Pauline Marois a subi une défaite personnelle aux élections générales de ce lundi, en se faisant battre sur ses terres par son adversaire libérale Caroline Simard d'environ 900 voix.
Première femme Première ministre du Québec, Mme Marois a annoncé peu après 23h (heure de l'est) qu'elle allait quitter ses fonctions à la tête du Parti Québécois (PQ, social-démocrate proche du PS français).
Divers ministres péquistes ont également été battus. C'est notamment le cas de Réjean Hébert, ministre de la Santé, de Yves-François Blanchet (Environnement), ou de Diane de Courcy (Langue française). Au moins six ministres sortants ont été battus, dans cette élection à un tour. Au Québec, il est nécessaire d'être élu député pour pouvoir être nommé ministre.
Parmi les personnalités du PQ ayant perdu leur siège, Léo Bureau-Blouin, l'un des leaders du Printemps érable (le mouvement étudiant de 2012), qui avait été été le plus jeune député élu en septembre 2012 alors qu'il n'avait même pas 21 ans.
Le PQ tomberait à trente sièges, contre 54 dans la législature précédente. Reuters Canada (à lire ici, en anglais) donne 31 sièges au PQ.
Le grand vainqueur de cette élection est le Parti Libéral du Québec (PLQ), et son chef Philippe Couillard devient ainsi le 31e Premier ministre du Québec (4e Premier ministre médecin). Les libéraux obtiennent la majorité absolue, fixée à 63 des 125 sièges de l'Assemblée nationale. Le PLQ obtiendrait 70 sièges, selon le dernier comptage -non définitif- du Directeur général des élections à 00h40 (contre 50 à l'issue des élections de 2012).
Les deux autres partis représentés à l'Assemblée nationale du Québec, la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault et Québec Solidaire dont la co porte-parole est Françoise David, progressent aussi.
La CAQ gagne trois sièges et QS en gagne un, avec la victoire annoncée peu après 23h30 de Manon Massé à Montréal. L'élection de Mme Massé, qui restait suspendue, à 23h55 (6h du matin, heure de Paris) au dépouillement de deux boîtes, a été acquise vers minuit et demi, comme l'a souligné ici Radio-Canada. La candidate de QS devance de 91 voix la candidate du PLQ, reléguant à la troisième place le candidat du PQ, Daniel Breton, ministre de l'Environnement durant les deux premiers mois du gouvernement Marois.
La dissolution de l'Assemblée nationale était intervenue le 5 mars, Mme Marois cherchant, à l'instar de Jacques Chirac en France le 21 avril 1997, un nouvel élan à donner à son parti. Et ce lundi soir, elle s'est comportée telle Lionel Jospin le 21 avril 2002, en se retirant.
F. A., photo: Pauline Marois intervenant depuis Montréal à la télévision à l'issue de sa défaite personnelle sur la circonscription de Charlevoix.
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