Jean-Pierre Chevènement s’est rallié à Ségolène Royal
Cet après-midi, Ségolène Royal, candidate officielle du Parti socialiste à l’élection présidentielle du 2 avril 2007, s’est rendue dans le 11e, salle Olympe-de-Gouges, où se tenait la Convention nationale du MRC. Un accord a été trouvé entre les deux partis politiques afin que le « Lion de Belfort » ne se présente pas au premier tour, ce qui, paraît-il, aurait pu faire de l’ombre à la présidente de la région Poitou-Charentes… Ci dessous la dépêche initiale de l’agence Reuteurs (15 h 10), celle finalisée de nos confrères de l’Associated Press (19 h 07) et le communiqué officiel du Mouvement républicain et citoyen. A l’heure où nous mettions ces lignes sur le blogue, rien ne figurait sur le site du Parti socialiste ni sur le site officiel de Ségolène Royal.
Jean-Pierre Chevènement se retire et soutient Ségolène Royal
PARIS (Reuters le 10/12/2006 15:10) - Jean-Pierre Chevènement a retiré dimanche sa candidature à la présidence de la République et apporté son soutien à Ségolène Royal, candidate du Parti socialiste.
Le président d'honneur du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) a fait cette annonce après la conclusion d'un accord politique avec le PS en vue des élections de 2007.
Cet accord vise à « définir un programme de législature qui constitue une alternative durable à une politique de la droite », dit un communiqué.
« Personne ne me forçait à être candidat. Personne ne me force à retirer ma candidature (...) au profit de Ségolène Royal », a déclaré Jean-Pierre Chevènement devant des militants de son mouvement réunis en convention nationale à Paris.
Il a ajouté qu'il le faisait « en pleine conscience pour ouvrir la voie à un dynamisme positif au premier tour ».
Soucieux d'éviter une dispersion des voix de gauche comme au premier tour de la présidentielle en 2002, le premier secrétaire du PS, François Hollande, avait appelé l'ancien ministre de l'Intérieur à renoncer à briguer une nouvelle fois l'Elysée.
Jean-Pierre Chevènement avait obtenu 5,3% des voix lors d'un premier tour qui avait vu s'affronter huit candidats de gauche, ce qui, selon le PS, avait contribué à l'élimination de Lionel Jospin et à l'accès de Jean-Marie Le Pen, président du Front national, au second tour face à Jacques Chirac.
Le volet électoral de l'accord entre les deux formations prévoit des ententes pour les législatives de juin avec dix circonscriptions réservées à des candidats du MRC soutenus par le PS, qui seront donc des candidats communs aux deux partis.
Le MRC s'engage en outre à ne pas présenter de candidat dans les circonscriptions où le député sortant est soutenu par le PS.
© Reuters
Présidentielle: Jean-Pierre Chevènement se rallie à Ségolène Royal
(AP - Paris – 10 décembre – 19 h 07) Le « Che » s'efface. Un mois après avoir déclaré sa candidature, le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen Jean-Pierre Chevènement a annoncé dimanche son retrait de la course à l'élection présidentielle 2007 et son ralliement à Ségolène Royal, après la conclusion d'un accord politique entre le MRC et le Parti socialiste.
« Personne ne me force à retirer ma candidature. Je le fais en pleine conscience pour ouvrir la voie à une dynamique positive dès le premier tour », a déclaré Jean-Pierre Chevènement lors de la convention nationale du MRC à Paris. « C'est en toute conscience que je prends la décision de retirer ma candidature au profit de Ségolène Royal ».
La candidate du Parti socialiste, invitée à cette convention, a salué un « moment historique » et s'est déclarée « très heureuse de ces retrouvailles ». « Ce n'est pas une union factice, ce n'est pas un rassemblement de circonstance, mais une alliance au long cours », a-t-elle affirmé.
« Ce jour est également historique », a estimé la championne des socialistes, « parce qu'il scelle une réconciliation entre la gauche du 'oui' et la gauche du 'non' » au référendum sur la Constitution européenne du 29 mai 2005.
Selon Ségolène Royal, en joignant leurs forces le PS et le MRC font « finalement aujourd'hui ce qui est espéré, ce qui était profondément attendu, c'est-à-dire un rassemblement, une union, pour que l'espoir qui se lève (...) devienne une réalité et pour que la gauche rassemblée l'emporte en mai 2007 ».
Le ralliement de Jean-Pierre Chevènement est la conséquence d'un « accord politique » conclu entre le MRC et le PS, sur « un programme de législature qui constitue une alternative durable à une politique de la droite ».
Outre des alliances dans une quinzaine de circonscriptions aux élections législatives 2007, l'accord définit une orientation commune en matière de politique économique (augmentation du pouvoir d'achat, revalorisation du travail et notamment des bas salaires), de réforme des institutions (renforcement du rôle du Parlement, instauration d'une dose de proportionnelle lors des scrutins législatifs), ou encore de construction européenne (gouvernement économique de la zone euro, réforme de la BCE et du pacte de stabilité).
« Nous avons conclu un accord qui est un bon accord » et qui « prend en compte nos principales orientations », a souligné Jean-Pierre Chevènement dimanche. Quant à Julien Dray, membre de l'équipe de campagne de Ségolène Royal, il a évoqué « un élément très important et peut-être même un tournant dans la campagne ».
Alors que la gauche antilibérale n'a toujours pas de candidat unitaire, le PS semble aujourd'hui en ordre de bataille après les ralliements des radicaux de gauche en octobre, et du MRC dimanche. Une manière d'éviter la dispersion des voix de gauche au premier tour qui avait desservi Lionel Jospin en 2002.
