Rediffusion ce soir à 22h30
Guy-André Kieffer, journaliste indépendant, a été enlevé il y a 3 ans en Côte d’Ivoire, alors qu’il enquêtait sur la corruption dans le pays. Depuis l’enquête piétine. Une équipe de France 3 a rencontré l’un des témoins principaux de l’affaire à Abidjan. A travers des images exclusives sur les lieux du drame et des révélations impliquant le régime ivoirien, le reportage de Joseph Tual et Hervé Dhinault relance l’enquête.
Ce reportage sera diffusé aujourd'hui, jeudi 23 août, dans le « 19/20 », à 19h30 et dans « SOIR/3 » à 22h30. Après sa rencontre avec Nicolas Sarkozy qui reçoit aujourd’hui les familles de Guy-André Kieffer, Bernard Kieffer, son frère, sera ce soir l’invité de « SOIR/3 », et répondra aux questions de Yann Gonon.
j'ai vu ce reportage mais quel crédit on peut accorder à ce temoignage ?
on se demande comment est-il encore vivant et témoigner devant une caméra française ou bien c'est de l'intox purement et simplement...
Bisounette sceptique
Rédigé par : Bisounette | 24/08/2007 à 10h26
Je te conseille la lecture de cet article du Monde du 03/09/2006 écrit par Philippe Bernard. Quelques jours après, cinq cadavres étaient découverts dans Abidjan, sans aucun document administratif sur eux. Il se trouve que les cinq militaires évoqués dans ce sujet n'ont jamais réintégré leur caserne ni répondu à la justice française…
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Les responsables de l'enlèvement de Guy-André Kieffer auraient été identifiés
Article paru dans l'édition du 03.09.06
UN COMMANDO de dix-sept personnes, dont cinq sont aujourd'hui membres de l'armée régulière ivoirienne, aurait participé à l'enlèvement, à la séquestration puis à l'exécution de Guy-André Kieffer, le journaliste franco-canadien disparu le 16 avril 2004 à Abidjan dans des conditions qui restent à élucider.
L'enquête vient d'être relancée par les témoignages recueillis en Côte d'Ivoire à la fin du mois d'août par le juge parisien Patrick Ramaël. L'affaire met en jeu les rapports franco-ivoiriens complexes et tendus. Au moment de son enlèvement, Guy-André Kieffer poursuivait ses investigations sur le détournement de l'argent du cacao, dont la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial.
Le magistrat français s'est déplacé pour vérifier le récit d'un informateur qui avait répondu à l'appel à témoins lancé en septembre 2005 dans la presse ivoirienne par Bernard Kieffer, frère de la victime. Même si ces investigations n'ont pas permis de localiser le corps du journaliste, jamais retrouvé, elles semblent avoir, selon son frère, accrédité le sérieux de ce nouveau témoignage.
Selon le scénario qui en résulte, Guy-André Kieffer aurait été attiré par un rendez-vous à Abidjan avec Michel Legré, beau-frère de Simone Gbagbo, épouse du président ivoirien et « dame de fer » du régime. Il aurait alors été enlevé par un commando dirigé par le capitaine Jean-Tony Oulaï puis transporté dans un 4x4 pour être interrogé pendant deux jours dans différents lieux, avant d'être exécuté dans une ferme appartenant au capitaine, à 20 km d'Abidjan. Enterré sur place, le corps du journaliste aurait été exhumé puis à nouveau inhumé. Accompagné d'experts, le juge Ramaël aurait établi la réalité du passage sur les lieux du drame, du capitaine Oulaï. Ce personnage difficile à cerner n'est pas un nouveau venu dans l'enquête. Réfugié en France, se présentant comme un ancien membre des services secrets ivoiriens, il a été mis en examen pour « enlèvement et séquestration » le 13 janvier par le juge Ramaël. Ecroué mais clamant son innocence, il a été remis en liberté sous contrôle judiciaire depuis lors et se plaint d'un acharnement de la part de la justice.
MOBILES POLITIQUES
Un autre personnage, Michel Legré, dernière personne à avoir vu vivant Guy-André Kieffer, a rapidement été désigné à Abidjan comme le principal suspect. Quelques semaines après la disparition du journaliste, Simone Gbagbo avait fait arrêter cet encombrant beau-frère. La justice ivoirienne l'avait inculpé non seulement de « complicité d'enlèvement et de séquestration » mais de « complicité d'assassinat ».
Au juge Ramaël, Michel Legré avait expliqué qu'il avait été manipulé pour servir d'appât dans un crime aux mobiles politiques. Il avait alors mis en cause de hauts responsables ivoiriens avant de se rétracter. Le magistrat français l'avait à son tour mis en examen pour « enlèvement et séquestration », mais ses demandes visant à l'interroger en France, hors des pressions locales, sont restées vaines.
L'instruction de l'affaire Kieffer n'a d'ailleurs jamais cessé d'être tributaire de la bonne volonté du pouvoir ivoirien et de l'état de ses relations avec la France. Alors même que, par nécessité, l'enquête se focalise davantage sur les exécutants que sur les commanditaires, le juge Ramaël n'a pas été autorisé par l'armée ivoirienne à auditionner les cinq militaires nouvellement mis en cause.
Philippe Bernard
Rédigé par : Fabien | 26/08/2007 à 13h15