Une mandature plus tard, Moati remet le couvert !
Après le documentaire de jeudi soir sur Canal +, France 5 se penche ce dimanche sur la bataille des municipales parisiennes au travers de la caméra de Serge Moati. Avec notamment une diffusion l’après-midi pour les téléspectateurs qui n’ont que le hertzien, et le soir sur le câble, le satellite et la TNT…
Révélations, confirmations, désillusions, surprises, jeu des alliances… Une semaine après le verdict des urnes, le 16 mars prochain, ce documentaire fait revivre les temps forts de cette élection municipale aux accents nationaux. Grand habitué des coulisses de campagne, le réalisateur Serge Moati propose ici un vrai thriller électoral, indique le site Internet de France 5, qui propose cet entretien avec le réalisateur, Serge Moati.
Une semaine après le second tour des municipales, France 5 diffuse votre documentaire. Comment allez-vous nous faire revivre la campagne ?
Serge Moati : Nous nous sommes immergés dans plusieurs arrondissements, dont les plus stratégiques : le 8e, le 9e et le 12e. Nous tournons beaucoup dans l’état-major de Françoise de Panafieu. Ce sera un documentaire palpitant.
Nous filmons des hommes et des femmes en politique. Nous sommes proches d’eux, de leurs colères, de leurs angoisses et de leur manière de vivre la politique. Tout cela va composer un film polyphonique où s’expriment des gens de toutes tendances, dont les Verts et le Modem. Je connais presque tous les personnages politiques, j’ai une relation de confiance avec eux et tous parlent donc vraiment.
Pourquoi faire ce film à Paris ?
S. M. : Parce que j’avais fait La Bataille de Paris en 2001. Ce film en sera évidemment la suite. J’écris la chronique politique depuis longtemps. C’est une passion. Tous ces films sont une autre façon de faire "Ripostes". Il n’y a pas là de débat mais une immersion auprès de ces politiques, qu’ils soient connus ou qu’ils soient des militants, des colleurs d’affiches, des distributeurs de tracts.
Vous semblez donner la part belle à la droite…
S. M. : C’est un axe. Pour être intéressant, il faut toujours avoir un regard, une dramaturgie. Même si ce sera équilibré, car il y aura des gens de droite et des gens de gauche, du Modem ou des Verts… mais c’est vrai qu’il y aura un point de vue : la droite à l’assaut de Paris.
Qui seront les héros de ces joutes ?
S. M. : Il y aura Pierre Lellouche (UMP) dans le 8e arrondissement, Jean-Marie Cavada et son adversaire Michèle Blumenthal (PS) pour le 12e arrondissement, la jeune Delphine Bürkli (UMP) qui se lance à l’assaut du 9e et son adversaire Philippe Torreton (PS), ainsi que Jacques Bravo, le maire sortant. Il y aura aussi Bertrand Delanoë, Claude Goasguen, Denis Baupin, le chef de file des Verts, et Marielle de Sarnez, la numéro un du Modem.
Tous sont des personnages qui évoluent au fur et à mesure que le film avance.
Ainsi, dans l’entre-deux-tours, pendant le jeu des alliances, Sarnez et Baupin vont devenir des personnages encore plus importants. Et puis il y a des gens qu’on ne soupçonne pas, qui vont devenir des personnages principaux.
L’essentiel, c’est de jeter nos caméras dans la mêlée, d’avoir des liens avec tous, ce qui suppose de les avoir filmés depuis longtemps. C’est un feuilleton du réel qui s’écrit au fur et à mesure. Il faut donc être humble et avoir de l’intuition. Qui aurait imaginé Jean-Marie Le Pen au second tour en 2002 ?
C’est encore un peu tôt, mais avez-vous déjà enregistré des « pépites » ?
S. M. : Oui, mais c’est délicat d’en parler. Ça tourne beaucoup autour du rapport avec Sarkozy. Campagne nationale ou municipale ? C’est la question débattue. Est-ce une campagne strictement locale ? Ou faut-il, à travers le choix d’un maire, affirmer de grands choix nationaux ? Un vote sanction pour Sarkozy par exemple. A travers cette municipale, Delanoë joue-t-il le Parti socialiste, voire l’élection présidentielle ? Toutes ces questions se posent. Il s’agit de Paris, la "ville capitale".
Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?
S. M. : Principalement, le barrage de la communication. Une communication maîtrisée rend le travail d’information libre très difficile. Entre 2001 et 2007, les règles se sont beaucoup durcies. Il y a aussi le fait que, pour cette élection, Delanoë n’a pas trop intérêt à communiquer et à être filmé. Donc on prend acte de sa discrétion, mais on ne peut pas avoir avec lui la proximité qu’on a souvent avec les autres. Comme c’est un film à rebondissements, on s’adapte à la réalité. Cette réalité, on l’accepte, on la transforme et on en fait un récit cinématographique. C’est ce que j’adore faire.
Propos recueillis par Gaël Nivollet, pour France 5
• Pour lire la critique de Télérama, cliquer ici.
Durée : 52'
Réalisation : Serge Moati
Production : France 5 / Image & Compagnie
Année : 2008
Première diffusion : dimanche 23 mars 2008 à 16h50 (hertzien et TNT)
Autres diffusions : dimanche 23 mars à 22h35 (câble, satellite et TNT), jeudi 27 mars à 16h30 (hertzien et TNT), Lundi 24 mars 2008 : TEMPO NOUVELLE-CALÉDONIE 09h32
Lundi 24 mars 2008 : TEMPO POLYNÉSIE 15h05
Outre plein de petites anecdotes sur le fait que la droite savait à l'avance qu'elle avait perdu, on avait à la fin du documentaire confirmation de ce sui est écrit ici :
http://www.haaretz.com/hasen/spages/963510.html
à savoir qu'un "heureux événement" se prépare à l'Etat civil du 8e arrondissement…
Rédigé par : Le ouaibemaître | 23/03/2008 à 18h31