Le policier suspecté d'avoir tiré et un jeune suspecté d’avoir frappé l’autre policier ont été présentés hier à un juge d'instruction. Mis en examen tous les deux, ils ont été placés sous contrôle judiciaire.
Le policier soupçonné d'avoir blessé trois jeunes par balles alors qu’il n’était pas en service, dans la nuit de mercredi à jeudi entre le passage Brady et la cour des Petites Ecuries (10e arrondissement), après avoir éclusé au moins deux bars, a été mis en examen pour violences aggravées et placé sous contrôle judiciaire hier après-midi. Il serait seul l’auteur des coups de feu qui ont blessé trois personnes, dont un grièvement au niveau des reins, alors qu’il était alors en état d'ébriété.
Le caractère « aggravé » des violences vise à la fois l’usage de l’arme et l'état d'imprégnation alcoolique, a-t-on expliqué de source judiciaire. Mais la troisième circonstance aggravante (celle de « violence par personne dépositaire de l'autorité publique » n'a pas été retenue, le policier n’étant pas en service). Dans une affaire de ce genre, trois circonstances aggravantes peuvent permettre de « criminaliser » un délit et ainsi renvoyer une personne aux assises. Les faits ayant eu lieu vers 2 heures du matin, on se demande pourquoi la circonstance aggravante « de nuit » n’a pas été retenue… ce qui aurait fait le compte !
Les circonstances qui ont poussé le policier à faire usage de son arme de service restent toujours « très floues ». Et les versions syndicales quelque peu contradictoires.
Un jeune homme, soupçonné d'avoir frappé le collègue qui accompagnait le policier, a également été mis en examen, pour violences en réunion et état d'imprégnation alcoolique. Il a aussi été placé sous contrôle judiciaire. Cependant, selon certains témoignages, il aurait agi seul. Et un doute plane sur l’état de santé du policier blessé. Un arrêt de travail de dix jours lui a été délivré : on dit que sa mâchoire a été fracturée. Dix jours est une durée supérieure à huit jours, durée minimale sur un plan juridique pour aller en correctionnelle.
F. A.
Or donc, là où on aurait habituellement une tentative de meurtre, voici des violences aggravées. Et alors, là, un partout. Violences pour le jeune qui, APRÈS les tirs, en colle une au second policier (certes, à tort, lui n'avait semble-t-il aucune intention de se servir de son arme, restée sagement avec le chargeur dissocié dans sa musette), idem que pour le policier qui tire et blesse.
Il faut absolument maintenir la fiction de policiers agressés et ayant subi des violences. Sans jamais admettre l'évidence. Soit qu'un excité tire, puis s'enfuit, laissant son collègue, tout aussi raide-déchiré (expression de témoins, dont des policiers venus ensuite constater), aux prises avec des jeunes totalement estomaqués par ce qui vient de se produire.
Bref, la PropagandaStaffel du ministère pourrit AUSSI la vie des policiers dans les quartiers. Leur crédibilité est gravement atteinte. Mais cela, en haut-lieu, peu importe.
Au contraire, si la haine est attisée, il se peut que cela soit payant électoralement. Tant pis pour les policiers dans la rue qui regrettent que l'acte d'un ivrogne soit ainsi excusée et qui craignent qu'il soit finalement promu et finisse par les diriger…
Rédigé par : Jef Tombeur | 02/06/2008 à 02h11