Jean-Pierre Chevènement doit annoncer son retrait cet après-midi !
Un accord politique est intervenu ce dimanche midi entre le Mouvement Républicain et Citoyen et le Parti Socialiste. Jean-Pierre Chevènement fera à 15 h00 une importante déclaration devant la Convention Nationale du MRC, réunie pour la journée dans le 11e, salle Olympe de Gouges (rue Merlin). C’est ce qu’annonce le site de campagne de Jean-Pierre Chevènement !
La Convention Nationale du Mouvement républicain et citoyen (MRC) est réunie dans le 11e ce dimanche 10 décembre, de 9 h 30 à 16 h 00, rue Merlin, salle Olympe-de-Gouges, dans le 11e. Est-ce en hommage de cette grande défenderesse des Droits de la Femme que M. Chevènement a décidé de se retirer au profit de Mme Royal ?
Ce midi en effet a été adopté un projet de déclaration commune entre le PS et le MRC. Il se dit également que Mme Royal aurait rencontré mercredi dernier M. Chevènement…
Il prévoit entre autres que « la priorité sera donnée à la relance économique et à la lutte contre le chômage », la « lutte contre l’Euro cher », des modifications des règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), une lutte contre les OPA hostiles, une relance de la croissance en revalorisant le pouvoir d’achat et notamment les bas salaires, une « contribution accrue des revenus du capital au financement de la protection sociale », « un service civique court d'une dizaine de semaines, éventuellement fractionné » pour « recréer un lien social indispensable et répondre aux besoins de la nation, dans le domaine civil comme dans celui de la défense », et que « la France fera entendre sa voix en Europe et dans le monde »… L’intégralité du projet a été publiée à 12 h 52 sur le site du miraculé de la République…
Une prise de position qui, dans les grandes lignes, ressemble à celle que Laurent Fabius avait faite quatre jours avant le vote des militants socialistes dans le 20e ! Le côté encadrement en plus, le côté coopération en moins…
Certes en synthétisant. Mais le PS, dont M. Chevènement fut un des membres fondateurs au Congrès d'Epinay, n'est-il pas un spécialiste en la matière ?
Le 24 novembre, toujours dans le 20e, Jean-Luc Mélenchon confirmait son ralliement à la gauche antilibérale (Alternative unitaire 2007 et Parti communiste français). Le sénateur Mélenchon avait été l’un des soutiens les plus fervents de l’ancien Premier ministre de François Mitterrand… Et ce même dimanche 10 décembre, Alternative 2007 poursuivait dans un climat peu serein ses débats à l’Ile-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Lors de la réunion du 20e (où l’on venait d’apprendre que, au moins à titre provisoire, José Bové jetait l’éponge), des intervenants avaient demandé le retrait de Yves Salesses">, président de la Fondation Copernic et celui de Clémentine Autain, deux des fondateurs de ce mouvement. Ce week-end, c’est le député communiste de la deuxième circonscription du « neuf-trois » Patrick Braouezec qui, recevant les antilibéraux et les communistes sur ses terres d’élection (L’Ile-Saint-Denis faisant partie de la communauté de communes dont il est le président), qui enjoint les communistes (dont Mme Buffet et lui-même) à ne pas représenter les Antilibéraux !
Et si le salut des Antilibéraux de gauche venait de Laurent Fabius, l’un des principaux tenants du « non de gauche » (avec Jean-Pierre Chevènement) au référendum sur le traité constitutionnel de 2005 rejeté avec une confortable avance de 2,4 millions de voix selon les résultats proclamés par le Conseil constitutionnel ?
Dans les couloirs de la rue de Solférino circule, dit-on, depuis le vote des militants en faveur de la compagne du secrétaire national du Parti socialiste, la "blague" suivante :
- Quelle est la différence entre la Présidentielle de 2002 et celle de 2007 ?
- En 2002, il n'y avait pas de candidat socialiste au second tour, en 2007 il n'y en aura pas au premier !