Il y a cinq ans, Christiane Taubira, candidate du PRG, avait obtenu 2,32% des voix au premier tour, alors que Jean-Pierre Chevènement avait, lui, recueilli 5,33% des suffrages exprimés. Ce score avait valu au président d'honneur du MRC d'être accusé par certains socialistes d'avoir contribué à la défaite de Lionel Jospin, dont il avait été ministre de l'Intérieur. Le « Che » avait lui-même qualifié ces reproches de « calembredaines » lors de sa déclaration de candidature le 6 novembre dernier.
Affirmant partager « une exigence, une rigueur intellectuelle » avec Jean-Pierre Chevènement, Ségolène Royal a assuré dimanche saisir toute la portée de ce soutien. « J'en mesure tout le poids, et aussi la responsabilité que cela me donne, que cela vous donne, que cela nous donne », a-t-elle déclaré aux militants du MRC.
jp/cov/lp/cr
© 2006 The Associated Press.
Le communiqué officiel du Mouvement républicain et citoyen
Convention Nationale du MRC : « Pour la victoire de Ségolène Royal et pour mettre la gauche à la hauteur de ses responsabilités »
Le Conseil National du MRC réuni le 10 décembre 2006 à Paris, approuve le projet de déclaration commune du Parti socialiste et du Mouvement républicain et citoyen.
Il se réjouit d’y voir reconnues ses principales orientations, défendues avec conviction par Jean-Pierre Chevènement, depuis longtemps et notamment lors de sa campagne électorale. Avec la prise en compte ferme et sans équivoque du vote des Français le 29 mai 2005, une page nouvelle s’ouvre. En affirmant clairement que le projet de constitution européenne rejeté par les Français est caduc et ne sera pas ratifié, il permet d’engager la réorientation de la construction européenne que nous appelons de nos vœux : respect des souverainetés populaires, gouvernement économique de la zone euro, priorité à la croissance et à l’emploi.
Le Conseil national du MRC souligne la portée des propos de Ségolène Royal, appelant à ce que la politique économique en Europe soit conduite par les représentants des peuples et non par la Banque centrale européenne, ce qui invite à modifier les statuts de la BCE pour lui assigner ses missions : soutenir l’activité et l’emploi. Bien entendu une telle issue implique la mobilisation du monde du travail et de l’opinion publique à l’échelle française et européenne.
Il se félicite de voir placer les principes républicains au cœur du projet politique : Ecole, citoyenneté, laïcité, unicité de la République, services publics, indépendance de la politique étrangère et de la défense, co-développement. En matière de politique industrielle, de choix énergétiques, de taxe antidumping social pour lutter contre les délocalisations, nos propositions sont prises en compte.
Nous souhaitons qu’une nouvelle période dans les relations avec le Parti socialiste commence ainsi, fondée sur le respect mutuel et le dialogue. Elle permettra - nous l’espérons - de nouer des rapports constructifs : le MRC pourra retrouver de la sorte une représentation parlementaire.
Jean-Pierre Chevènement ayant fait connaître sa position, le Conseil national décide d’apporter son soutien à la candidature de Ségolène Royal et de participer activement à la campagne présidentielle. Le MRC se portera ainsi au premier rang du combat : celui de la gauche républicaine contre le libéralisme, l’atlantisme et le communautarisme qu’incarne Nicolas Sarkozy. La montée des périls, la mise en cause des principes fondateurs de la République, la remise en cause des acquis sociaux les plus élémentaires invitent à créer une dynamique dès le premier tour pour faire barrage à la droite et à l’extrême droite.
Le Conseil national du MRC appelle dès à présent ses responsables et ses militants à se mobiliser pour la victoire de Ségolène Royal et pour mettre la gauche à la hauteur de ses responsabilités.
Lors de son allocution, M. Chevènement a confirmé avoir recontré Mme Royal mercredi dernier.
Concernant l'accord électoral pour les législatives de 2007, en fait, ce ne sont pas une quinzaine de circonscriptions, comme indiqué par la dépêche de l’AP qui ont été négociées, mais une dizaine, comme indiqué par Reuteurs, dont aucune sur Paris.
En revanche, des suppléants MRC sont prévus à des candidats PS. C’est le cas notamment dans le 20e arrondissement (21e circonscription, actuellement occupée par Michel Charzat mais réservée par le PS à une femme). Par ailleurs, une soixantaine de circonscriptions sont prévues pour être réservées au MRC. La 6e circonscription de Paris (11e et 20e arrondissements), actuellement occupée par la socialiste Danièle Hofman-Rispal, en fait-elle partie ? Impossible de le savoir à cette heure-ci, mais nul doute que l’ancien Secrétaire d’état aux Transports souhaitera récupérer le fauteuil qu’il a perdu en 2002 et qu’il occupait depuis 1981…
Rien sur le site de Georges Sarre à ce sujet à l’heure où nous publions. Rien non plus sur le site du MRC Paris où il est annoncé :
Réunion publique
Mardi 12 décembre 2006, à 19h30, 42 rue de la Mare (Paris 20e)
Métro Ménilmontant ou Jourdain
Avec les comités locaux Paris 11 et Paris 20
Intervenants : Georges SARRE et Jean-Yves AUTEXIER.
Si cette réunion est maintenue, elle devra logiquement être en soutien à Ségolène Royal…
F. A.
Photo : © site du MRC
Les commentaires récents