Comme cela avait été rappelé sur le blogue lors du bilan mensuel du chômage le 27 décembre dernier, Nicolas Sarkozy avait dit en avril 2007 que ce serait «aux Français d'en tirer les conséquences» si à la fin de son quinquennat il n'arrivait pas à stabiliser le chômage à 5%. Opportunément, la vidéo de cette intervention sur France2 ressort sur Youtube (ci-dessous) sur le compte de Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale.
Avec bientôt dix pour cent de chômeurs, c'est la prévision de l'Insee pour juin 2012, «c'est quand même extraordinaire» —pour reprendre une expression chère au locataire du Château— s'il ose se sentir fier de son bilan, ou attribuer l'ensemble de son œuvre à la crise et aux trente-cinq heures.
L'Institut de la statistique indiquait dans sa note du 1er décembre 2011 que le chômage était à 9,7% de la population active au troisième trimestre.
En guise de réplique, un “sommet” qui n'a de “social” que le nom a été organisé ce 18 janvier, après la hausse généralisée de la TVA réduite, dont l'effet se fera sentir surtout sur les bas revenus.
Que retire-t-on de ce sommet? Un redéploiement de crédit de 430M€, une broutille, pour financer des «mesures d'urgence».
«Cent millions d'euros iront ainsi au développement de l'activité partielle pour éviter les licenciements, alors que le taux de chômage approche les 10%, 100 autres à l'exonération de charges pour l'embauche de jeunes dans les très petites entreprises, et 150 à la formation des chômeurs», explique ici l'agence Reuters.
Dans la déclaration qu'il a faite à l'issue de ce qui a été rebaptisé «Sommet sur la crise» (à lire sur le site de l'Elysée), le président Sarkozy a annoncé l'embauche de «1000 salariés supplémentaires» à Pôle emploi, afin que tous les demandeurs d'emploi inscrits depuis plus de deux ans «sans exception» se voient proposer «soit une formation, soit un emploi, soit un processus de resocialisation pour ceux qui sont éloignés de l'emploi depuis tant de temps qu'ils se trouvent dans l'incapacité de reprendre immédiatement un emploi, soit un contrat aidé, marchand ou non marchand».
Pour information, il y avait en novembre 2011 à Pôle emploi 370000 demandeurs d'emploi de deux à trois ans d'ancienneté et 416100 chômeurs de plus de trois ans, soit un total proche de cinq cent mille demandeurs d'emploi concernés par l'annonce présidentielle, pour un millier de cerveaux supplémentaires recrutés à la hâte. Mesure qui avait été annoncée lundi et qui, si elle a le mérite d'exister, non seulement a peu de chances d'aboutir avant la fin du quinquennat mais surtout n'effacera en rien le désastre de la fusion de l'ANPE et de l'Assedic… et la baisse d'effectifs qui s'ensuivit.
Quant aux soldes, qui ont commencé voici juste une semaine, le bilan est mauvais, sauf sur Internet et dans les Grands magasins, repositionnés sur le luxe. Preuve qu'il reste encore de l'argent, mais seulement chez certains.
Aux Français d'en tirer les conséquences…
Fabien Abitbol
D'autant que, comme le signale Gauche de Combat ce soir, http://gauchedecombat.com/2012/01/18/ridicule-sommet-dincompetence/ récemment ce sont 1800 emplois chez Popol qui ont été supprimés. Ce qui revient à un solde de -800 qui persiste. Quand on commence à tirer des pierres d'un côté pour boucher une partie d'un trou ailleurs, c'est que la situation n'est guère florissante !
Mais pas question de toucher aux aberrations des règles européennes, lémarché (traduisons les banquiers) veillent en la personne des Agences de notation !
Rédigé par : Achar | 18/01/2012 à 19h03
Et on remplace des personnels qualifiés et ayant de l'ancienneté par d'autres, débutants et donc à la fois moins formés et moins payés. Calcul encore.
Rédigé par : twitter.com/undessinparjour | 18/01/2012 à 23h46