Ménilmontant, mais oui madame...

Ouattara et Delon au Grand Journal

Comme annoncé hier par Baudelaire Mieu (lire ici), Alassane Ouattara passera ce soir au Grand Journal de Canal +, à partir de 19h05.

C’est sur son compte twitter de campagne électorale que l’on a pu lire ce jeudi midi que «le Président Alassane Ouattara» serait ce soir l’invité de Michel Denisot.

L’ancien président de LB Châteauroux est rentré de Côte d’Ivoire, où il s’est entretenu avec Laurent Gbagbo, le président élu en octobre 2000. La discussion, d’une durée de 21 minutes, est à visionner sur Ménilmontant Solidarités.

En Côte d'Ivoire, où des Casques bleus ont été victimes d'une embuscade, la situation semble encore pour le moins tendue, et le secrétaire général de l’ONU a adressé un avertissement à Laurent Gbagbo. Ce dernier a annoncé mercredi un couvre-feu de trois nuits dans deux quartiers d'Abidjan, et –toujours par son compte twitter-  indique à la France «qu’on tire sur des jeunes en Tunisie».

A Paris, en deuxième partie d’émission, après Les Guignols, Michel Denisot recevra Alain Delon (et sa fille Anouchka) pour Une Journée ordinaire, qui démarre le 21 janvier aux Bouffes Parisiens.

F. A., ill.: copie d'écran du compte twitter de campagne de Alassane Ouattara

Faux vœux de Sarkozy : censure à géométrie variable

Une vidéo montée par le Parti communiste français (PCF) et montant des faux vœux présidentiels a été retirée de la plateforme Dailymotion, a indiqué ce mardi 28 décembre le PCF. Elle est pour l’instant visible entre autres sur Youtube (ci-dessous, durée 3 min. 27).

Soupçonné de «censure» par le PCF, le site de partage Dailymotion, qui doit retransmettre en direct les vrais vœux du président Sarkozy le 31 décembre au soir, a expliqué qu'il s'agissait d'une question de droits. Un argument un peu étrange, car en décembre 2008 Dailymotion avait hébergé les faux vœux présidentiels, cette fois du PUM (Parti unique de la majorité). Or ces vœux sont toujours en ligne deux ans et  deux jours plus tard sur Sortir de la crise.

La censure de Dailymotion n’est donc a priori qu’à l’endroit du message véhiculé par la vidéo du PCF. Message pourtant à l’esprit plutôt potache, qui rend Nicolas Sarkozy «conscient de (son) incompétence» et lui fait promettre qu’il ne dira plus «casse-toi pauv’con».

«Je pense à vous, sans papiers et Roms, obligés de vous cacher de la police, je pense à vous smicards précaires, chômeurs, je pense aussi à vous, journalistes, dont je connais bien le quotidien pour vous mettre sous écoute tout au long de l'année», déclare aussi la voix imitée du président, qui présente des «excuses» et promet la retraite à 60 ans, le Smic à 1600€ nets.

En octobre 2009, le FSI (Fonds stratégique d’investissement) est entré au capital de Dailymotion (communiqué à télécharger ici). Le FSI est détenu à 51% par la Caisse des dépôts et à 49% par l’Etat.

Mise à jour le 29/12 à 10h30:

La vidéo a finalement été mise en ligne sur Dailymotion le 28 au soir.

Un commentaire fait remarquer que les vœux  présidentiels ne sont pas en direct. Il est vrai que cette tradition s'est perdue.

Quand des blogueurs mangent à l’Elysée

Confirmé par un communiqué de l’Elysée, le déjeuner de ce jeudi 16 décembre autour du président Sarkozy avait de quoi surprendre. D’autant qu’il intervenait en plein pendant la discussion de la Loopsi2.

