Ménilmontant, mais oui madame...

Conte de fées à l’Elysée

Après le succès de l’ouvrage collectif Bonne fête Nicolas (Glénat, sorti en librairie le jour de la Saint-Nicolas, pile-poil sept mois après le second tour de l’élection présidentielle), un autre ouvrage s’apprête à sortir.

De Jul uniquement, cette fois. Pas un collectif. mais une co-édition. Le jeune récipiendaire du prix René Goscinny 2007, auteur voici trois ans de Il faut tuer José Bové, et qui - en mai 2006 - a croqué à sa manière la croisade de Dobeuliou en Irak, s’en prend cette fois à l’univers Sarkozy.

Vent des Savanes, la nouvelle filiale de Glénat, en coédition avec Charlie-Hebdo (auquel l’ancien normalien collabore depuis 2001), s’apprête à sortir 40 000 exemplaires de « Conte de fées à l’Elysée ». Et juste à temps pour la Saint-Valentin.

« Conte de fées à l'Elysée », de Jul
Vents des Savanes/« Charlie Hebdo », 68 pages, 7,50 €.
Sortie prévue le 6 février

Revoir Paris…

Le blogue de Frédéric Botton est passé à Télématin

Paris Avant permet, comme son nom ne l’indique pas de prime abord, de découvrir chaque jour un lieu avant… et aujourd’hui. Lancé voici neuf mois, le blogue de Frédéric Botton a eu droit à une petite présentation par Laura Tenoudji, voici trois semaines, à Télématin.

Le principe du blogue est assez simple. Chaque jour, à midi (heure de Paris), une paire de photos est mise en ligne (avec un petit texte explicatif). L’image de gauche, la plupart du temps en Noir et Blanc, est la reproduction d’une image du siècle dernier (en général une carte postale car Frédéric en est collectionneur), celle de droite étant prise de nos jours, généralement par Frédéric lui-même (sauf mention contraire).

« Le cadrage avant-après tente d'être le plus fidèle à celui de l'époque, pour mieux rendre compte des similitudes et différences », explique le ouaibemaître, qui n’a rien contre le fait qu’on lui envoie des photos (d’avant… les autres, il sait faire !).

Pour les chauvins, il est possible de faire un choix par arrondissement. Alors tant qu’à faire, voici l’entrée de la rue de Ménilmontant du temps des Fédérés et une fois les travaux de la rue de Ménilmontant presque achevés.

Les rescapés du faubourg du meuble

Non, il n’y a pas que des lofts dans le faubourg Saint-Antoine ! Quelques artisans d'art animent encore les cours pavées du quartier. Jusqu'au 1er décembre, la Maison du faubourg leur consacre même une exposition. Il faut dire qu'ils sont un peu une espèce en voie de disparition.

« Avant, il y avait des centaines d'ateliers dans le faubourg, aujourd'hui, il n'y en a plus qu'une poignée », se désole Pierre, président de l'association des Artisans et des métiers d'art.
Avec leur maison Straure, Pierre et Philippe font office de rescapés en résistant à la flambée des loyers. Installés dans le quartier depuis bientôt 25 ans, ces deux ébénistes, âgés d'une cinquantaine d'années, sont nichés dans une cour, au 95, rue du Faubourg-Saint-Antoine, dans le 11e arrondissement.

« On a parfois l'impression d'être des phénomènes »

Les touristes étrangers frappent à leur porte pour décorer leur pied-à-terre parisien ou demander un escalier « sur mesure ». Leur adresse figure sur des guides aux Etats-Unis. Chaque année, un tour-opérateur passe aussi chez eux pour faire découvrir leur domaine aux touristes japonais. « On a parfois l'impression d'être des phénomènes. Les gens font des photos à travers nos vitres », raconte Pierre. Leur atelier a en effet de quoi fasciner. Plâtres de moulures accrochés aux murs, dessins de styles soigneusement entreposés dans les armoires, établis, sciure au sol, meubles en devenir : on se croirait dans un décor de théâtre.

