La ministre de la santé, Roselyne Bachelot, s'est déclarée, mercredi 16 juillet sur LCI, favorable à une augmentation d'un euro du tarif de la consultation généraliste, qui pourrait ainsi passer de 22 à 23 euros, mais à deux conditions. « Oui à une augmentation à 23 euros, mais avec des engagements de maîtrise médicalisée [des dépenses] et de bonnes prescriptions », a expliqué Roselyne Bachelot.
« Il ne faut pas que les dépenses dérapent », a prévenu la ministre de la santé. « Pour l'instant j'estime que nous pourrons passer à 23 euros si nous trouvons par ailleurs des moyens d'économies », a-t-elle ajouté.
« Le compte n’y est pas »
Par ailleurs, Roselyne Bachelot a rappelé qu'elle présenterait « vers la fin du mois de juillet » avec le ministre du budget, Eric Woerth, des mesures pour limiter « le déficit important » de l'assurance-maladie. Car, pour l'instant « le compte n'y est pas », a-t- elle déclaré, rappelant le plan d'économies de 3 milliards d'euros proposé par l'assurance-maladie, alors que le gouvernement en attend un « de l'ordre de 4 milliards ».
Mais, la ministre s'est voulue rassurante : les économies doivent être réalisées « sans toucher au mode de remboursement à 100 % des malades atteints d'affections de longue durée », faisant référence à une proposition du directeur de l'assurance-maladie fin juin.
Roselyne Bachelot a évoqué une autre piste de financement en jugeant « très intéressant » le « matelas » que les mutuelles se sont « constitué » ces dernières années. « Leurs bénéfices ont considérablement augmenté pour atteindre 27 % de leur chiffre d'affaires courant, alors nous sommes en train de réfléchir avec l'ensemble des acteurs sur un panel d'économies que nous pourrions faire », a déclaré la ministre.
LeMonde.fr, avec AFP
⇒ Déserts médicaux : négociation entre la « Sécu » et les médecins
⇒ Il était prévu que la consultation passe à 23 € au 1er juin 2008. Ce tarif (publié au JO juste avant le 2e tour de l’élection présidentielle…) est appliqué par certains médecins, à tort. Ce bien que, en mars dernier, la ministre a déclaré que les conditions d’une revalorisation étaient réunies. Selon les caisses de Sécu en France et l’interprétation par les médecins du Journal officiel et des déclarations de Mme Bachelot-Narquin, les perdants sont les généralistes de secteur I ou… les patients, à qui, parfois, le remboursement est carrément refusé !
⇒ Semaine sociale : négociation des honoraires médicaux et grogne des cadres
Notes du ouaibemaître : dans le sujet des Echos du 26 mars, Mme Bachelot-Narquin parlait, à juste titre, des bénéfices des assurances complémentaires. Dans ses déclarations de mercredi dernier, elle parle des bénéfices des mutuelles. Les mutuelles et les assurances n'ayant par essence pas la même vocation (et pas le même taux de TVA), s'agit-il, une fois de plus, d'un « couac » ou d'une tentative de voir comment l'opinion, en plein été (même frileux ou pluvieux) réagit ? ou simplement d'un abus de langage, ce qui, dans la bouche du ministre de la santé serait un comble… On pourra noter qu'il n'est pour l'instant pas question de toucher au régime local. Ce fort généreux système d'assurance-maladie bénéficie aux assurés sociaux de l'Alsace et de la Moselle, où les remboursements, pour la plupart, sont de 90 %, et où les tarifs des mutuelles comme des assurances sont moins dispendieux qu'ailleurs en France. L'Alsace est un fief de la droite. Coïncidence ou oubli ?
Août, c'est bien connu, est le mois des vilénies en douce…
Rédigé par : Dorémi | 20/07/2008 à 22h01
Dans le cas précis de a rémunérations des médecins généralistes de secteur I, Dorémi, je ne suis pas d'accord avec toi et t'invite à lire avec attention ce texte (publié en douce avant le 2e tour de la présidentielle) :
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000649670&dateTexte=
l'article 4 a été respecté. l'article 5 prend du retard. c'est là que le bât blesse. un généraliste, s'il pratique des dépassements d'honoraires, va se voir facturer des charges sociales par habitudes allégées de par son statut.
or non seulement nous en manquons en France (certes pas à Paris), mais ils ne gagnent pas si bien leur vie que cela. là où il y a un gros souci, c'est pour les caisses qui considèrent les feuilles de soins comme nulles (ce qui ne te concerne pas, puisque tu dépends de la même que moi, je présume (centre 204 ?) : ceux-là se font littéralement voler, et de fait risquent de changer de médecin, car le médecin a pris au pied de la lettre le JO… qui est tout ce qu'il y a de plus officiel, mais qu'il ne faut pas forcément croire en période électorale. il m'a fallu du temps et de l'insistance pour obtenir confirmation (verbale) à mes questions (verbales et écrites) au ministère. je pressentais un lézard et mon médecin ne savait pas combien me faire payer : c'est moi qui lui ai fait lire le JO en allant le voir une semaine avant le 1er juin !
Etonnante cette coïncidence qui te fait intervenir uniquement les jours où je parle de femmes italiennes… Ton dernier commentaire était ici :
http://menilmontant.noosblog.fr/mon_weblog/2008/05/italienne-elle.html#comment-form
@ bientôt, j'espère.
Rédigé par : Fabien | 20/07/2008 à 23h35