Les deux députés communistes du Nord sont réélus, le Front national n'est pas représenté, Alain Juppé et Arno Klarsfeld sont battus !
Alors qu’ils s’attendaient hier soir encore à 390 à 430 députés UMP, François Fillon et Nicolas Sarkozy doivent faire moins bonne mine ce soir avec des estimations de l’ordre de 330 députés UMP au mieux, ou 350 en comptant les alliés certains.
Le site du Figaro a mis en ligne le score des 100 candidats qui comptent.
On s’aperçoit ainsi que le Front national ne sera pas représenté à l’Assemblée, Marine Le Pen étant battue dans le Pas-de-Calais par le député socialiste sortant Albert Falcon. Dans le même département, Jack Lang est aussi réélu.
Le Parti socialiste aura un « groupe parlementaire d'au moins 200 députés soit 25 % de plus qu'en 2002 », a déclaré dès 20 heures François Hollande lors d'une brève allocution depuis le siège de son parti, commentant : « La vague bleue annoncée qui devait déferler n'a donc pas eu lieu. Il y aura, et c'est tant mieux, de la diversité et du pluralisme (...) La France marchera sur ses deux jambes : une majorité car il y a une majorité - et je la reconnais - et une opposition », a-t-il ajouté.
Lui emboîtant le pas, Jean-Louis Borloo a déclaré sur France 2 « la France fonctionne sur ses deux pieds. On a un président, on a un Parlement, on a une majorité, on a une opposition, c'est bien, c'est très bien, d'ailleurs Nicolas Sarkozy a proposé de renforcer les droits de l'opposition, on va fonctionner dans un grand pays démocratique », a-t-il déclaré. « On ne va pas transformer une majorité absolue en une défaite », a-t-il ajouté.
La ministre UMP de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Valérie Pécresse (réélue au premier tour dans les Yvelines) a estimé pour sa part que « l'important, c'est d'avoir une vraie majorité » pour permettre de faire passer « les réformes » ; elle a ajouté sur France 2 que « l'important pour nous, c'est vraiment d'avoir une vraie et solide majorité parce que les réformes que nous allons devoir faire passer au mois de juillet sont des réformes qui nécessitent absolument qu'il n'y ait pas d'ambiguïté dans le soutien ».
Sur TF1, Marie-George Buffet a indiqué que le Parti communiste pourrait compter jusqu’à 18 députés dans la prochaine Assemblée nationale grâce à la « mobilisation » de l'électorat de gauche. « Je pense qu'on va aller au-delà de 15 sièges et plus près des 18 sièges que des 15 », a-t-elle déclaré, ajoutant que « Dans les circonstances d'un bipartisme entre l'UMP et le Parti socialiste, que nous obtenions 18 sièges c'est un très bon résultat pour le Parti communiste ». Malgré la réélection de deux élus communistes dans le Nord, il ne devrait toutefois pas y avoir de groupe communiste à l’Assemblée, 19 élus semblant un maximum…
Quant à l’UDF-Modem, il semble s’en tirer moins mal que prévu et pourrait tabler au moins sur quatre élus, dont MM. Bayrou et Lassalle. Jean Lassalle se trouvait dans une triangulaire.
Parmi les personnalités battues, le maire du 11e arrondissement de Paris, Georges Sarre (le président du MRC se présentait dans la 2e circonscription de la Creuse, où il est né), RDDV (Indre-et-Loire)… et Jacques Mellick (Pas-de-Calais). Le député (CNI, ex-UMP, contre qui l’UMP ne présentait pas de candidat) Christian Vanneste, lui, a été réélu. Condamné pour ses propos homophobes, pour lui, la « prime à la casserole » a fonctionné… Le conseiller régional francilien Jean-Luc Romero (UMP, 12e arrondissement), avait été « profondément choqué » qu’il soit reçu à l’Hôtel de Matignon. Alain Juppé, numéro 2 du gouvernement, est aussi battu en Gironde. Il devrait donc démissionner du gouvernement, suivant en cela les consignes du Premier ministre.
Arno Klarsfeld est également battu à Paris (8e circonscription, 12e arrondissement) ; lui qui disait avoir « l'oreille du président » n'obtiendrait même pas 45 % des suffrages exprimés, contre 55 % à la socialiste Sandrine Mazetier.
Le dernier exemple d'une correction importante entre deux tours remonte à 1978, où la victoire, qui paraissait acquise à la gauche après le 1er tour, était finalement allée à la droite.
La participation n'a pratiquement pas varié entre les deux tours, l'abstention restant très élevée dimanche avec de 39,2 % à 39,7 %, selon les instituts de sondage.
Fabien Abitbol
Les résultats officiels seront peu à peu communiqués ICI par le ministère de l'Intérieur.
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