Le présumé responsable de l’incendie qui a fait six victimes le 28 septembre à Pantin (Seine-Saint-Denis) a été «retrouvé par la police judiciaire fédérale belge dans la banlieue de Bruxelles après avoir pris la fuite en Belgique», et interpellé indique le site Internet du Parisien.
Agé de trente-cinq ans, et «recherché depuis les faits» par les policiers parisiens de la Criminelle, il aurait reconnu avoir laissé des bougies se consumer dans sa chambre, au premier étage du squat de Pantin, occupé par une trentaine d’Egyptiens et de Tunisiens.
Placé sous écrou extraditionnel, il devrait prochainement être ramené vers la France afin d’être présenté au juge d’instruction de Bobigny chargé de l’affaire.
Le 28 septembre, alors que les cendres étaient encore chaudes et que les six corps n’étaient pas autopsiés, le ministre français de l’Intérieur Claude Guéant avait déploré «une réalité tragique, dramatique, de l'immigration clandestine, laquelle s'organise autour de filières qui sont véritablement des filières criminelles». Il se trouve que, outre le manque de solidarité qui lui avait été rétorqué immédiatement, l’autopsie a révélé que deux des six morts étaient en situation régulière.
En effet, deux semaines après l’incendie, une fois les autopsies et les diverses formalités accomplies, un reportage de France24 axé sur le côté humain du drame (et le logement) indiquait que l’une des victimes, un homme de 42 ans, «vivait en France depuis deux ans avec un titre de séjour valable dix ans» et qu’une autre, un homme de 35 ans, était arrivée en août avec un visa, travaillait chez Valeo en Tunisie, et souhaitait obtenir sa mutation en France. Il s’agissait donc bien d’un drame du logement et de la solidarité, et non pas de «filières criminelles» d’une quelconque «immigration clandestine». Mais ce “point de détail” n’a jamais été rectifié par le gouvernement français.
F. A., photo: le 30 septembre, à Pantin, se tenait un rassemblement en hommage aux disparus et en soutien aux victimes (archives)
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