Alors que tous les locaux étaient occupés par des artisans, autour d'eux, aujourd'hui, seuls quelques rez-de-chaussée font encore office d'ateliers. Le reste a été transformé en logements. « Les choses changent et ça fait partie de la vie », résume Pierre. Et même s'ils étaient ravis de réparer la chaise de la petite grand-mère du faubourg, ils sont désormais enchantés d'accueillir les enfants des couples bobos qui ont envahi le quartier.

« L'ambiance est un peu moins conviviale. On ne retrouve plus les collègues le midi au p'tit café. Mais, dès qu'un jour on reste fermé, le lendemain, les habitants de la cour viennent frapper à la vitre pour nous demander où nous étions passés », raconte Philippe.

Dans quelques années, les deux compères partiront à la retraite. S'ils trouvent le bon apprenti, ils passeront la main. Et sinon ? « Eh bien, on transformera les lieux en musée... Pourquoi pas ? »

Marie-Anne Gairaud, pour Le Parisien

Entre Afrique, Antilles et Amérique

Le Walk-Fay constitue une excellente introduction à la nourriture afro-antillaise. La carte propose un éventail quasi exhaustif des spécialités de chaque région africaine et antillaise, mais aussi de la cuisine afro-américaine. 


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Dans cet ancien garage auto, l'équipe a aménagé un intérieur chaleureux : grande baie vitrée et couleurs chaudes au mur, un authentique poêle dans un coin, on s'y sent comme chez soi.
Photo Delphine Goldsztejn/LP
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L'assiette. On y trouve de tout, évidemment les succulents maffé (13 €) et poulet yassa (12 €), mais aussi du g'boma de bœuf aux épinards et amandes fondues (14 €) ou du tiep bon dienn (riz au poisson), « le » plat national sénégalais (15 €). Plus rare, on peut aussi y déguster le dash of soul, un poulet à la noix de pécan typique de la cuisine noire américaine (12 €). La carte n'oublie pas les bananes plantains, les bâtons de manioc, les frites de patates douces et le jus de bissap (3 €).

Notre conseil. Les portions étant très généreuses, les petits appétits se contenteront largement d'un plat.

© Louise Colcombet, pour Le Parisien

Waly-Fay, 6,rue Godefroy-Cavaignac (11e) . Mo Voltaire ou Charonne. Tél. : 01 40 24 17 79. Ouvert tous les jours de 20 heures à 0 h 30. Réservation conseillée le week-end.

Chacun cherche... sa terrasse

Une pause bien méritée au Pause Café

En ce dimanche pour une fois clément, une petite idée de pause pour les amateurs. Attention, à partir de 17 heures, la terrasse n’a plus de soleil, selon Lintern@ute Magazine, le magazine de l’Internet, des loisirs et de la culture, qui en fait le descriptif suivant.

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Photo © Cécile Debise / L'Internaute Magazine
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Ce café de la rue de Charonne a connu son heure de gloire lors de la sortie du film "Chacun cherche son chat", de Cédric Klapish.

Depuis, il est resté le lieu de rendez-vous favori des habitués du quartier qui viennent y avaler un petit noir au comptoir ou prendre l'apéritif en terrasse. Les jours de beau temps, le soleil est au rendez-vous jusqu'à 17 h.

Prix du café (en terrasse) : 2,10 €.

41 rue de Charonne (11e)
Tel : 01 48 06 80 33
Ouvert : du lundi au samedi de 8h à 2h, le dimanche de 9h à 20h

Pour en savoir davantage sur la brasserie, cliquer ici.

Un supermarché bio dans le 11e

Lemo, premier supermarché bio, membre de bioccop (réseau bio en France, à ne pas confondre avec le réseau biocoop), a ouvert ses portes boulevard Voltaire et propose une gamme complète de produits alimentaires : légumes, fruits, viande, plats, conserves, laitages, etc…

Une véritable caverne d'Ali Baba pour les adeptes des produits naturels.

Lemo, 33 boulevard Voltaire (11e)
Ouvert le lundi de 14h à 20h et du mardi au samedi de 10h à 20h

Un numéro spécial Paris de Géo

Le magazine de découverte du Groupe prisma, le mensuel Géo lancé sur le modèle de son grand frère allemand voici plus de 25 ans et où travaille encore l’un de mes anciens enseignants, sort ce vendredi en kiosques un numéro spécial sur Paris.

