la société Levaux.
« Cette situation absurde démontre que ce sont les pouvoirs publics qui asservissent les sans papiers. Ceux-là même qui nous accusent d'incitation à l'émeute sont ceux qui favorisent l'appel d'air. Nous n'avons pas de leçon à recevoir d'eux », a déclaré à Reuters Rodolphe Nettier, président de l'association SOS soutien aux sans papiers.
Une manifestation de cette association avait conduit, samedi 2 août, à des échauffourées entre policiers et sans papiers au CRA du Mesnil-Amelot.
Le ministre de l'Immigration Brice Hortefeux avait parlé d'incitations à l'émeute émanant d'un « groupuscule d'extrême gauche ».
La préfecture de Seine-et-Marne n'a pas souhaité communiquer sur ce dossier.
Dans un communiqué, le Parti socialiste estime que « ce nouvel épisode illustre l'absurdité de la politique migratoire du gouvernement, qui criminalise des étrangers intégrés qui gagnent dignement leur vie dans des secteurs où ils sont indispensables. »
« Brice Hortefeux doit s'expliquer immédiatement sur l'emploi de ces étrangers en situation irrégulière sur un chantier public dans des conditions illégales », écrit le secrétaire national du PS à l'égalité, Faouzi Lamdaoui.
Pascal Liétout, pour Reuters (10 août 18h22)
⇒ Clandestins, ils travaillaient à la construction de leur prison (Libération)
Le serpent se mort la queue.
Encore quelques efforts et l'absurdité de la politique actuelle explosera à la vue du plus grand nombre.
Enfin ! Il faut l'espérer !
Rédigé par : kallikrates | 11/08/2008 à 12h32
Ce n'est pas la première fois qu'un employeur public, par le biais d'un sous-traitant, emploie des clandestins.
Je crois que le dernier était l'Elysée (sous Nicolas Sarkozy) qui, lorsqu'il s'est approprié le pavillon de La Lanterne (ce que JP Raffarin appelait "le meilleur de la fonction" du Premier ministre) et y a fait faire quelques travaux s'est fait attraper deux sans-papiers, dès le premier jour de travail. La Lanterne est en permanence surveillée par une CRS, qui vérifie, bien entendu, les entrées et sorties.
Dans le cas présent, le Mesnil-Amelot fait partie des 4 ou 5 CRA encore aux mains des gendarmes (donc du ministère de la Défense), pour qui ce n'est pas le premier marché traité avec cette société.
Surpris que tu réagisses si vite, j'ai réalisé que Rue89 était entre autres dépassé par les JO…
Rédigé par : Fabien | 11/08/2008 à 12h50
bonjour Fabien, effectivement cette nouvelle a de quoi faire sourire, elle n'en est pas moins flippante pour des gens qui se fient à l'Etat de droit… le serpent se mord la queue est écrit plus haut, c'est vrai et faux à la fois (selon moi) ; c'est en connaissance que ces gens-là agissent (les décideurs j'entends)… plus c'est gros, mieux ça passe… tu peux avaler une couleuvre, alors vas-y pour le boa !
Rédigé par : lamorille | 11/08/2008 à 22h56
Décidément ! deux commentateurs (sur 400 lecteurs environ), les deux lisant régulièrement un même site Internet !
Je ne sais pas ce que tu entends pas "décideurs"… les employeurs ou ceux qui passent les marchés ?
A quand des agent de nettoiement (sans-papiers, bien entendu) chez Brice Hortefeux, pour passer le Karcher® ?
Rédigé par : Fabien | 11/08/2008 à 23h14
par décideurs j'entendais les chefs de tout acabit… de chantier… les patrons en somme… ceux qui se cachent derrière les obligations des commandes en dur (des komandantur ?)
bien à toi Fabien
Rédigé par : lamorille | 11/08/2008 à 23h24
Dans ce cas, si les "décideurs" dont tu parles sont les chefs d'entreprise (ce qui ne me surprendrait pas), deux choses me surprennent :
• Libé dit que les travailleurs ont été dénoncés par leur employeur
• Un chef d'entreprise qui traite un marché avec une entreprise contrôlée directement par l'Etat (ici un ministère) se doit d'être irréprochable. Notre président n'a-t-il pas été élu (entre autres) parce qu'il disait vouloir faire la chasse aux sans-papiers "victimes" de passeurs et d'exploiteurs ?
Par ailleurs, une chose me chagrine. Lorsqu'un marché d'envergure est passé, il est d'usage de se renseigner sur l'entreprise. Celle-ci est répertoriée au ministère de la Défense. Elle y a donc ses habitudes. Depuis quand ce manège dure-t-il ? Lorsque cette entreprise a été choisie pour CE marché, c'est sans doute parce qu'elle était la "mieux-disante". De combien ? Si c'est de beaucoup (genre 10 %), il y a de quoi se poser des questions…
Rédigé par : Fabien | 12/08/2008 à 11h49