Le quinquagénaire, visiblement handicapé, retirait de l'argent sous la surveillance étroite de deux jeunes hommes… Le trio s'affairait en plein après-midi devant les distributeurs de la poste Gambetta (20e). La scène a intrigué un employé du bureau de poste qui a discrètement donné l'alerte au commissariat. Un coup de fil salutaire. Les policiers, arrivés très rapidement sur place, ont pu interpeller les « accompagnateurs » du quinquagénaire en flagrant délit de tentative d'extorsion de fonds. Les deux suspects, âgés de 33 ans et 36 ans, ont été aussitôt placés en garde à vue.
Dans la matinée, ils avaient repéré leur victime au comptoir d'un café et avaient flairé le « bon client ». Ils auraient reconnu avoir contraint leur victime à utiliser sa carte bleue pour leur remettre ses économies. Au moment de leur interpellation, ils avaient déjà empoché 200 €. Un premier butin avant une tournée des distributeurs de billets ? Les enquêteurs du commissariat ont en tout cas établi que les deux racketteurs n'en étaient pas à leur coup d'essai.
Invalide à 80 %
Handicapé moteur et souffrant d'un léger retard mental, l'homme qui bénéficie d'un taux d'invalidité de 80 % se serait laissé abuser par le discours amical des racketteurs. Les deux malfaiteurs ont réussi à gagner sa confiance jusqu'à se faire conduire au domicile du quinquagénaire. Ils ont mis à sac l'appartement sans y trouver quoi que ce soit d'intéressant à voler. Pas découragés, les deux hommes avaient alors « traîné » leur victime jusqu'à la poste de la rue des Pyrénées où ils avaient commis l'imprudence d'aller jusqu'au guichet pour s'emparer des économies du handicapé. Le guichetier, surpris par la demande d'un client qui semblait sous influence de ses accompagnateurs, avait refusé de les servir.
Les racketteurs se sont donc rabattus sur les distributeurs de la poste Gambetta... heureusement sans plus de succès. Les deux malfaiteurs étaient déjà très connus des services de police. Le plus âgé a déjà été impliqué dans une bonne cinquantaine d'affaires de vol ou de violence. Ils ont tous deux été déférés au parquet pour « extorsion de fonds et abus de faiblesse » hier en fin d'après-midi.
Benoît Hasse, pour Le Parisien du 5 décembre
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