Voici un an, à la Cité du Labyrinthe, un incendie qualifié à juste titre d’«effroyable» par la ministre à l’époque en charge du Logement, faisait cinq morts et une cinquantaine de blessés dans la nuit du 13 au 14 avril. Un hommage est organisé ce samedi 14 avril à 18heures sur place, suivi d'un apéritif de soutien à La Pétanque.
Les secours avaient eu du mal à travailler, vu la configuration des lieux, ce qui explique en grande partie le nombre des blessés dans ce passage du 20e arrondissement ouvert à l’époque de La Commune et reliant la rue de Ménilmontant à la rue des Panoyaux.
Les morts étaient un travailleur égyptien et quatre étudiantes (deux de la Sorbonne, suédoises, et deux de Sciences Po, une australienne et une californienne).
Dans leur traumatisme, les sinistrés ont été soutenus par les autorités… sauf que les quelques étrangers sans papiers (une vingtaine dans l’ensemble du bâtiment) ne sont toujours pas, eux, relogés. Et même, expliquait au blogue une sinistrée (française et célibataire) deux mois après les faits, la municipalité avait cessé de régler leur hébergement d’urgence. Quelques lenteurs eurent lieu, comme ce célibataire —un Egyptien travaillant à Paris depuis plus de quinze ans— qui, cet été, montrait au blogue un bon de visite d'un studio dans le 19e ainsi que tous les documents, et indiquait être en attente du bail depuis plus de trois semaines… donc continuait à dormir dans un hôtel de la rue Oberkampf, payant 800€/mois au lieu des 200€ résiduels que lui aurait coûté ce futur chez-lui.
Cette nuit, la Cité du Labyrinthe était calme. Vers trois heures et demie du matin, alors que trois jeunes filles l’empruntaient pour rentrer chez elles et qu’un riverain la traversait pour se rendre vers la rue de Ménilmontant, c’était l’occasion de constater que la dernière imprimerie du quartier était toujours condamnée et que des travaux de réhabilitation étaient prévus.
Sur la façade de l’immeuble, récemment nettoyée de ses graffitis, on trouvait placardé un appel au rassemblement pour ce samedi à 18 heures sur les lieux du drame. Rassemblement qui sera suivi d’une soirée de soutien à l’association, au bar La Pétanque, au pied de l’église Notre-Dame de la Croix de Ménilmontant.
Et toujours cette banderole posée au printemps dernier. En hommage, entre autres, à Felicia, qui venait d’avoir 23 ans, à Jasmine, qui n’avait pas 21 ans, ou à Louise, l’une des élèves de Richard Descoings, récemment retrouvé mort à New York.
F. A., photos de la nuit dernière incluses dans les rétroliens des derniers paragraphes
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