Gare aux voitures mal garées ! Les engins d'enlèvement rôdent dans les rues parisiennes ces derniers mois et repartent avec les véhicules installés sur des emplacements réservés aux livraisons, handicapés ou transports de fonds. « Ils n'arrêtent pas de passer et repasser », observe un garçon de café dans le Marais. Une impression confirmée par les chiffres.
Ces derniers mois, le nombre de voitures expédiées à la fourrière n'a cessé d'augmenter. Au printemps, la moisson a été particulièrement fructueuse. Sur les seuls mois de mai, juin et juillet, la cadence des enlèvements a augmenté de 10 à 20 %. Soit en moyenne 2 800 automobiles enlevées en plus chaque mois par rapport à la même période de l'année dernière. « Il faut voir en plus à quelle vitesse ils opèrent. La dernière fois, alors que les policiers venaient de verbaliser une voiture installée sur une place de livraison, l'engin d'enlèvement est arrivé dans les dix minutes qui ont suivi et en deux temps trois mouvements la voiture prenait la direction de la fourrière ! », n'en revient toujours pas Ahmed, un marchand de fruits et légumes.
« Si les automobilistes indisciplinés sont envoyés à la fourrière, c'est normal »
La préfecture de police a-t-elle décidé de se montrer plus sévère à l'encontre des automobilistes peu scrupuleux ? Officiellement, aucune consigne n'a été transmise. La mairie de Paris a néanmoins demandé que le service des enlèvements (qu'elle finance indirectement) soit plus efficace et moins déficitaire, ce qui suppose un surcroît d'activité. La préfecture de police reconnaît en plus que le nombre de grues en circulation est « plus important ». L'étau se resserre donc sur les conducteurs tentés de se garer où bon leur semble. « Le stationnement anarchique est en hausse », relève-t-on du côté des autorités policières. « Si les automobilistes indisciplinés sont envoyés à la fourrière, c'est normal. Cela participe à la bonne circulation dans les rues parisiennes. Une voiture garée sur une place de livraison, c'est un livreur obligé de bloquer une rue pour décharger sa marchandise », fait valoir Denis Baupin, maire adjoint vert chargé des transports. Les automobilistes sont avertis. S'ils ne veulent pas passer par la case fourrière et être délestés de 171 €, ils ont intérêt à tourner dans les rues pour trouver une bonne place ou se résigner à descendre aux parkings souterrains. Mais les emplacements réservés, il vaut mieux les oublier !
© Marie-Anne Gairaud, pour Le Parisien du 10 septembre 2007, PhotoLP/Frédéric Dugit
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