« Paris : les petits bonheurs de l'été », 154 pages (4,90 €, prix France métropolitaine) est comme d’habitude richement illustré et accompagné d’un dépliant géant.

Pour 2,90 € de supplément, les lecteurs peuvent également se procurer le DVD « Paris en musique », qui contient entre autres « Le Poinçonneur des Lilas » (Serge Gainsbourg), « Padam Padam » (écrite en 1951 pour Edith Piaf, et interprétée ici par Arthur H), ou « A Paris » (par Yves Montand, cliquer sur la flèche blanche pour visionner la vidéo).

F. A.

Dans son petit coin de verdure, le couvent des Récollets abrite un patio clos et ensoleillé. Avec un café.

Du gravillon, une bonnes vingtaine de tables posées par-ci par-là, et... un arbre : c'est le Café A. Loin, très loin du tumulte de Paris, loin du tumulte causé par la campagne résidentielle et la présence du QG de campagne de Nicolas Sarkozy, désormais désert.

Le week-end, les parents du quartier viennent s'y poser, tandis que les enfants s'agitent sans risque.

En semaine, l'atmosphère est plus studieuse, du moins quand le wi-fi fonctionne. On peut y grignoter à tout moment - l'été jusqu'à 22 h - des tartes, salades, fromages et de la charcuterie sur planche (environ 10 €).

Pour en savoir plus sur l’histoire du couvent des Récollets, cliquer ici. Pour savoir ce qu’il est devenu (donc mieux comprendre l'ambiance de la semaine), c’est là (pour la version française).

148, rue du Faubourg-Saint-Martin (10e)
tél. : 01 40 34 06 57

Les paroles sont sur un blogue un peu trop méconnu

Pioché sur le blogue Et si on relisait de beaux textes ? , le slam de Grand Corps malade intitulé « Je ne connaissais pas Paris le matin ».

Les paroles sont ICI. A lire sans modération.

Le blogue Et si on relisait de beaux textes ? revendique quelque 9 000 visiteurs (au total) depuis sa création, mais est assez peu visité chaque jour (son auteur laisse l’accès libre à ses statistiques en double-cliquant sur le compteur, ce qui fait que l’on peut même savoir combien de personnes utilisent tel ou tel navigateur). Il mériterait d’être un peu plus souvent mis à jour, afin d’apparaître davantage dans la liste des Noosblogs récemment à jour.

Mais peut-être les « bons » poètes ont-il disparu de nos jours ? L’occasion de mettre en ligne L’âme des poètes, de et par un poète de Narbonne, très attaché à Ménilmontant et se revendiquant comme l’un des premiers auteurs de rap et de slam…

L'âme des poêtes (Longtemps, longtemps, longtemps)

Paroles et Musique : Charles Trenet (1951)

© Editions Raoul Breton

Longtemps, longtemps, longtemps
Après que les poètes ont disparu
Leurs chansons courent encore dans les rues
La foule les chante un peu distraite
En ignorant le nom de l'auteur
Sans savoir pour qui battait leur cœur
Parfois on change un mot, une phrase
Et quand on est à court d'idées
On fait la la la la la la
La la la la la la

Longtemps, longtemps, longtemps
Après que les poètes ont disparu
Leurs chansons courent encore dans les rues
Un jour, peut-être, bien après moi
Un jour on chantera
Cet air pour bercer un chagrin
Ou quelqu'heureux destin
Fera-t-il vivre un vieux mendiant
Ou dormir un enfant
Tournera-t-il au bord de l'eau
Au printemps sur un phono

Longtemps, longtemps, longtemps
Après que les poètes ont disparu
Leur âme légère et leurs chansons
Qui rendent gais, qui rendent tristes
Filles et garçons
Bourgeois, artistes
Ou vagabonds.

Photo : D. R.

