Les enquêteurs sont parvenus à isoler l'ADN des auteurs de l'attentat au colis piégé d'un cabinet d'avocats parisiens qui a fait un mort et un blessé grave début décembre et entreprenaient d'en faire l'identification, a-t-on appris jeudi de source proche du dossier.
Les enquêteurs avaient procédé au prélèvement de plusieurs traces d'ADN sur les lieux de l'explosion, le 6 décembre, du colis piégé. Depuis, ils sont parvenus à isoler les traces appartenant aux auteurs, après élimination de celles des personnes présentes dans le cabinet d'avocats visé.
Ils ont établi en outre un portrait robot d'une femme soupçonnée d'avoir livré au cabinet le colis piégé ainsi que deux autres paquets, a indiqué à l'AFP une des personnes présentes sur les lieux au moment de l'attentat, précisant qu'un autre portrait robot, erroné, avait été abandonné.
S'agissant de l'analyse de l'engin explosif formé de deux détonateurs et de deux charges explosives, les enquêteurs disposent d'un détonateur, un seul ayant fonctionné.
Le parquet de Paris avait ouvert le 20 décembre une information judiciaire contre X, confiée à la juge Nathalie Dutartre, visant les chefs d'« assassinat », de « tentative d'assassinats », des crimes passibles de la réclusion criminelle à perpétuité. Elle a aussi été ouverte pour « dégradation et détérioration d'un bien appartenant à autrui par l'effet d'une substance explosive » et pour « fabrication d'un engin explosif » (pas pour acte de terrorisme, note du ouaibemaître).
L'ouverture de cette information judiciaire était intervenue au terme de deux semaines d'une enquête de flagrance au cours de laquelle les enquêteurs n'avaient pu déterminer de piste privilégiée.
L'explosion du colis piégé avait provoqué la mort de Jacqueline Ben Bouali, une secrétaire de 74 ans de ce cabinet situé au 52 boulevard Malesherbes à Paris (8e).
Le colis était adressé à Me Olivier Brane, qui a été grièvement blessé dans l'explosion. L'emballage, une caissette, laissait penser qu'il contenait une bouteille de Bourbon importée en France par une seule entreprise parisienne, selon une source proche de l'enquête.
Un deuxième paquet contenant des chocolats adressés « au personnel du cabinet » était accompagné d'un message : « en remerciement d'une affaire immobilière complexe » et le troisième paquet - une bouteille de champagne rosé - était adressé à Me Catherine Gouet-Jenselme.
© AFP, photo Patrick Kovarik
A lire : Colis piégé : un corbeau envoie des courriels menaçants, dans Le Figaro en ligne du 9 janvier.
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