Il pouvait surprendre de par la composition des invités: huit hommes, et pas une femme. Un manque de respect de parité remarqué entre autres à l’issue de cette rencontre par l’avocat blogueur Maître Eolas (Journal d’un avocat), qui répondait à L’Expansion «Des femmes!» lorsqu’on lui demandait qui le président devait inviter à un prochain déjeuner.

Surprendre aussi par la présence même de Maître Eolas, tant ce blogueur dit tenir à son anonymat. Une rencontre avec des conseillers de l’Elysée, voire avec le président, sans la présence des nombreux photographes de presse dans la cour du Château, aurait été plus discrète. Mais, à sa façon malicieuse, il a semble-t-il réussi à se débrouiller devant les gardes républicains.

Surprendre, également, dans la mesure où, parmi les invités, se trouvaient des pointures de l’Internet marchand. Ainsi, à la même table, trois personnes ayant chacune sa spécialité se trouvaient avec cinq autres défendant aussi des intérêts commerciaux. Etrange mélange a priori.

Après avoir mangé sa sole et bu son Chablis 1er cru 2004, Jean-Baptiste Descroix-Vernier, le patron de Rentabiliweb, s’est exprimé sur BFM au micro de Anthony Morel. C’est à écouter ici.

Quant à Eric Dupin, qui retient l’idée de la création d’un Conseil Français du culte numérique (CFCN, à l’instar du CFCM), il raconte son repas (et livre ses impressions) sur son blogue Presse citron.

Bref, à la lecture du compte-rendu de Eric Dupin, il ne reste qu'à ranger la surprise au vestiaire, et à attendre de voir si vraiment le président Sarkozy a été attentif. Réponse avant la prochaine échéance présidentielle…

Fabien Abitbol, illustration: copie d'écran du site de la présidence de la République (cliquer pour agrandir)

A lire également: Le véridique menu du déjeuner de blogueurs de Sarkozy, par Pierre Chappaz, fondateur de Wikio, non invité au déjeuner élyséen.

Alerte enlèvement sur BlackBerry et Android

Les  utilisateurs de mobiles Blackberry et Androïd peuvent désormais télécharger l’application Alerte Enlèvement et ainsi contribuer aux recherches d'enfants disparus, indique la Fondation Casques rouges dans un communiqué daté du 24 novembre.

Après les ordinateurs, en 2009, l'iPhone en février 2010, l'appli  relative à l'Alerte enlèvement sur les téléphones Blackberry et Android permet d'être alerté sur son mobile de l'enlèvement d'un enfant, et de participer à sa recherche en apportant son témoignage.

Une fois téléchargée sur les boutiques d'applications de Blackberry ou d'Android, cette application permet aux utilisateurs de recevoir une notification d'alerte contenant le signalement de l'enfant disparu ou enlevé. Ils pourront ainsi apporter leur témoignage par email ou par téléphone, mais aussi répercuter cette alerte sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter.

La Fondation Casques Rouges avait déjà créé en mai 2009 l'e-@lerte enlèvement sur les ordinateurs connectés à l’Internet. Au total, «ce sont plus de 15 millions d'internautes qui peuvent désormais être avertis en instantané de l'enlèvement d'un enfant», précise le communiqué.

«Depuis sa création, l'Alerte Enlèvement a largement fait ses preuves mais le dispositif doit aujourd'hui s'adapter à de nouveaux usages. Si tous les Français ne sont pas devant leur poste de télévision en plein après-midi, la grande majorité d'entre eux ne quitte jamais son téléphone portable. Grâce à la diffusion massive de l'Alerte enlèvement, c'est désormais l'ensemble de la communauté nationale qui pourra se mobiliser et dissuader ainsi les ravisseurs de passer à l'acte», déclare Nicole Guedj, ancienne Secrétaire d'Etat aux droits des victimes et Présidente de la Fondation.

Depuis sa mise en place en 2006, le dispositif français Alerte enlèvement a été déclenché à neuf reprises et permis de sauver la vie de dix enfants.