Une petite maison d’édition au cœur du 19e

Proche entre autres de République ! , passionné de Paris et des « quartiers rouges », Eric Hazan, docteur en médecine, est un éditeur pas comme les autres… Auteur de L’Invention de Paris (un essai sur le Paris populaire et révolutionnaire, paru au Seuil en 2002), il a monté en 1998 une maison d’édition indépendante dans le 19e, La Fabrique , pour lutter contre la concentration dans l’édition (il avait dû revendre la maison d’édition de son père au groupe Hachette). Demain à Lyon pour y présenter son dernier ouvrage portant sur l’occupation par l’Etat d’Israël, il sera le 10 mars à 16h à la Librairie des Orgues (87, av de Flandre, 19e), pour présenter sa maison d’édition et en débattre.

En voyant paraître successivement Maintenant, il faut des armes et L’insurrection qui vient, certains pourraient penser que la Fabrique s’est constituée en base arrière de la lutte armée à Paris, rue Rébeval. L’endroit ne serait d’ailleurs pas mal choisi puisque Rébeval fut l’un des officiers qui commandaient l’armée de grognards, de Polonais, de civils et d’élèves des grandes écoles qui défendit Paris lors de la mémorable bataille du 30 mars 1814, et que dans la rue qui porte son nom, on se battit jusqu’au bout sur l’une des dernières barricades de la Semaine sanglante, en mai 1871.

Je ne soutiendrai pas que la sortie de ces titres en ce moment précis soit liée au hasard. Ceux qui refusent de se passionner pour l’une des plus insignifiantes d’entre ces « luttes » électorales auxquelles le capitalo-parlementarisme nous a habitués, ceux-là voient bien quelle manœuvre de durcissement mènent à présent les forces de la domination. Il ne s’agit pas seulement des rafles en pleine rue, des contrôles au faciès et des arrestations d’enfants dans les écoles, comme aux bons vieux temps. Il s’agit aussi de la haine qui s’exprime, chaque jour plus vive, contre ces basanés qui n’aiment pas la France, contre ces jeunes d’outre-périphérique qui complotent dans les halls d’immeubles, contre les pauvres qui ne veulent plus travailler, contre les mauvais élèves et leurs parents, et contre tous ceux qui osent prendre ouvertement parti pour ces détestables éléments. Ceux qui propagent cette haine - politiciens, journalistes asservis et intellectuels du maintien de l’ordre - avancent masqués. Ils s’abritent derrière des valeurs, dont les unes sont boursières et les autres non : république, laïcité, culture, liberté, État de droit.

Si une petite maison d’édition comme la Fabrique a un rôle, c’est celui de travailler au démontage de ces bobards. Tous nos livres, qu’ils traitent de la démocratie, de l’immigration, de la Palestine ou de l’insurrection qui vient, ont le même but : montrer où passe la véritable ligne de front. Et si nous publions Robespierre ou Blanqui, c’est parce qu’ils avaient précisément ce souci-là. De son cachot de Belle-Île, Blanqui écrit en juin 1852 : « Ils proscrivent les termes prolétaires et bourgeois. Ceux-là ont un sens clair et net ; ils disent catégoriquement les choses. C’est ce qui déplaît. On les repousse comme provocateurs de la guerre civile. Cette raison ne suffit-elle pas pour vous ouvrir les yeux ? Qu’est-ce donc que nous sommes contraints de faire depuis si longtemps, sinon la guerre civile ? ». Quand la Fabrique a publié, il y a trois ans, Chronique de la guerre civile, des amis m’ont demandé ce qui m’avait pris et de quelle guerre il pouvait bien s’agir. Gageons que la situation actuelle leur aura apporté la réponse.

Eric Hazan

Pour les ouvrages déjà parus, cliquer ici.

A paraître :

• L’insurrection qui vient, Comité invisible (128 pages, 9 €, ISBN : 2-913372-62-7, en librairie le 22 mars 2007)
• Exil et souveraineté. Judaïsme, sionisme et pensée binationale, Amnon Raz-Krakotzkin, Préface par Carlo Ginzburg, Traduit de l’hébreu par Catherine Neuve-Église (250 pages, 18 €, ISBN : 2-913372-56-2, en librairie le 22 mars 2007)
• 40 textes israéliens contre 40 ans d’occupation. Textes choisis et présentés par Michel Warschawski (250 pages, 17 €, ISBN : 2-913372-64-3, en librairie le 19 avril 2007).
• La décadence sécuritaire, de Gilles Sainati & Ulrich Schalchli (180 pages, 14 €, ISBN : 2-913372-65-1, en librairie le 26 avril 2007, juste entre les deux tours de l’élection présidentielle).

