Alors que la polémique a duré tout le week-end sur deux offres d’emploi pour le moins surprenantes et que notre gouvernement, au moment où notre président fête le premier anniversaire de son élection, concocte des mesures draconiennes à l’endroit des chômeurs, Bernard, un lecteur attentif de ce blogue, me fait parvenir le texte et l’image qui suivent. Tout cela se passait voici plus d’un siècle et, déjà, les exploiteurs employeurs s’interrogeaient sur les avantages faramineux octroyés à leurs ouvriers…
L'histoire se passe en 1898, la législation sur les accidents du travail vient d'être adoptée et nos chers patrons se plaignent, se lamentent sur la perspective d'une loi sur les retraites ouvrières, se demandent déjà comment lutter contre les productions faites à l'étranger.
Alors qu'il est de « bon ton » de railler l'immobilisme des syndicats, vous voyez que du côté du patronat, ça n'a pas beaucoup changé dans ce pays.
Pour information, la loi du 9 avril 1898, qui a mis dix-sept ans avant d’être adoptée, est le texte à l’origine de toute la législation française sur les accidents du travail. Il a consacré le principe de la responsabilité patronale fondée sur le risque professionnel et a organisé un système de réparation forfaitaire à caractère alimentaire, qui ne conduit toutefois pas à une indemnisation intégrale du préjudice subi. Ces dispositions ne trouvent application que pour les professions non agricoles. Elles seront étendues aux professions agricoles par la loi du 15 décembre 1922.
Un peu de tourisme
Alors que paraît-il, beaucoup de Français se déplacent à Bergues (effet Bienvenue chez les Chtis), je ne saurai trop vous conseiller de venir plutôt dans l'Avesnois…
Certains y parlent encore le patois local (le parler chti !..). C'est la région de production du Maroilles.
Il y a pas mal d'écomusées à visiter. Celui de Fourmies mérite le détour. Ce musée est consacré au textile et à la vie sociale. Si vous avez du temps, il y en a d'autres à visiter dans les villages avoisinants.
Fourmies est la ville où la trouve tira sur des ouvriers et des enfants le 1er mai 1891. Vous pouvez repasser par Guise pour apprécier l'œuvre de Jean-Baptiste André Godin.
B. P.
enfant je passais mes vacances chez des cousins fonctionnaires qui habitaient à 10 kilomètres de Guise, le familistère vieillissant faisait l'objet de conversations chez les adultes,on dénonçait à cette époque,les années 50, le paternalisme que ce système symbolisait, le gaullisme acheva de condamner aux yeux des ouvriers ce modèle social.
Rédigé par : André974 | 06/05/2008 à 17h13
On peut effectivement dire que le système Godin s'apparentait à du paternalisme, mais il faut resituer ce système avec son époque pour constater qu'il y avait quand même des avancées par rapport à ce qui se faisait.
• Les quartiers de maison construits autour de l'usine pour avoir l'ouvrier (ou ouvrière) proche du lieu de travail.
• L'autorisation faite aux employé(e)s de vendre certains habits de la maison (naissance de la braderie de Lille).
• Plus localement (à Trélon), une journée était accordée aux ouvriers pour promener dans le village un personnage en paille (gros et bien habillé : Saint Pansard) pour le brûler le soir sur la place du village. C'était, à l'époque leur seul jour de repos.
Rédigé par : Bernard | 07/05/2008 à 08h29
Juste pour celles et ceux qui seraient intéressé(e)s par le livre d'où est extrait le scan :
Archives du Nord par Jacques Borgé et Nicolas Viasnoff Editions Michèle Trinckvel
Par contre, pour le trouver, c'est peut-être pas évident…
Rédigé par : Bernard | 08/05/2008 à 13h51