Les réseaux sociaux, « soupape » pour les policiers

Dans un communiqué sur le devoir de réserve, daté du 18 novembre (à télécharger ici), le syndicat Alliance police nationale (affilié à la CFE-CGC) estime que les réseaux sociaux «agissent comme une “soupape” pour nombre de policiers». Une explication courtoise mais ferme au “patron” de la police, qui les a mis en garde début juin…

Le deuxième syndicat de gradés et gardiens de la paix répond par ce communiqué à une mise en garde qui leur a été adressée début juin par le directeur de la police nationale, Frédéric Péchenard, les rappelant à leur obligation de discrétion et au respect du secret professionnel lorsqu'ils utilisent des réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter. Le patron de la police avait rappelé que les contenus postés ne devaient porter en rien atteinte à la réputation de la police, et que tout manquement à la déontologie était «passible de poursuites pénales et disciplinaires».

En mars 2009, Le Monde avait relevé le profil Facebook d’un gendarme mobile se disant «d’extrême droite, mais très extrêmes»  et ayant comme devise «Travail, Famille, Patrie» (lire ici, en archives payantes). Evoquant ses goûts musicaux, le gendarme indiquait «le rock identitaire français» et le «Chœur Montjoie Saint-Denis», et comme intérêts: «les croisades, les ratonnades et le nationalisme». Il avait été suspendu.

Dans son communiqué, Alliance police nationale indique avoir immédiatement «pris le relais pour diffuser ces recommandations, par voix de tract, vers [ses] collègues en les appelant à la prudence et à la réserve, notamment dans les groupes de discussions blogs et autres sites Internet.»

Outre son site Internet, Alliance utilise un blogue de textes (dont les archives remontent au 22 novembre 2009), un blogue multimédia (depuis mars 2007), un compte twitter (créé en novembre 2009), un mur Facebook, et est présent sur Viadeo, sur wideo, sur MySpace, sur netvibes et sur meltwaternews (où présentement des informations sur les élections en Côte d’Ivoire sont également diffusées). Le syndicat est «depuis plusieurs années, à la pointe dans l’utilisation de ces outils de communication et constate qu’ils agissent indéniablement comme une “soupape” pour nombre de policiers: confrontés quotidiennement à une pression hiérarchique insidieuse, à des violences récurrentes et, parfois, à cet isolement social induit par leur profession, nos collègues ont vraiment besoin d’exprimer leur “mal être” pour évacuer ce qu’ils considèrent, à raison, comme une injustice permanente.»

La dépêche AFP de mercredi, qui faisait état de la note de Frédéric Péchenard du mois de juin, parle également d’une autre note de service, datée du 1er septembre et s’adressant à la police d’agglomération du Grand Paris, portant notamment sur la tenue vestimentaire des policiers.

On y apprend que les chaussettes doivent être uniquement de couleur bleu marine, gris foncé ou noir, ou que la coupe de cheveux doit être «soignée et exempte de toute fantaisie» pour les hommes. Pour les femmes, le chignon se porte avec une «couleur compatible avec l'uniforme». Quant aux piercings, ils sont «interdits».

«Pour des raisons évidentes de bienséance, le port de shorts et autres bermudas ou débardeurs ne saurait être toléré», relève l’AFP.

F. A., illustration : capture d’écran de la page Facebook du syndicat Alliance

300 jours déjà, le concert à La Villette et sur France 3

Ce lundi 25 octobre marque le trois centième jour de détention en Afghanistan de Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, les deux journalistes de France3, et de leurs trois accompagnateurs. Depuis 18 heures, les préparatifs de la soirée de soutien de ce soir au Zénith de Paris, à La Villette, sont retransmis sur Internet. La soirée sera diffusée en direct sur France3.

