Née en 2006 et disputée l’an dernier à Rio de Janeiro (avec la victoire du Brésil), la Coupe du Monde de football des sans-abri, se tient cette année à Paris, au Champ de Mars, jusqu’au 28 août. Ironie du sort, l’édition 2011 comportera pour la première fois une compétition féminine, alors même que les restrictions budgétaires imposées par l’Etat ont obligé le Samu social de Paris à fermer le seul centre d’hébergement d’urgence de Paris qui accueillait des femmes seules.
Parrainée par les champions du monde Emmanuel Petit et Lilian Thuram, la Homeless World Cup Paris 2011, démarre ce samedi avec une cérémonie au stade de France, à Saint-Denis.
Soixante-quatre délégations venues de 53 pays sont attendues. 48 équipes masculines ou mixtes et 16 équipes féminines se sont inscrites aux tournois (cliquer ici pour voir les équipes). Quatre cents bénévoles ont été prévus pour encadrer les 640 joueurs et accompagnateurs pour un événement au budget relativement mince: un million d’euros pour l’ensemble de la compétition, financé par l'Etat, les collectivités locales et les instances du football.
La principale condition pour participer: être ou avoir été sans abri au cours des douze derniers mois (dans la rue, dans une voiture, dans un hôtel, ou dans un centre d'hébergement).
Les équipes sont composées de huit joueurs (ou joueuses pour les seize pays qui participent en féminines cette année) choisis selon des critères propres à chaque pays. Les participants ont 16 ans au minimum, mais en général sont “recrutés” entre 18 et 35 ans.
Côté français, le Collectif remise en jeu «a émergé d’une dynamique inter associative qui existait autour de la réinsertion par le sport de personnes en situation d’exclusion», indique le site, qui précise qu’il veut «promouvoir une nouvelle forme de travail social, permettre l’épanouissement individuel et collectif des personnes, par la pratique d’activités sportives en vue de leur insertion sociale tels sont les principaux objectifs de l’association aujourd’hui».
L’équipe de France masculine s’est entraînée à Montpellier (Hérault) du 8 au 11 août pour le dernier stage de préparation avant la compétition.
La France compte également son équipe féminine, avec entre autres Djahila, Angélique, Tarene, Marina, Feriel, et Lisak. Des femmes qui ne se connaissaient pas encore au printemps dernier, pour la plupart ayant répondu à l’appel d’Interlogement93 et du Collectif Remise en jeu. «On m’a proposé de venir et de faire gardienne. J’ai fait gardienne de handball. C’est la même chose mais avec les pieds», dit tout simplement Lisak.
Les deux équipes de France, aidées par divers partenaires, joueront dès dimanche, comme l’indique leur programme. Leurs équipes adverses seront connues dans la journée de ce samedi 20 août, à l’issue de la conférence de presse qui se tient au SdF… dans ce cas précis le Stade de France.
L'entrée est gratuite et les organisateurs espèrent cinq mille entrées par jour (soit quarante mille sur l’ensemble de la compétition), tant pour assister aux matches que pour visiter le village d'associations, où seront organisés des débats. Des personnes “de la rue” viendront s’y exprimer à leur façon: peinture, chant ou autres…
La France, qui représente en population environ un habitant pour mille sur la planète compterait 100 à 140000 sans-abri, pour une population mondiale estimée à plus de cent millions… soit de l’ordre de un pour mille également. «Le sport aura une part très importante à jouer dans la maîtrise du phénomène de marginalisation des personnes sans-abri car il donne un équilibre et une discipline qui peut aider une vie à décoller», écrit Arsène Wenger, le président du Comité d'organisation.
Fabien Abitbol, photo: l’entrée du Champ de Mars, à Paris, ce samedi (par @homelesswrldcup)
• Le fil actus de Remise en jeu et son compte twitter
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• La page Facebook de l’équipe de France
Ok, compris, désolé, c'est le titre qui m'a un peu "gêné".
Mais comment font des sans abris pour jouer au foot, je ne pige pas ?
déjà le truc de se loger, ou d'être à la rue (été pas loin de deux ans, comme un tas de merde) ça bousille ? Comment peut on en plus taper dans un ballon, je ne comprends pas ?
(Mais, sérieux, tout ce qui peut être un initiative visant à aider les gens à se sortir de cet univers mortel qu'est la rue, je dis oui, évidemment )
Rédigé par : MHPA | 20/08/2011 à 18h00
@MHPA,
comment ils font? Ils sont pris en main, encadrés, tout cela fait partie d'un processus d'insertion. c'est pourquoi je me permets de dire que le budget, de l'ordre du million d'euros, n'est pas si gros que cela. Heureusement qu'il y a des sponsors, car il n'est pas possible de ne compter que sur les partenaires institutionnels, en temps de restrictions budgétaires.
Rédigé par : Ménilmuche | 20/08/2011 à 18h08
D'accord, toujours le suivi et l'accompagnement qui est important. parce que c'est très long j'imagine. Et ça coûte des sous, et l'Etat doit se désengager carrément, comme toujours.
Rédigé par : MHPA | 20/08/2011 à 18h14
Le sport est un très bon outil pour l'insertion. des personnes sans domiciles fixes. il permet de mettre en place plusieurs lieviers :
- la convivialité
-la projections dans un projet
- l'esprit d'équipe
- la prise en compte de la santé.
- ... il y a quelques années, j'avais participé à la mise en place d'un projet avec l'association toulonnaise les amis de jéricho : les rencontres nationales du foot solidaire qui permettaient à des personnes sans domiciles fixes (ou en grande difficulté sociales) de se retrouver pendant deux jours pour jouer, mais aussi de participer à l'organisation en amont.
un très chouette projet
Rédigé par : lolobobo | 22/08/2011 à 08h57
@lolobobo,
c'est ce que me disait cette nuit un Compagnon d'Emmaüs que j'accompagnais dans sa maraude pour un reportage à venir bientôt ici…
Rédigé par : Ménilmuche | 22/08/2011 à 14h56
Perso, je trouve cela aussi déplacé que http://www.lameuse.be/magazines/insolite/2009-02-13/marie-therese-1er-concours-miss-sdf-belge-683521.shtml
Maintenant si les Sans-abri en sont contents...
C'est au niveau politique que ça doit se jouer, pas sur l'événementiel, même si certains voit leur vie changer.
Ce n'est pas Super-Sarko qui promettait zéro SDF dans les deux ans de son élection ?
Rédigé par : Anne-Marie | 24/08/2011 à 17h33