Des banderoles de soutien aux enfants de sans-papiers ont été décrochées
Le Conseil constitutionnel a rappelé hier « aux responsables des bureaux de vote » que « les bureaux de vote doivent demeurer des lieux neutres », alors que le rectorat de Paris avait demandé aux écoles accueillant les électeurs de retirer les banderoles marquant la solidarité avec les familles d'étrangers sans-papiers.
« Il convient pour cela de faire obstacle notamment à tout affichage ou diffusion de messages politiques de nature à perturber le bon déroulement des opérations électorales », ajoute le Conseil constitutionnel dans son communiqué.
Ce rappel intervient alors que le rectorat de l'Académie de Paris a demandé, après le premier tour, aux directeurs des écoles qui abritent les bureaux de vote de retirer banderoles et affiches. De nombreuses écoles parisiennes arborent en effet des messages exprimant la solidarité des enseignants et des parents d'élèves avec les enfants et les parents étrangers menacés d'expulsion. Dans « Le Figaro » du 30 avril, on peut même lire que Mme Panafieu (maire du 17e arrondissement et candidate UMP aux municipales de 2008) est intervenue auprès de M. Delanoë. Selon le gratuit « 20 minutes » de ce matin, elle serait même intervenue par écrit (mais le quotidien ne précise pas à qui…, ce que l'on trouve sur son site de campagne pour les municipales)
« Il n'est pas question qu'elles soient ôtées », avait déjà répondu le Réseau éducation sans frontières (RESF) dans un communiqué diffusé vendredi dernier. Le maire de Paris avait pour sa part rappelé sur Europe 1 que le Rectorat n’était ni responsable de l’organisation des élections ni de l’entretien des écoles.
Il se trouve que, ce matin, des banderoles de soutien aux familles sans-papiers ayant des enfants scolarisés ont commencé à être décrochées par les services municipaux…
Au sujet des enfants de sans-papiers, Nicolas Sarkozy avait déclaré mercredi « La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde » et Ségolène Royal l’avait accusé de « jouer sur la misère des gens ». Lors du débat télévisé de l’entre-deux tours, le candidat de l’UMP avait dit : « Si je suis élu président de la République, je ne ferai pas de régularisations globales » et s’était dit « stupéfait d’entendre Mme Royal dire qu’elle était prête à donner des papiers à tous les parents et grands-parents de tous les enfants scolarisés en France », estimant que « la seule solution possible c’est le règlement au cas par cas ». La candidate du PS avait de son côté souhaité ces questions soient « dégagées de tout enjeu politicien » et ne soient pas « exploitées », ce qui avait donné lieu à une petite passe d’armes entre les deux candidats du second tour, sans que ne soit évoqué le problème du soutien affiché, essentiellement parisien. Dans le 20e, il va falloir du courage et d’importants moyens pour décrocher cette banderole…
A. Gil
A lire en complément : « Allons z’enfants », le sujet de Marie-Cécile Plà, enseignante spécialisée, militante RESF dans le 18e arrondissement de Paris, daté du 1er mai sur le blogue de « Libération » dédié aux sans-papiers.
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