Voici quarante-six jours, Audrey Pulvar, ancienne journaliste de France 3, rappelait sur France Inter qu'on oublie par trop souvent Guy-André Kieffer, Marc Beltra et Fred Nérac. Pendant ce temps, du côté de France Télévisions (et particulièrement de France 3), on préparait la grande soirée qui se déroule aujourd'hui dans le 19e arrondissement…

Les grands moyens ont été déployés pour ce concert gratuit de solidarité. Les places, à retirer dans les magasins FNAC, sont parties malgré la météo peu clémente et le fait que cette soirée ne tombe pas en fin de semaine. Les artistes et personnalités aussi ont répondu à l’appel, qui enregistrant un message, qui faisant le déplacement pour participer modestement à la soirée animée par des journalistes et animateurs de France Télévisions et retransmise en direct sur France 3 à partir de 20h35, retardant ainsi le Soir 3 et faisant exceptionnellement sauter l’émission de Frédéric Taddéï (Ce soir –ou jamais) déjà perturbée ces derniers jours par des grèves en protestation à la «réforme» des retraites.

Parmi les artistes ayant annoncé leur venue, on peut citer AaRON, Jean-Louis Aubert, Chimène Badi, Amel Bent, BB Brunes, Ben l’Oncle Soul, Calogero, Christophe, Camélia Jordana, Cock Robin, Empyr, Grand Corps Malade, Guillaume Grand, Grégoire, I AM , Joyce Jonathan, Judith, Bernard Lavilliers, Renan Luce, Christophe Maé, Pony Pony Run Run, Raphaël, Véronique Sanson, Shy'm, Soprano, Alain Souchon, Stromae, Zazie…

A l’international, cette soirée est relayée par RFI et par TV5MONDE.

Le concert sera également diffusé sur le site de France 3 (où il restera visible durant sept jours) ainsi que sur www.liberezles.net le site de soutien à Hervé, Stéphane et leurs accompagnateurs, où diverses rubriques  sont régulièrement mises à jour.

F. A.

A retenir également :

Le site du comité de soutien

Sur mon blogue Ménilmontant Solidarités, en pied de page, un accès direct permanent au site www.liberezles.net tant les deux journalistes de France3 et leurs trois accompagnateurs seront retenus par leurs ravisseurs.

500M2 « IRL » pour un site de vente en ligne

La chose est pour le moins insolite : le site Internet de vente en ligne www.2xmoinscher.com organise, le 6 novembre, à l’Espace Charenton (dans le 12e arrondissement) une… expo-vente «IRL», entendez par-là in real life, apprend-on sur le site marchand.

Une salle de 500 mètres-carrés sera mise à la disposition des acheteurs et des vendeurs pour ce samedi d’après le week-end de Toussaint et de retour de vacances scolaires, pour ceux qui partent. En tout, plus de soixante stands de deux mètres seront gratuitement proposés aux vendeurs (professionnels et particuliers) qui en feront la demande.

C’est apparemment la première fois qu’un site Internet organise à ses frais un événement permettant à tous, habitués ou pas de l’achat en ligne, de pratiquer ainsi l’achat-vente. Les dossiers d’inscription sont à demander à la Société Ab broc ([email protected]) ou à télécharger sur le site de 2xmoinscher.com. Deux tiers des stands sont prévus pour les particuliers, le reste pour les professionnels de la vente.

Comme une braderie, mais au chaud. Pas négligeable par les temps qui courent.

La journée se déroulera le samedi 6 novembre à l’Espace Charenton, 327 rue de Charenton, 75012 Paris (de 8h30 à 18h30, possibilité d’installation dès 7h00 du matin). Accès par autoroute A4, Métro, ligne 8, station Porte de Charenton, Bus lignes 87 et 111.

iDact : une appli iPad d’orientation pour malvoyants

La régie de sponsoring BeMyApp (à suivre ici sur twitter) a organisé à Paris, du 18 au 23 juin, un week-end de développement. Il en est notamment ressorti une appli iPad pour malvoyants, indique un communiqué des organisateurs.

