Ce mélange lancinant entre le rugby d'aujourd'hui, et les bassesses politiques de bas fonds, où le ballon ovale devient un enjeu stratégique de musellement de l'opinion. Le sport est parfois une religion qui se déshabille en eaux troubles. Endormir les « vraies gens », comme ils disent, pour mieux leur cogner dessus, et les plonger la tête sous l'eau, pour qu'ils étouffent à petits feux. Le rugby appelé au secours de la croissance dans un faux passeport pour l'ivresse, entre deux mesures antisociales. Il y a quelque chose de fabriqué dans cette Coupe du Monde au service du tout puissant qui squatte nos vies, et les enfonce un peu plus, dans une illusion de démocratie. On a changé d'époque. Monsieur Je suis partout, détricote ce qui faisait le lien social de notre pays, au service des plus riches, cognant les plus pauvres, les plus fragiles.
Tests ADN pour les familles d'immigrés, qui souhaitent venir en France dans le cadre du regroupement familiale, comme si une loi ne pouvait s'appliquer qu'à certains, selon leur pays d'origine, ou la couleur de leur peau. Chasse aux malades - et j'en sais quelque chose - avec l'instauration des scandaleuses franchises médicales, et de la casse annoncée de notre système de santé, au profit d'une privatisation qui ne profitera qu'à certains. Haro sur les régimes spéciaux, sauf ceux des parlementaires. Destruction progressive de la fonction publique : « Un p'tit pécule pour partir ! » Traque des enfants de sans papiers, et de leurs parents. Un Ordre est en train de naitre, sous l'égide de notre nouveau Maître. Il ressemble à un cauchemar. Même pas climatisé !
© Stéphane Vallet, dans Le Journal d’un inquiet
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