L'avocat de Ségolène Royal a annoncé jeudi le prochain dépôt d'une plainte pour diffamation contre l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin qui avait accusé la présidente de Poitou-Charentes de « délinquance sociale » après sa condamnation en appel dans un litige de droit du travail.
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Jean-Pierre Raffarin avait accusé la présidente de Poitou-Charentes de « délinquance sociale » après sa condamnation en appel dans un litige de droit du travail.
Photo prise le 9 mars 2008/Reuters/Régis Duvignau
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Me Jean-Pierre Mignard précise dans un communiqué que l'ancienne candidate socialiste à la présidentielle va se pourvoir en cassation du jugement prononcé le 10 avril par la cour d'appel de Rennes.
Ces annonces surviennent au lendemain de commentaires virulents de Nicolas Sarkozy contre la presse, qu'il a accusée d'avoir été trop clémente avec Ségolène Royal dans cette affaire et, plus globalement, d'être partisane.
« Outre que le chef de l'Etat n'est pas le rédacteur en chef de la presse française, il n'est pas décent de sa part de réduire un arrêt de cour à un tract de son parti politique », souligne Me Mignard dans un communiqué.
Les propos présidentiels, rapportés par des députés qui étaient reçus à l'Elysée mercredi, « confirment la volonté d'exploiter un litige complexe en machine de guerre politicienne », ajoute le défenseur.
Au terme d'une dizaine d'années de procédure, Ségolène Royal a été condamnée en appel le 10 avril à verser plusieurs mois de salaires impayés à deux anciennes attachées parlementaires.
Les faits remontent à 1997, quand l'Assemblée nationale avait été dissoute par Jacques Chirac. Les deux femmes affirmaient avoir continué à travailler pour Ségolène Royal pendant la campagne législative sans être payées.
Jean-Pierre Raffarin, ancien président de Poitou-Charentes, avait réclamé début avril la démission de Ségolène Royal.
« Le licenciement abusif n'est pas une pratique pour qui prétend exercer de hautes fonctions (…) Pour un responsable politique, la délinquance sociale, c'est la faute majeure », avait déclaré l'ancien Premier ministre dans Le Parisien.
Pour Me Mignard, ces qualificatifs sont diffamatoires « et utilisés avec l'évidente volonté de nuire ».
« Le doyen des juges d'instruction sera saisi dans les jours qui viennent d'une plainte avec constitution de partie civile », écrit l'avocat.
Laure Bretton, pour Reuters
⇒ La presse répond à Nicolas Sarkozy (20 Minutes)
⇒ Les Chiraquiens et les socialistes s’émeuvent des attaques de Sarkozy (Associated Press)
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