Le logiciel iDact permet aux déficients visuels de se repérer dans les transports grâce un système de cartographie adaptée. Son interface est en noir et blanc, ses indications sont évidemment vocales, et il offre un signalement audio des obstacles sur le trajet emprunté.

Il devrait être testé en septembre sur le RER D.

Développée par un consultant en accessibilité dans les transports publics (qui gagne les 5000€ offerts chaque trimestre par BeMyApp), l’application iDact doit permettre aux malvoyants de se servir de la tablette d’Apple iPad comme d’un plan interactif associant le toucher et l’ouïe. Elle devrait se retrouver sur le marché en 2011.

A long terme, il est aussi envisageable de cartographier pour iDact les principaux lieux publics, afin de permettre aux malvoyants de se déplacer plus facilement dans les endroits les plus fréquentés.

Le prochain week-end de développement BeMyApp aura lieu en octobre, en un lieu qui sera communiqué mardi prochain sur twitter.

è En vidéo, l’annonce du week-end d’octobre

Le joli coup de comm de la PP

La préfecture de police de Paris (PP) a mis en garde jeudi les organisateurs d’un apéro géant prévu le 23 mai à Paris contre les éventuels débordements. Mais, pour ce faire, a jeté deux petites lignes sur le réseau social Facebook, ce qui a donné lieu à de nombreuses reprises faisant croire (à tort) qu’elle avait publié son communiqué sur le réseau social. De TF1 et France Télévisions à Rue89, tout le monde fonce. Explications…

Depuis hier, des médias on ne peut plus « sérieux » et « crédibles » ne cessent de dire que la PP a ouvert un compte Facebook et y a publié un communiqué.

En réalité, le fameux « communiqué », c’est uniquement cette photo-légende, qui renvoie sur le site de la PP, et plus précisément sur cette page. La page Facebook de la préfecture de police, c’est juste ça, une copie de ce que l’on trouve sur wikipédia. D’ailleurs, la PP ne s’en cache pas et a mentionné la source.

Cela n’empêche pas le site Internet de TF1 de titrer Apéro-géant à Paris: la police met en garde sur Facebook et d’interviewer le directeur adjoint du préfet de police, qui — non seulement ne dément pas — mais déclare notamment : « Nous avons créé un compte Facebook sur lequel nous publions un communiqué à l'intention des organisateurs de cet apéro-géant pour les rappeler à leurs obligations légales ». Alors que le communiqué en question est (lire plus haut) sur le site de la PP… Une heure plus tôt, jeudi, le site Internet de Fance 2 donnait l’«information» sur la diffusion d’un « message sur Facebook » (*). L’information déformée pour faire « moderne » n’est donc pas l'apanage de TF1.

France-Soir, avec une erreur de date sur l’événement, se montre plus sobre, mais publie une citation laissant penser qu’un message est passé sur Facebook.

Pressitude se montrait plus circonspect, jeudi soir. Sous le titre La police sur Facebook, on lit « la police aurait créé un compte sur Facebook afin de mettre en garde les organisateurs de ce type de réunion à Paris ». Il y a donc du vrai et du faux, le faux étant sourcé… TF1.

Cette déformation de l’information semble être partie d’une dépêche AFP de jeudi après-midi, reprise entre autres intégralement sur le site du ministère de la Culture (qui ne laisse en ligne que les quinze dernières dépèches sur le thème des médias, et n’archive rien), dans les flashs du site de France3 Ile-de-France (pareil: à cette heure-ci, pas de trace visible, sauf à être un bon “bidouilleur”), et France3 Ile-de-France a également publié le même sujet que France2 (**). Par ailleurs, la dépêche AFP a été réécrite sur Europe1.fr, devenu depuis peu un véritable portail d’informations, et on en trouve un court extrait dans Le Progrès de ce vendredi matin. Une revue non exhaustive, juste pour montrer que, si la police parisienne avait envie de buzzer à l'occasion du troisième anniversaire du second tour de la présidentielle de 2007, certains ont dû bien s'amuser !

