Dans un communiqué de la Ville d'Argenteuil (Val d’Oise) de ce mardi, il est annoncé que, suite à la requête du Préfet du Val d'Oise, le maire PS de la commune «concède la dépose de ladite plaque» en hommage à Ali Ziri, ressortissant algérien mort le 11 juin 2009 à la suite d’un contrôle de police.
Sur leur blogue, les élus Lutte ouvrière annoncent qu’ils «donneront leur point de vue sur cette nouvelle péripétie de cette affaire».
Posée le 14 janvier dernier à l'initiative du collectif "Vérité et justice pour Ali Ziri", la plaque porte pour mention «Ali Ziri, 69 ans, mort le 11 juin 2009 suite à son interpellation par la police nationale ici-même». Les soutiens de M. Ziri avaient été rejoints par divers collectifs, dont celui de Lamine Dieng, le premier mort des suites d’un contrôle de police sous le quinquennat Sarkozy, le 17 mai 2007 vers 4 heures du matin entre Ménilmontant et Gambetta (20e arrondissement).
La section départementale du Val d’Oise du SICP (Syndicat indépendant des commissaires de police) y voyait «des propos sans équivoque sur la responsabilité de fonctionnaires de police dans le décès de M. ZIRI, alors même qu’aucun élément de la procédure judiciaire en cours ne permet d’indiquer de cette façon péremptoire la responsabilité de nos collègues».
Ali Ziri avait été interpellé le 9 juin 2009 en compagnie d’un ami, Arezki Kerfali, 61 ans (qui témoigne dans cette vidéo), lors d'un contrôle routier. Les deux hommes avaient placés en garde à vue au commissariat d'Argenteuil. M. Ziri avait sombré dans le coma et était décédé deux jours plus tard à l'hôpital d'Argenteuil.
Si une autopsie avait conclu que des problèmes cardiaques et l'alcoolémie étaient les causes du décès, une contre-expertise avait révélé la présence d'hématomes, au nombre de vingt-sept, selon une source proche du dossier. Sans compter les conclusions de nouveaux examens complémentaires, qui affirment que «le manque de discernement des policiers a conduit à des comportements qui n’étaient pas sans conséquence sur l’état de santé de M. Ziri» et l’ex-CNDS (Commission Nationale de Déontologie de la Sécurité) évoquant pour sa part un «traitement inhumain et dégradant», rappelés par un communiqué de Alternative libertaire appelant à une réunion avec Stéphane Hessel et Mgr Gaillot..
En décembre 2011, le parquet de Pontoise a requis un non-lieu dans cette affaire.
F. A., photo tirée de “Tout est à nous !” n°132, hebdo du NPA du 19/01
Quand le parquet requiert un non-lieu, il est dans son rôle (surtout actuellement). En revanche, surtout actuellement aussi, il est bon que des jugements sans équivoque, suivis éventuellement de vraies peine, puissent faire comprendre aux agents de la force publique les limites de leurs interventions. L'impunité de fait, quand des bavures sont établies et jugées comme telles, est mauvaise pour tout le monde : policiers qui ne se sentent pas encadrés, public qui finit par en avoir peur en toutes circonstances, et vrais criminels qui pendant ce temps-là ne sont guère inquiétés. La politique du chiffre ne les vise pas.
Rédigé par : Achar | 01/02/2012 à 05h52