Pour être tenu informé des ouvrages à paraître :
La Fabrique
64, rue Rébeval (19e)
Envoyer un courriel

Café A

Dans son petit coin de verdure, le couvent des Récollets abrite un patio clos et ensoleillé. Avec un café.

Du gravillon, une bonnes vingtaine de tables posées par-ci par-là, et... un arbre : c'est le Café A. Loin, très loin du tumulte de Paris, loin du tumulte causé par la campagne résidentielle et la présence du QG de campagne de Nicolas Sarkozy, désormais désert.

Le week-end, les parents du quartier viennent s'y poser, tandis que les enfants s'agitent sans risque.

En semaine, l'atmosphère est plus studieuse, du moins quand le wi-fi fonctionne. On peut y grignoter à tout moment - l'été jusqu'à 22 h - des tartes, salades, fromages et de la charcuterie sur planche (environ 10 €).

Pour en savoir plus sur l’histoire du couvent des Récollets, cliquer ici. Pour savoir ce qu’il est devenu (donc mieux comprendre l'ambiance de la semaine), c’est là (pour la version française).

148, rue du Faubourg-Saint-Martin (10e)
tél. : 01 40 34 06 57

Paris vu par Grand Corps malade

Les paroles sont sur un blogue un peu trop méconnu

Pioché sur le blogue Et si on relisait de beaux textes ? , le slam de Grand Corps malade intitulé « Je ne connaissais pas Paris le matin ».

Les paroles sont ICI. A lire sans modération.

Le blogue Et si on relisait de beaux textes ? revendique quelque 9 000 visiteurs (au total) depuis sa création, mais est assez peu visité chaque jour (son auteur laisse l’accès libre à ses statistiques en double-cliquant sur le compteur, ce qui fait que l’on peut même savoir combien de personnes utilisent tel ou tel navigateur). Il mériterait d’être un peu plus souvent mis à jour, afin d’apparaître davantage dans la liste des Noosblogs récemment à jour.

Mais peut-être les « bons » poètes ont-il disparu de nos jours ? L’occasion de mettre en ligne L’âme des poètes, de et par un poète de Narbonne, très attaché à Ménilmontant et se revendiquant comme l’un des premiers auteurs de rap et de slam…

L'âme des poêtes (Longtemps, longtemps, longtemps)

Paroles et Musique : Charles Trenet (1951)

© Editions Raoul Breton

Longtemps, longtemps, longtemps
Après que les poètes ont disparu
Leurs chansons courent encore dans les rues
La foule les chante un peu distraite
En ignorant le nom de l'auteur
Sans savoir pour qui battait leur cœur
Parfois on change un mot, une phrase
Et quand on est à court d'idées
On fait la la la la la la
La la la la la la

Longtemps, longtemps, longtemps
Après que les poètes ont disparu
Leurs chansons courent encore dans les rues
Un jour, peut-être, bien après moi
Un jour on chantera
Cet air pour bercer un chagrin
Ou quelqu'heureux destin
Fera-t-il vivre un vieux mendiant
Ou dormir un enfant
Tournera-t-il au bord de l'eau
Au printemps sur un phono

Longtemps, longtemps, longtemps
Après que les poètes ont disparu
Leur âme légère et leurs chansons
Qui rendent gais, qui rendent tristes
Filles et garçons
Bourgeois, artistes
Ou vagabonds.

Photo : D. R.

La Fabrique entre en résistance

Une petite maison d’édition au cœur du 19e

Proche entre autres de République ! , passionné de Paris et des « quartiers rouges », Eric Hazan, docteur en médecine, est un éditeur pas comme les autres… Auteur de L’Invention de Paris (un essai sur le Paris populaire et révolutionnaire, paru au Seuil en 2002), il a monté en 1998 une maison d’édition indépendante dans le 19e, La Fabrique , pour lutter contre la concentration dans l’édition (il avait dû revendre la maison d’édition de son père au groupe Hachette). Demain à Lyon pour y présenter son dernier ouvrage portant sur l’occupation par l’Etat d’Israël, il sera le 10 mars à 16h à la Librairie des Orgues (87, av de Flandre, 19e), pour présenter sa maison d’édition et en débattre.

