Dans le n°193 de son infolettre PPrama, exceptionnellement sortie ce jeudi 15 décembre, la préfecture de police de Paris (PP) vient tordre le cou à certaines idées reçues concernant les salons de massages parisiens.
«Si ces établissements se sont multipliés depuis quelques années et proposent majoritairement des massages orientaux, ils ne sont pas, contrairement aux idées reçues, des repères de prostitution; en effet, moins d’une vingtaine de salons parisiens se livreraient à une activité prostitutionnelle», écrit la PP, qui dénombre à Paris près de 400 salons de massage. En clair, la tolérance zéro laisserait une marge d'appréciation de l'ordre de 5% aux lieux du même nom portant l'enseigne de “massages”.
Par ailleurs, les contrôles effectués cette année sur ces établissements par la direction du renseignement (DRPP) n’ont permis de trouver que treize établissements en infraction avec la législation sur le travail ou sur les étrangers, en l’occurrence «personnel non déclaré ou en situation irrégulière sur le territoire, le plus souvent, originaire de Chine ou de Thaïlande».
Fin octobre, le préfet de police avait écrit au maire UMP du 16e arrondissement, l’ancien ministre UMP de la Réforme de l'Etat Claude Goasguen, qu’une vingtaine de salons de massages avaient été fermés en 2010 pour proxénétisme aggravé et que le 16e arrondissement, sur une quarantaines d’établissements de massage, n’en comptait que dix tenus par des personnes d’origine chinoise (courrier reproduit ci-dessus, extrait de cette édition du “16”, le journal municipal de l’arrondissement).
Quelques jours après, Le Parisien publiait un sujet parlant de «finition manuelle moyennant 30€ de plus» pour un salon qui fêtait son ouverture.
«Une surveillance quotidienne est assurée par les patrouilleurs, aucune jeune femme en tenue aguichante n’a été remarquée à proximité», indique le PPrama au sujet des salons asiatiques du 16e arrondissement que semblait redouter M. Goasguen, ajoutant que les salons font l’objet de «contrôles réguliers» de la part de la police d’agglo, de la police judiciaire, et de l’URSSAF.
Et la PP de conclure sur deux affaires, survenues le mardi 13 décembre dans d’autres arrondissements. Les enquêteurs du 2e district de police judiciaire (2e DPJ) et ceux du 3e DPJ ont interpellé pour proxénétisme aggravé (dans le cadre de deux procédures distinctes), deux gérants de salons de massage et l’associé de l’un d’eux, dont les établissements étaient implantés dans les 9e, 10e et 14e arrondissements. Clients et masseuses ont été entendues. Deux d’entre elles placées en garde à vue, tout comme l’épouse de l’un des gérants.
F. A.
Commentaires