Sous le titre très prudent de « Chevènement pourrait retirer sa candidature », le site de France 3 annonce sobrement que Le Mouvement républicain et citoyen de Jean-Pierre Chevènement a passé un "accord politique" avec le Parti socialiste, alors même que le site officiel de M. Chevènement annonce qu’il est l'invité du Soir 3 sur France 3 à 22h30 ce soir…
Rappelons que, voici plus d’un mois, Ségolène Royal (qui n’était que candidate à l'investiture présidentielle), avait souhaité sur France 2 que Jean-Pierre Chevènement, qui au même moment sur TF1 annonçait sa candidature pour 2007 (nous étions le 6 novembre), la rejoigne si elle était désignée comme candidate par les socialistes. « J'ai beaucoup de respect pour Jean-Pierre Chevènement », avait déclaré la présidente de la région Poitou-Charentes au journal de 20 heures. « J'ai appartenu au même gouvernement que lui et je l'ai toujours soutenu dans sa démarche concernant l'encadrement des jeunes » (…) « Il partageait avec moi la conviction qu'en réussissant l'éducation des jeunes, on les mettait plus facilement dans la bonne direction », avait -t-elle poursuivi, ajoutant : « Je souhaite bien entendu que le moment venu, si je suis désignée, il puisse me rejoindre ». Mme Royal ne s'était pas étendue sur les divergences nettes sur le référendum sur le TCE. Elle n'a pas manqué, ces derniers jours, comme un appel du pied mal vécu par des hommes politiques et es constitutionnalistes, de critiquer Jean-Claude Trichet, son principe de “ croissance robuste ” et la politique qu'il mène à la Banque centrale européenne, elle qui pourtant faisait partie en 2005 des tenants du « OUI au TCE » ! « Souvent femme varie. Et bien fol qui s'y fie. », disait le roi François 1er, vers 1520, une vingtaine d'années avant sa mort…
Jean-Pierre Chevènement avait proclamé sa candidature à dix jours du vote des adhérents socialistes pour désigner leur candidat à l'Elysée, disant vouloir « un gouvernement républicain énergique qui fasse entendre la voix de la France ».
Mme Royal avait exprimé pour sa part sa « volonté d'expliquer les choses, de montrer la cohérence [de ses] idées neuves » (qui) « sont parfois déformées, caricaturées ou dénigrées » ; « Le combat politique est aussi un combat pédagogique », avait-elle insisté.
Pour mémoire, c'est dans le 11e arrondissement également que, le 28 novembre, le Che avait tenu son premier metting, après s'être déclaré notamment dans Le Parisien, sur LCI et sur TF1…
Rappelons également que Jean-Pierre Chevènement avait obtenu 5,33 % des voix au premier tour.
Fabien Abitbol
Crédits photos : Jean-Pierre Chevènement (© site du MRC), Laurent Fabius (© site de campagne de Laurent Fabius), Ségolène Royal le 26 novembre, jour de son investiture officielle (© site du Parti socialiste).
je trouve que tous ces gens renoncent vite...il y a un mois, tout le monde au PS criait haro sur le baudet( Ségolène )et maintenant on est tous frères...mouais...ça ne change pas si fort que ça...
zoé
Rédigé par : zoé | 10/12/2006 à 18h38
Plus ça va, moins ça va… à voir !
Rédigé par : Fabien | 10/12/2006 à 18h51
"« Souvent femme varie. Et bien fol qui s'y fie. », disait le roi François 1er"...bon nombre de politiciens changent d'avis au gré du temps mais Ségolène, parce qu'elle est une femme, a droit à sa vanne misogyne...bravo...merci pour elle..
johanna
Rédigé par : johanna | 10/12/2006 à 22h46
Je n'avais pas tort, puisque, uelques heures plus tard, l'Associated Press rapportait les propos suivants :
« Ce jour est également historique », a estimé la championne des socialistes, « parce qu'il scelle une réconciliation entre la gauche du 'oui' et la gauche du 'non' » au référendum sur la Constitution européenne du 29 mai 2005.
alors…?
Rédigé par : Fabien | 11/12/2006 à 00h58