La ministre de l'Economie et des Finances, Christine Lagarde, qui se présente en 2e position sur la liste UMP conduite par Jean-Marie Cavada aux municipales dans le 12e arrondissement de Paris, a opposé hier soir un démenti aux « insinuations » de Laurent Fabius sur le fait que le gouvernement prendrait des mesures de lutte contre les déficits après les élections municipales. L'ancien Premier ministre, par ailleurs ministre des Finances de 2000 à 2002, avait affirmé au forum Radio J que Paris s'était engagée auprès de ses partenaires européens à prendre, après les municipales, des mesures pour « combler les trous » budgétaires (l’essentiel de ses déclarations se trouve ici).
« Je démens catégoriquement ces insinuations. L'engagement que j'ai pris vis-à-vis de nos partenaires européens, c'est celui de poursuivre les réformes engagées, et rien d'autre », a déclaré Mme Lagarde à l'AFP. « On insinue des choses qui seraient cachées et consenties à nos partenaires européens. Je trouve ça totalement malhonnête », a ajouté Mme Lagarde, qui n’en serait pas à sa première entorse.
Le 11 février, lors d'une réunion des ministres des Finances de la zone euro à Bruxelles, ces derniers avaient un peu relâché la pression sur la France à propos de ses déficits, réitérant leur appel à un retour à l'équilibre de ses comptes publics d'ici 2010, mais à condition que la conjoncture ne se dégrade pas trop. Et Laurent Fabius a affirmé dimanche que la France avait été « mise en accusation à cause de ses déficits ». « La tonalité du débat qui a eu lieu c'est "Ecoutez, laissez-nous passer le cap des élections municipales, et ensuite nous prendrons des décisions" », a-t-il ajouté.
« Toute l'Europe attend que le gouvernement prenne une série de décisions qu'on cache aux Français », a insisté l'ancien ministre des Finances.
« Rien de ce tout ce qu'il affirme ne s'est passé », a répliqué Mme Lagarde auprès de l'AFP. « Rien dans mes propos, au nom et pour le compte de la France, ne pouvait être interprétable comme étant : "Ne vous inquiétez pas, attendons les élections municipales et puis ensuite vous verrez". Pas du tout. Je suis absolument catégorique », a-t-elle insisté.
La ministre a accusé M. Fabius de « prendre ses désirs électoraux pour des réalités », à une semaine du premier tour des municipales. Et aussi « d'essayer de réécrire une histoire à laquelle il a sans doute le regret de ne plus participer ». A l'issue de la réunion de l'eurogroupe, le 11 février, son président, Jean-Claude Juncker, avait déclaré que la France devait « faire en sorte d'atteindre l'objectif » d'équilibre de ses comptes publics « en 2010 ».
D’après AFP, photo Eric Feferberg/AFP-Archives
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