Plus de 350 types de remèdes dangereux ont importés illégalement de Chine
Pilules douteuses, fioles malsaines, pommades indéterminées ou encore obscurs onguents liquides... Dans la plus grande discrétion, les douanes viennent d'effectuer la plus grosse saisie de médicaments de contrebande jamais réalisée en France.
Selon nos informations, plus de 100 000 doses (cachets à l'unité, fioles, sirops…) suspectes ont été découvertes à la suite d'une série de « descentes » effectuées le mois dernier dans cinq herboristeries et magasins diététiques dans les 3e, 11e et 20e arrondissements de Paris. Sur les rayons de ces commerces tenus par des Chinois, les agents ont confisqué une montagne de substances douteuses dont le conditionnement et les mentions faisaient songer à des produits pharmaceutiques reconnus.
—————
Les douanes ont découvert dans ces « épiceries » parisiennes, échappant à tout contrôle sanitaire, de curieux remèdes contre toutes sortes de pathologies.
Photo : Martine Archambault/Le Figaro
—————
Dans ces stupéfiantes « épiceries » échappant à tout contrôle sanitaire, figuraient de curieux remèdes contre la toux ou le rhume, des corticoïdes, des antiviraux, des pommades contre l'acné, des oestrogènes ou encore des traitements contre le rhumatisme. « La marchandise saisie, extrêmement variée, se décomposait en 350 types de produits, confie-t-on à la Direction générale des douanes. On a même retrouvé cinq cornes d'antilopes, dont la poudre était censée faire chuter la fièvre ou avoir des vertus aphrodisiaques… »
Chacune des 100 000 doses découvertes devait être négociée, au gré à gré, avec des clients souvent désargentés. L'un d'eux décrivait sa pathologie avant de se faire prescrire gélules et potions par le commerçant véreux qui s'improvisait pharmacien en toute illégalité. Outre la destruction des cachets, les faux apothicaires encourent trois ans d'emprisonnement.
Placebos ou hyperdosés
Face à l'avalanche des expertises ordonnées dans la foulée par le procureur de la République de Paris dans ce dossier, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a appelé à la rescousse un laboratoire d'experts basé à Saint-Denis. L'origine clandestine des remèdes a été scientifiquement confirmée. Il pouvait s'agir de simples « placebos » bourrés de poudre de perlimpinpin ou, au contraire, de médicaments hyperdosés susceptibles d'engendrer de graves intoxications.
Une enquête préliminaire, ouverte au parquet de Paris le 27 septembre dernier, a été confiée au Service national des douanes judiciaires afin de remonter aux fournisseurs. Cette unité spécialisée travaillait déjà sur un trafic similaire démantelé en août dernier à Paris et portant sur 21 700 médicaments de contrebande. « Les produits venaient de Chine par colis postal ou étaient dissimulés dans les valises de voyageurs débarquant à Roissy », affirme un enquêteur.
L'année dernière, les saisies de médicaments, notamment dopées par l'explosion du faux Viagra vendus sur Internet, ont été multipliées par 35 en France. De son côté, l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp) vise notamment les trafics de médicaments vétérinaires avec la confiscation record, en mai dernier, de 150 m³ d'anabolisants prohibés en Europe. Soucieux d'éradiquer la prolifération des « molécules » interdites, les gendarmes animent une cellule de travail avec le Leem, organisme regroupant 500 laboratoires et entreprises du médicament, afin d'alourdir les peines encourues pour les contrefaçons mettant en péril la santé publique. Les sanctions pourraient être portées à cinq ans d'emprisonnement et 500 000 euros d'amende.
© Christophe Cornevin, pour Le Figaro
⇒ En juillet déjà, une importante saisie de médicaments illicites avait eu lieu à Paris.
Salut !
Merci pour ton passage sur mon blog. je repasserai bientôt sur le tien pour y lire tes diverses notes.
Bises
Val
Rédigé par : Val | 04/10/2007 à 21h25