En voyant paraître successivement Maintenant, il faut des armes et L’insurrection qui vient, certains pourraient penser que la Fabrique s’est constituée en base arrière de la lutte armée à Paris, rue Rébeval. L’endroit ne serait d’ailleurs pas mal choisi puisque Rébeval fut l’un des officiers qui commandaient l’armée de grognards, de Polonais, de civils et d’élèves des grandes écoles qui défendit Paris lors de la mémorable bataille du 30 mars 1814, et que dans la rue qui porte son nom, on se battit jusqu’au bout sur l’une des dernières barricades de la Semaine sanglante, en mai 1871.

Je ne soutiendrai pas que la sortie de ces titres en ce moment précis soit liée au hasard. Ceux qui refusent de se passionner pour l’une des plus insignifiantes d’entre ces « luttes » électorales auxquelles le capitalo-parlementarisme nous a habitués, ceux-là voient bien quelle manœuvre de durcissement mènent à présent les forces de la domination. Il ne s’agit pas seulement des rafles en pleine rue, des contrôles au faciès et des arrestations d’enfants dans les écoles, comme aux bons vieux temps. Il s’agit aussi de la haine qui s’exprime, chaque jour plus vive, contre ces basanés qui n’aiment pas la France, contre ces jeunes d’outre-périphérique qui complotent dans les halls d’immeubles, contre les pauvres qui ne veulent plus travailler, contre les mauvais élèves et leurs parents, et contre tous ceux qui osent prendre ouvertement parti pour ces détestables éléments. Ceux qui propagent cette haine - politiciens, journalistes asservis et intellectuels du maintien de l’ordre - avancent masqués. Ils s’abritent derrière des valeurs, dont les unes sont boursières et les autres non : république, laïcité, culture, liberté, État de droit.

Si une petite maison d’édition comme la Fabrique a un rôle, c’est celui de travailler au démontage de ces bobards. Tous nos livres, qu’ils traitent de la démocratie, de l’immigration, de la Palestine ou de l’insurrection qui vient, ont le même but : montrer où passe la véritable ligne de front. Et si nous publions Robespierre ou Blanqui, c’est parce qu’ils avaient précisément ce souci-là. De son cachot de Belle-Île, Blanqui écrit en juin 1852 : « Ils proscrivent les termes prolétaires et bourgeois. Ceux-là ont un sens clair et net ; ils disent catégoriquement les choses. C’est ce qui déplaît. On les repousse comme provocateurs de la guerre civile. Cette raison ne suffit-elle pas pour vous ouvrir les yeux ? Qu’est-ce donc que nous sommes contraints de faire depuis si longtemps, sinon la guerre civile ? ». Quand la Fabrique a publié, il y a trois ans, Chronique de la guerre civile, des amis m’ont demandé ce qui m’avait pris et de quelle guerre il pouvait bien s’agir. Gageons que la situation actuelle leur aura apporté la réponse.

Eric Hazan

Pour les ouvrages déjà parus, cliquer ici.

A paraître :

• L’insurrection qui vient, Comité invisible (128 pages, 9 €, ISBN : 2-913372-62-7, en librairie le 22 mars 2007)
• Exil et souveraineté. Judaïsme, sionisme et pensée binationale, Amnon Raz-Krakotzkin, Préface par Carlo Ginzburg, Traduit de l’hébreu par Catherine Neuve-Église (250 pages, 18 €, ISBN : 2-913372-56-2, en librairie le 22 mars 2007)
• 40 textes israéliens contre 40 ans d’occupation. Textes choisis et présentés par Michel Warschawski (250 pages, 17 €, ISBN : 2-913372-64-3, en librairie le 19 avril 2007).
• La décadence sécuritaire, de Gilles Sainati & Ulrich Schalchli (180 pages, 14 €, ISBN : 2-913372-65-1, en librairie le 26 avril 2007, juste entre les deux tours de l’élection présidentielle).

Pour être tenu informé des ouvrages à paraître :
La Fabrique
64, rue Rébeval (19e)
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