L'UMP veut le démantèlement « définitif » des 35 heures
La loi réduisant le temps de travail de 39 heures à 35 fête ses dix ans ce lundi 19 mai et l’UMP veut déjà la tuer. Ainsi, en rétablissant les 39 heures (pourquoi pas plus ?) le « travailler plus pour gagner plus » promis par notre cher président serait vidé de son sens, sauf à se tuer au travail…
Suite à la dissolution du 21 avril 1997 et à la victoire de la gauche aux législatives anticipées, l’Assemblée nationale avait voté, le 19 mai 1998, la première loi Aubry fixant « la durée légale du travail effectif » à 35 heures par semaine au 1er janvier 2000 pour les entreprises de plus de 20 salariés. Une loi qui allait être suivie d'une deuxième pour les entreprises de moins de 20 salariés deux ans plus tard.
Depuis, si la durée du temps de travail est restée de 35 heures en droit, elle a connu plusieurs assouplissements, notamment par deux lois sur les heures supplémentaires (en 2002 et 2003), puis par la loi sur le travail, l'emploi et le pouvoir d'achat (loi Tepa, 2007).
L'impact de la mesure sur l'économie française est toujours fortement discuté, les estimations en terme de créations d'emplois variant selon les sources, de plusieurs dizaines de milliers à plusieurs centaines de milliers. A l'origine, le PS, qui communique peu sur les 35 heures depuis sa défaite de 2002, visait 700 000 créations d'emplois grâce à cette réforme.
La droite, elle, continue de ferrailler contre cette mesure. Ce matin, le secrétaire général de l'UMP, Patrick Devedjian, a ainsi réclamé son démantèlement « définitif » et une négociation entreprise par entreprise du temps de travail. Il a reconnu que cela reviendrait à supprimer de facto toute durée légale. Cette réforme devra s'accompagner, dit-il, d'une « amélioration de la représentativité syndicale » afin de rééquilibrer le rapport de force au sein des entreprises.
F. A., avec agences
⇒ RTT : les enseignements de l’observation (Commissariat général au plan, juin 2001, 493 pages)
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