Si c'est à l'AFP, c'est que c'est vrai !

L’opération de communication de la préfecture de police de Paris a fonctionné au-delà des espérances, grâce à (au moins) un journaliste qui n’a pas vérifié sa source, puis d’autres qui ont embrayé, comme un seul homme, par le biais du traditionnel « copier-coller » ou, plus original, comme l’a fait Alexandra Guillet pour TF1News, avec l’interview de Renaud Vedel, directeur de cabinet adjoint du Préfet de police.

Tout comme la dépêche AFP fait foi en France (pas d’AFP, pas d’information, a-t-on hélas coutume de dire fort souvent), le travail de TF1News — sans vérification poussée — aura semblé aux confrères particulièrement crédible : depuis de longues années, la chaîne tout-info du groupe Bouygues tient une rubrique Internet, en général d’assez bonne facture. Et, bien que TF1 et LCI appartiennent au groupe Bouygues, dont on connaît les affinités du principal dirigeant avec le président Sarkozy, même le site Rue89.com a relayé l’information de TF1News.

Un comble quand on sait que Rue89 a été lancé lors du second tour de l’élection présidentielle de 2007, en réaction à l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy, qu’il a encore cette semaine démonté le bilan présidentiel en trompe-l'œil. Un comble aussi quand on pense que l’un de ses journalistes, Augustin Scalbert, doit (le 11 juin prochain) être mis en examen dans le cadre de l’affaire dite du « Sarkozy off » de France3, pour lequel Joeph Tual a été convoqué en juillet 2009 après les convocations du 1er avril 2009 de certains personnels de Rue89 et de France3…

La manipulation a de beaux jours devant elle, même pour des événements d’apparence anodine. Mais, il faut le reconnaître, la police parisienne a réussi là son plus joli coup médiatique de ces dernières années. Les hommes de Michel Gaudin, préfet de police en poste depuis 2007 et réputé proche de l'Elysée (il est pressenti pour entrer au gouvernement lors d'un futur remaniement, lire ici), ont fait un beau cadeau d' «anniversaire» à Nicolas Sarkozy. Chapeau !

Fabien Abitbol

(*) (**) Les sujets des sites de France 2 et France 3 Ile-de-France ont été modifiés vendredi après publication de ce billet et envoi aux rédactions Internet des chaînes.

La police ne veut pas de sextoys

Une fois de plus, une distribution de sextoys, qui devait se tenir ce samedi à Paris, est annulée, à la demande de la préfecture de police (PP), annoncent les organisateurs, Sida Info Service et Sexyprivé.com, le site discount basé à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis).

L’association nationale de lutte contre le sida et le site de vente en ligne voulaient faire de la prévention de façon “ludique”. Dans ce communiqué mis en ligne le 22 avril, Sida Info Service précise que « Sexyprivé s’est vu refuser le droit de diffuser des sextoys dans la rue par la Préfecture de Police ».

Sida Info Service voulait effectuer une opération de prévention et d’information, notamment sur le risque d’infections sexuellement transmissibles entre partenaires par le biais de sextoys. Ce samedi 24 avril avait été retenu car étant le jour de la Saint-Fidèle. 5000 « kits fidélité sexy » devaient être distribués, contenant préservatifs, sextoys et fiches de prévention.

Le site de vente indique, en réponse à l’annulation de la manifestation, qu’il sera « en grève » samedi de 15h à 19h, horaires auxquels la distribution devait avoir lieu, dans le centre de Paris. En clair : les commandes et préparations ne devraient pas pouvoir se faire durant ce créneau horaire.

En février 2009, à l’occasion de la Saint-Valentin, le site de vente en ligne avait procédé à une distribution gratuite de vibromasseurs et autres gadgets. En décembre, en prévision des fêtes de fin d’année, la société avait prévu de remettre le couvert, toujours dans le centre de Paris, avant de se faire interdire par la PP.