Plus d'une centaine de parents ont bloqué pendant plus d'une heure, jeudi 22 mars, une partie du boulevard de Belleville, à Paris. Les collectifs Réseau éducation sans frontières RESF) de soutien aux enfants scolarisés de parents sans-papiers protestent contre « l'arrestation musclée », mardi, d'un grand-père d'origine chinoise aux abords d'une école du quartier.
Ce jour-là, en fin d'après-midi, un important dispositif policier avait été déployé à proximité de quatre écoles du 19e arrondissement. Vers 18 heures, alors que des parents venaient chercher leurs enfants, les policiers sont sortis d'un café proche, à l'angle des rues Rampal et du Général-Lassalle, où ils venaient d'interpeller ce grand-père qui s'apprêtait à aller chercher l'un de ses petits-enfants. « Alors qu'il n'opposait aucune résistance, il a été jeté violemment dans une des trois voitures qui bloquaient le carrefour. Ce qui a provoqué l'indignation des parents rassemblés devant l'école », raconte Cécile Nury, l'une des mères de famille présentes. « Ils sont sortis du café avec des chiens et nous ont lancé : "Vous vous poussez sinon on les lâche" », enchérit Thérèse Coriou, elle aussi présente sur place. « Ils n'ont pas hésité à nous pousser violemment et ont fini par répandre massivement des gaz lacrymogènes », raconte Claudine Dreyfus, témoin de la scène. Plusieurs parents devaient déposer des plaintes, vendredi.
Gaz lacrymogènes
Tous se disent sur le qui-vive depuis que ce qu'ils qualifient de « rafles » se multiplient dans les arrondissements du Nord et de l'Est parisien. Lundi 19 mars, une mère d'élève asiatique avait été interpellée au même endroit.
Le 14 septembre 2006, Claude Guéant, alors directeur de cabinet du ministre de l'intérieur, avait pourtant adressé un télégramme aux préfets, attirant « tout particulièrement (leur) attention sur le fait que l'exécution des mesures d'éloignement ne doit en aucun cas donner lieu à (des) interpellations dans l'enceinte ou à proximité immédiate d'un établissement scolaire ».
Selon la préfecture de police de Paris, « les policiers effectuaient, sur réquisition du parquet, un contrôle des débits de boisson aux fins de recherche de ports d'armes prohibés. Dans l'un de ces débits, une personne en situation irrégulière a été interpellée ». En sortant du bar, les policiers « ont été pris à partie par des personnes qui ont fait obstacles à leur action et donc pour se dégager ont fait usage de gaz lacrymogènes ».
« Mais pourquoi attendre la fin de l'école pour sortir du café ? Pourquoi l'usage de ces bombes lacrymogènes alors qu'il y avait des enfants ?, interroge Brigitte Delorme, directrice de l'école Lasalle. Comment pouvons-nous, après, expliquer aux enfants que la police a un rôle de protection ? »
© Laetitia Van Eeckhout, pour « Le Monde » daté 24 mars 2007
Les explications de la Préfecture de police sont abracadabrante(sque(s))
Rédigé par : andré974 | 25/03/2007 à 13h58
André,
Merci, depuis La Réunion (et sans doute par le relais de Altermonde-levillage.com), de suivre ce qui se passe de par chez moi.
C'est encore plus abracabrantesque que vous ne pouvez le penser depuis là-bas, bien au chaud… mais je n'ai pas encore trouvé le temps de bien mettre au propre les développements de vendredi, car samedi j'étais au Printemps de la Démocratie locale, à l'Hôtel de Ville et n'ai pas trouvé beaucoup de temps pour moi, ni pour le blogue.
Les explications données depuis les Antilles par l'actuel ministre de l'Intérieur ne valent guère mieux et je suis curieux de savoir ce qu'il va dire à 18h00 (heure de Paris) au forum Europe 1-France 5-Le Monde. Rejeter la mise en garde à vue de Valérie Boukhobza (la directrice de l'école maternelle) sur le ministre de la Justice est inique : Mme Boukhobza-Martinez avait une convocation et devait être à 9 h au commissariat de police !
Le candidat semble vouloir se dédouaner de son rôle de ministre qu'il doit encore tenir jusqu'à lundi matin, et c'est bien là le problème !
Au rassemblement de demain lundi dans le 20e, devant le Rectorat de Paris, Olivier Besancenot a annoncé sa venue, mais Arlette Laguiller étant en déplacement en province, elle enverra une délégation, a-t-elle indiqué ce midi.
Merci de vous intéresser autrement que par Le Journal de l'Ile ou les radios ou les journaux qui arrivent en retard, à ce qui se passe si loin de l'Océan indien, et revenez quand vous voulez. Ca me fait vraiment plaisir de vous retrouver à Ménilmontant !
Cordialement.
Rédigé par : Fabien | 25/03/2007 à 15h15